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La dame de Monsoreau v.

Publié le 11/04/2014

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La dame de Monsoreau v.1 En un instant, vous futes apporte dans ma chambre et depose sur le lit. Vous etiez toujours evanoui; les soins d'un chirurgien paraissaient urgents. Gertrude se rappela avoir entendu raconter une cure merveilleuse faite quelques jours auparavant par un jeune docteur de la rue... de la rue Beautreillis. Elle savait son adresse; elle m'offrit de l'aller querir. --Mais, lui dis-je, ce jeune homme peut nous trahir. --Soyez tranquille, dit-elle, je prendrai mes precautions. --C'est une fille vaillante et prudente a la fois, continua Diane. Je me fiai donc entierement a elle. Elle prit de l'argent, une clef et mon poignard; et je restai seule pres de vous... et priant pour vous. --Helas! dit Bussy, je ne connaissais pas tout mon bonheur, madame. --Un quart d'heure apres, Gertrude revint; elle ramenait le jeune docteur; il avait consenti a tout, et la suivait les yeux bandes. Je demeurai dans le salon tandis qu'on l'introduisait dans la chambre. La, on lui permit d'oter le bandeau qui lui couvrait les yeux. --Oui, dit Bussy, c'est en ce moment que je repris connaissance, et que mes yeux se porterent sur votre portrait et qu'il me sembla que je vous voyais entrer. --J'entrai en effet; mon inquietude l'emportait sur la prudence; j'echangeai quelques questions avec le jeune docteur; il examina votre blessure, me repondit de vous, et je fus soulagee. --Tout cela etait reste dans mon esprit, dit Bussy, mais comme un reve reste dans la memoire; et cependant quelque chose me disait la, ajouta le jeune homme en mettant la main sur son coeur, que je n'avais point reve. --Lorsque le chirurgien eut panse votre blessure, il tira de sa poche un petit flacon contenant une liqueur rouge, et versa quelques gouttes de cette liqueur sur vos levres. C'etait, me dit-il, un elixir destine a vous rendre le sommeil et a combattre la fievre. Effectivement, un instant apres avoir avale ce breuvage, vous fermates les yeux de nouveau et vous retombates dans l'espece d'evanouissement dont un instant vous etiez sorti. Je m'effrayai; mais le docteur me rassura. Tout etait pour le mieux, me dit-il, et il n'y avait plus qu'a vous laisser dormir. Gertrude lui couvrit de nouveau les yeux d'un mouchoir, et le reconduisit jusqu'a la porte de la rue Beautreillis. Seulement elle crut s'apercevoir qu'il comptait les pas. --En effet, madame, dit Bussy, il les avait comptes. --Cette supposition nous effraya. Ce jeune homme pouvait nous trahir. Nous resolumes de faire disparaitre toute trace de l'hospitalite que nous vous avions donnee; mais d'abord l'important etait de vous faire disparaitre, vous. CHAPITRE XVI. CE QUE C'ETAIT QUE DIANE DE MERIDOR.--LE MARIAGE. 137 La dame de Monsoreau v.1 Je rappelai tout mon courage; il etait deux heures du matin, les rues etaient desertes. Gertrude repondit de vous soulever; elle y parvint, je l'aidai, et nous vous emportames jusque sur les talus des fosses du Temple. Puis nous revinmes tout epouvantees de cette hardiesse qui nous avait fait sortir, deux femmes seules, a une heure ou les hommes eux-memes sortent accompagnes. Dieu veillait sur nous. Nous ne rencontrames personne, et rentrames sans avoir ete vues. En rentrant, je succombai sous le poids de mon emotion, et je m'evanouis. --Oh! madame! madame! dit Bussy en joignant les mains, comment reconnaitrai-je jamais ce que vous avez fait pour moi? Il se fit un instant de silence, pendant lequel Bussy regardait ardemment Diane. La jeune femme, le coude appuye sur une table, avait laisse retomber sa tete dans sa main. Au milieu de ce silence, on entendit vibrer l'horloge de l'eglise Sainte-Catherine. --Deux heures! dit Diane en tressaillant. Deux heures, et vous ici! --Oh! madame, supplia Bussy, ne me renvoyez pas sans m'avoir tout dit. Ne me renvoyez pas sans m'avoir indique par quels moyens je puis vous etre utile. Supposez que Dieu vous ait donne un frere, et dites a ce frere ce qu'il peut faire pour sa soeur. --Helas! plus rien maintenant, dit la jeune femme, il est trop tard. --Qu'arriva-t-il le lendemain? demanda Bussy; que fites-vous pendant cette journee ou je ne pensai qu'a vous, sans etre sur cependant que vous n'etiez pas un reve de mon delire, une vision de ma fievre? --Pendant cette journee, reprit Diane, Gertrude sortit et rencontra Aurilly. Aurilly etait plus pressant que jamais: il ne dit pas un mot de ce qui s'etait passe la veille; mais il demanda au nom de son maitre une entrevue. Gertrude parut consentir, mais elle demanda jusqu'au mercredi suivant, c'est-a-dire jusque aujourd'hui, pour me decider. Aurilly promit que son maitre se ferait violence jusque-la. Nous avions donc trois jours devant nous. Le soir M. de Monsoreau revint. Nous lui racontames tout, excepte ce qui avait rapport a vous. Nous lui dimes que la veille le duc avait ouvert la porte avec une fausse clef, mais qu'au moment meme ou il allait entrer il avait ete charge par cinq gentilshommes, au milieu desquels etaient MM. d'Epernon et de Quelus. J'avais entendu prononcer ces deux noms, et je les lui repetai. --Oui, oui, dit le comte, j'ai deja entendu parler de cela; ainsi il a une fausse clef. Je m'en doutais. --Ne pourrait-on changer la serrure? demandai-je. --Il en fera faire une autre, dit le comte. CHAPITRE XVI. CE QUE C'ETAIT QUE DIANE DE MERIDOR.--LE MARIAGE. 138

