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La dame de Monsoreau v.

Publié le 11/04/2014

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La dame de Monsoreau v.1 Nous parcourumes l'appartement, il etait solitaire; mais rien n'y manquait: il y avait du feu dans toutes les cheminees, et, dans la salle a manger, une table toute servie m'attendait. Je jetai rapidement les yeux sur cette table: il n'y avait qu'un seul couvert; je me rassurai. --Eh bien, mademoiselle, me dit Gertrude, vous le voyez, le comte tient jusqu'au bout sa promesse. --Helas, oui, repondis-je avec un soupir, car j'eusse mieux aime qu'en manquant a quelqu'une de ses promesses il m'eut degagee des miennes. Je soupai; puis une seconde fois nous fimes la visite de toute la maison, mais sans y rencontrer ame vivante plus que la premiere fois; elle etait bien a nous, et a nous seules. Gertrude coucha dans ma chambre. Le lendemain, elle sortit et s'orienta. Ce fut alors seulement que j'appris d'elle que nous etions au bout de la rue Saint-Antoine, en face l'hotel des Tournelles, et que la forteresse qui s'elevait a ma droite etait la Bastille. Au reste, ces renseignements ne m'apprenaient pas grand'chose. Je ne connaissais point Paris, n'y etant jamais venue. La journee s'ecoula sans rien amener de nouveau: le soir, comme je venais de me mettre a table pour souper, on frappa a la porte. Nous nous regardames, Gertrude et moi. On frappa une seconde fois. --Va voir qui frappe, lui dis-je. --Si c'est le comte? demanda-t-elle en me voyant palir. --Si c'est le comte, repondis-je en faisant un effort sur moi-meme, ouvre-lui, Gertrude; il a fidelement tenu ses promesses; il verra que, comme lui, je n'ai qu'une parole. Un instant apres Gertrude reparut. --C'est M. le comte, madame, dit-elle. --Qu'il entre, repondis-je. Gertrude s'effaca et fit place au comte, qui parut sur le seuil. --Eh bien, madame, me demanda-t-il, ai-je fidelement accompli le traite? --Oui, monsieur, repondis-je, et je vous en remercie. --Vous voulez bien alors me recevoir chez vous, ajouta-t-il avec un sourire dont tous ses efforts ne pouvaient effacer l'ironie. --Entrez, monsieur. CHAPITRE XIV. CE QUE C'ETAIT QUE DIANE DE MERIDOR.--LE TRAITE. 125 La dame de Monsoreau v.1 Le comte s'approcha et demeura debout. Je lui fis signe de s'asseoir. --Avez-vous quelques nouvelles, monsieur? lui demandai-je. --D'ou et de qui, madame? --De mon pere et de Meridor avant tout. --Je ne suis point retourne au chateau de Meridor, et n'ai pas revu le baron. --Alors, de Beauge et du duc d'Anjou? --Ceci, c'est autre chose: je suis alle a Beauge et j'ai parle au duc. --Comment l'avez-vous trouve? --Essayant de douter. --De quoi? --De votre mort. --Mais vous la lui avez confirmee? --J'ai fait ce que j'ai pu pour cela. --Et ou est le duc? --De retour a Paris depuis hier soir. --Pourquoi est-il revenu si rapidement? --Parce qu'on ne reste pas de bon coeur en un lieu ou l'on croit avoir la mort d'une femme a se reprocher. --L'avez-vous vu depuis son retour a Paris? --Je le quitte. --Vous a-t-il parle de moi? --Je ne lui en ai pas laisse le temps. --De quoi lui avez-vous parle alors? --D'une promesse qu'il m'a faite et que je l'ai pousse a mettre a execution. --Laquelle? --Il s'est engage, pour services a lui rendus par moi, de me faire nommer grand veneur. CHAPITRE XIV. CE QUE C'ETAIT QUE DIANE DE MERIDOR.--LE TRAITE. 126

« Le comte s'approcha et demeura debout.

Je lui fis signe de s'asseoir. —Avez-vous quelques nouvelles, monsieur? lui demandai-je. —D'ou et de qui, madame? —De mon pere et de Meridor avant tout. —Je ne suis point retourne au chateau de Meridor, et n'ai pas revu le baron. —Alors, de Beauge et du duc d'Anjou? —Ceci, c'est autre chose: je suis alle a Beauge et j'ai parle au duc. —Comment l'avez-vous trouve? —Essayant de douter. —De quoi? —De votre mort. —Mais vous la lui avez confirmee? —J'ai fait ce que j'ai pu pour cela. —Et ou est le duc? —De retour a Paris depuis hier soir. —Pourquoi est-il revenu si rapidement? —Parce qu'on ne reste pas de bon coeur en un lieu ou l'on croit avoir la mort d'une femme a se reprocher. —L'avez-vous vu depuis son retour a Paris? —Je le quitte. —Vous a-t-il parle de moi? —Je ne lui en ai pas laisse le temps. —De quoi lui avez-vous parle alors? —D'une promesse qu'il m'a faite et que je l'ai pousse a mettre a execution. —Laquelle? —Il s'est engage, pour services a lui rendus par moi, de me faire nommer grand veneur.

La dame de Monsoreau v.1 CHAPITRE XIV.

CE QUE C'ETAIT QUE DIANE DE MERIDOR.—LE TRAITE.

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