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LA PHILOSOPHIE SELON HEGEL

Publié le 24/03/2015

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Au sujet de cette prétention d'enseigner comment doit être le monde, nous faisons observer que, de toute façon la philosophie vient toujours trop tard. Comme pensée du monde la philo­sophie surgit seulement lorsque la réalité a opéré et achevé son processus d'évolution. Ce que le concept démontre, l'histoire le montre avec la même nécessité : c'est dans la maturité des êtres que l'idéal se pose en face du réel et après avoir saisi le monde lui-même dans son essence le reconstruit sous la forme d'un empire d'idées. Lorsque la philosophie peint sa grisaille dans la grisaille une forme de la vie a déjà fini de vieillir.

 

Il n'est pas question de la rajeunir avec du gris sur du gris, mais seulement de la connaître. C'est seulement à la tombée du jour que l'oiseau de Minerve prend son essor (Hegel, Prin­cipes de la philosophie du droit. Préface).

Nous retiendrons de ce texte deux traits essentiels qui nous aideront à caractériser la pensée philosophique.

a)  La philosophie est d'essence rationaliste. Elle ne médite pas en dehors du monde et de l'histoire mais s'efforce de tirer au clair la structure rationnelle du monde et le sens de l'histoire. Elle repose donc (à moins de s'avouer vaincue d'emblée) sur le postulat d'une certaine parenté entre la structure des choses et la structure de la raison humaine. Ce qui ne la condamne nullement à une attitude de soumission et de passivité si elle est capable de comprendre et de résoudre les contradictions immanentes à ce monde qui rendent compte de ses conflits mais aussi de ses possibles progrès.

 

b) La philosophie est d'essence réflexive. Elle est une con­naissance seconde. Elle est une réflexion sur l'ensemble de notre culture, de nos savoirs et de nos pouvoirs, à un moment donné de l'histoire. Elle est un savoir du savoir. Tel est le sens de la métaphore hégélienne : L'oiseau de Minerve, c'est-à-dire la chouette ne prend son vol qu'à la fin du jour, comme la réflexion philosophique dont elle est le symbole ne s'éveille, à chaque étape de la culture, que pour prendre une conscience globale et critique de toutes les connaissances, de toutes les oeuvres de l'histoire qui l'ont précédée.

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COMMENTAIRE a) Situation du texte Dans la préface des Principes de la philosophie du droit, Hegel condamne toute approche subjectiviste, sentimentale, irréaliste du problème de l'État et de !'Éthique en général.

Critiquer au nom du sentiment les institutions établies, proposer au nom des exigences du cœur une nouvelle moralité, une forme idéale de société, c'est bavardage sentimental, ce n'est pas philoso­ phie.

La réflexion philosophique doit partir des institutions telles qu'elles sont (comme la science part de la nature telle qu'elle est) et leur donner la forme du concept, c'est-à-dire dégager leur structure rationnelle.

C'est ce rationalisme hégélien dont notre texte dégage la pleine signification philosophique.

b) Principales idées qui se dégagent du texte Pour dire « comment doit être le monde ...

la philosophie vient toujours trop tard ».

Lorsque le philosophe prend la parole, lé monde est déjà là et alors même que le philosophe prétend critiquer et dépasser le monde, il ne parle en fait que de ce monde et dans ce monde.

On peut évoquer ici l'exemple de la République de Platon qui se veut construction d'un État idéal valable pour tous les temps mais qui n'est qu'une réflexion sur la Société grecque à l'époque de Platon : « La République de Platon elle-même qui est l'image proverbiale d'un idéal vide ne saisit essentiellement rien d'autre que la nature de la moralité grecque.

» C'est là une des idées fondamentales de Hegel : tout homme est fils de son temps et toute philosophie, qu'elle en ait ou non conscience, ne fait que «résumer son temps dans la pensée ».

Nul ne peut, répète Hegel, « sauter au-dessus de son temps ».

La philosophie n'a pas pour mission de dire ce que le monde doit être, mais ce qu'il est.

...

La philosophie surgit lorsque la réalité a opéré et achevé son processus d'évolution .

Pour Hegel la réalité offre essentiellement une dimension his­ torique.

C'est un devenir.

La philosophie hégélienne est évo­ lutionniste.

Ce devenir aux mille péripéties est l'histoire de l'Esprit universel, une odyssée de l'esprit (et si on ose dire une théodyssée !) qui se développe et se réalise par étapes successives pour parvenir à la pleine possession de lui-même.

L'esprit d'abord endormi, dissimulé et comme étranger à lui­ même, « aliéné » dans l'univers, apparaît progressivement comme ordre, comme liberté, comme conscience.

Ce progrès de l'esprit continue et s'achève à travers l'histoire des hommes.

Chaque peuple, chaque civilisation réalisent une étape de ce 21. »

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