« Je rappelai tout mon courage; il etait deux heures du matin, les rues etaient desertes.

Gertrude repondit de vous soulever; elle y parvint, je l'aidai, et nous vous emportames jusque sur les talus des fosses du Temple. Puis nous revinmes tout epouvantees de cette hardiesse qui nous avait fait sortir, deux femmes seules, a une heure ou les hommes eux-memes sortent accompagnes. Dieu veillait sur nous.

Nous ne rencontrames personne, et rentrames sans avoir ete vues. En rentrant, je succombai sous le poids de mon emotion, et je m'evanouis. —Oh! madame! madame! dit Bussy en joignant les mains, comment reconnaitrai-je jamais ce que vous avez fait pour moi? Il se fit un instant de silence, pendant lequel Bussy regardait ardemment Diane.

La jeune femme, le coude appuye sur une table, avait laisse retomber sa tete dans sa main. Au milieu de ce silence, on entendit vibrer l'horloge de l'eglise Sainte-Catherine. —Deux heures! dit Diane en tressaillant.

Deux heures, et vous ici! —Oh! madame, supplia Bussy, ne me renvoyez pas sans m'avoir tout dit.

Ne me renvoyez pas sans m'avoir indique par quels moyens je puis vous etre utile.

Supposez que Dieu vous ait donne un frere, et dites a ce frere ce qu'il peut faire pour sa soeur. —Helas! plus rien maintenant, dit la jeune femme, il est trop tard. —Qu'arriva-t-il le lendemain? demanda Bussy; que fites-vous pendant cette journee ou je ne pensai qu'a vous, sans etre sur cependant que vous n'etiez pas un reve de mon delire, une vision de ma fievre? —Pendant cette journee, reprit Diane, Gertrude sortit et rencontra Aurilly.

Aurilly etait plus pressant que jamais: il ne dit pas un mot de ce qui s'etait passe la veille; mais il demanda au nom de son maitre une entrevue. Gertrude parut consentir, mais elle demanda jusqu'au mercredi suivant, c'est-a-dire jusque aujourd'hui, pour me decider. Aurilly promit que son maitre se ferait violence jusque-la. Nous avions donc trois jours devant nous. Le soir M.

de Monsoreau revint. Nous lui racontames tout, excepte ce qui avait rapport a vous.

Nous lui dimes que la veille le duc avait ouvert la porte avec une fausse clef, mais qu'au moment meme ou il allait entrer il avait ete charge par cinq gentilshommes, au milieu desquels etaient MM.

d'Epernon et de Quelus.

J'avais entendu prononcer ces deux noms, et je les lui repetai. —Oui, oui, dit le comte, j'ai deja entendu parler de cela; ainsi il a une fausse clef.

Je m'en doutais. —Ne pourrait-on changer la serrure? demandai-je. —Il en fera faire une autre, dit le comte.

La dame de Monsoreau v.1 CHAPITRE XVI.

CE QUE C'ETAIT QUE DIANE DE MERIDOR.—LE MARIAGE.

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