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Kant - Les Temps Modernes - Explication De Texte

Publié le 08/03/2014

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Selon l’auteur, le passage aux temps modernes marque un tournant déterminant dans le rôle de l’économie : avant, l’économie n’était que très secondaire dans la morale et la politique et se basait sur le principe que les hommes agissaient en fonction de leur activité économique. Par la suite, les hommes sont devenus des « êtres sociaux « suivant des « normes de comportement «, ce qui a permis à l’économie de prendre un « caractère scientifique «. L’auteur explique ensuite que l’économie a appliqué la statistique, son « outil principal «, à l’Histoire et à la politique. Cependant, il précise que « les lois de la statistique ne sont valables que pour les grands nombres ou les longues périodes « et que la statistique est justifiée par la rareté des évènements et des grandes actions « dans la vie quotidienne et dans l’Histoire «. Le problème, c’est que la statistique ne prend en compte que peu des évènements ou des grandes actions alors que ces « longues périodes « sont en fait caractérisées par une multitude d’évènements et d’actions, pas seulement quelques uns. On utilise la statistique dans des domaines où elle n’est pas applicable. Dans la deuxième partie, l’auteur critique le fait que l’on veuille tout rapporter aux mathématiques, que l’on cherche à tout rendre rationnel. 

 

Dans le premier paragraphe, l’auteur fait une nette distinction entre ce qu’était l’économie jusqu’aux temps modernes et ce qu’elle a été par la suite. Avant, l’économie n’avait qu’une place très secondaire et on partait du principe que les hommes avaient des comportements différents selon la place qu’ils y occupaient. En effet, l’homme recherche avant tout son intérêt personnel et ne vit avec ses semblables que par pure obligation, par nécessité, et c’est pourquoi « ils ont entre eux un certain comportement «. Comportement qui par la suite se transformera en conformisme. Il est aussi dit que ce même conformisme est présent dans « la base de l’économie moderne «, ce qui est vrai puisque, comme nous le verrons dans la deuxième partie, l’économie se sert de la statistique qui elle-même utilise les « grands nombres «, que l’on peut alors comparer avec la masse des hommes soumis au conformisme. 

L’économie est réellement devenue une science lorsqu’aux temps modernes les hommes se sont pliés à un certain conformisme et qu’ils se sont mis à suivre certaines normes de comportement qui les ont fait devenir des « êtres sociaux «, capables de vivre ensemble : ils font preuve d’une certaine sociabilité envers leurs semblables mais n’agissent pas pour autant dans leur sens. On peut dire que le comportement a remplacé l’action dans les relations humaines et qu’il en résulte une certaine égalité qui semble être « la base de l’économie moderne «puisque le côté « scientifique « de l’économie n’a pu se concrétiser que par une standardisation des individus. D’ailleurs, il est aussi dit dans le texte que ceux qui ne se pliaient pas aux normes étaient tout simplement exclus et mis en marge de la société, ce qui montre l’ampleur prise par cette vague de conformisme. C’est seulement à ce moment là, quand les hommes sont devenus une masse, et non plus un regroupement d’individus qu’a pu naitre « la science moderne de l’économie « qui use de « la statistique «, grâce à qui l’économie est devenue « la science sociale par excellence «. 

 

La statistique, c’est le traitement mathématique du réel. Dans le deuxième paragraphe, l’auteur nous dit que la statistique n’est valable que pour les grands nombres et les longues périodes et que les actes et les évènements ne sont en statistique que des « déviations ou des fluctuations «. En d’autres termes, la statistique considère une période historique comme une ligne droite et les évènements qui la composent et en sont l’essence seraient des déviations ? Tout cela semble quelque peu incompatible. On nous dit après que la statistique est justifiée par la rareté des évènements et des grandes actions dans le quotidien et dans l’Histoire : c’est absurde. Par la suite, l’auteur démonte cet argument en faisant remarquer à juste titre que ce n’est pas le quotidien qui fait les évènements mais que ce sont bien les évènements qui font le quotidien : sans les révolutions et les grandes inventions, est ce que les choses auraient changé d’elles même ? Est ce que les conditions de vie ce seraient améliorées naturellement ? Est ce que l’on aurait pu faire autant de progrès en si peu de temps ? Rien n’est moins sur. Il en va de même pour l’Histoire : ce qui fait que l’on peut distinguer une période d’une autre, ce ne sont pas les multitudes d’évènements qui la composent ? N’est ce pas dans ces successions d’actions que se trouve sa signification ? Le problème est que la statistique ne se base que sur quelques évènements pour décrire une période, d’où leur rareté. On est confronté au même problème avec les grands nombres. La regrettable vérité c’est que plus il ya de gens, plus ils ont tendance à bien se conduire et à moins tolérer le non conformisme. Les actions sont alors bien impuissantes et ont de moins en moins de chance de contrer le comportement de masse. Tout à l’heure j’ai comparé une période de l’Histoire à une ligne droite : on peut faire de même avec les individus. La masse est la ligne droite et les actes, les marginaux, sont les fluctuations. Et plus la masse est importante, plus les dérivations s’estompent pour finir par être quasiment invisibles. L’uniformité statistique n’est en rien inoffensive, elle sert simplement à maintenir l’ordre établit. C’est réellement dans la dernière phrase du texte qu’éclate la critique de l’auteur : il est totalement contre le fait que tout soit rapporté aux sciences mathématiques et affirme que si elles sont utilisées, c’est dans le seul but de faire passer pour accidentel ce qui est essentiel et ainsi retirer tout sens à l’histoire et à la politique. 

 

Quelle erreur, en effet ! Kant aurait certainement été du même avis que l’auteur : comment peut-on expliquer les sciences historiques en utilisant les sciences mathématiques ? Cette ‘‘société tardive’’ n’a décidément rien compris et cette « science moderne de l’économie « aurait du s’abstenir et ne pas chercher à rationaliser des domaines tels que l’Histoire et la politique, qui sont une science bien à part.

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