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La dame de Monsoreau v.

Publié le 11/04/2014

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La dame de Monsoreau v.2 Examen minutieux des tailles de la province, a l'effet de procurer aux bons et fideles vassaux du prince un petit supplement d'impot destine a l'ornement interieur des coffres. Enfin, correspondance. Mais Bussy savait d'avance qu'il ne devait pas enormement compter sur ce dernier article; le duc d'Anjou ecrivait peu; des cette epoque, il pratiquait le proverbe: Les ecrits restent. Ainsi muni contre les mauvaises pensees qui pouvaient venir au duc, le comte vit ses yeux s'ouvrir, mais, comme nous l'avons dit, sans pouvoir rien lire dans ces yeux. --Ah! ah! fit le duc, deja toi! --Ma foi oui, monseigneur; je n'ai pas pu dormir, tant les interets de Votre Altesse m'ont, toute la nuit, trotte par la tete. Ca, que faisons-nous ce matin? Tiens! si nous chassions. Bon! se dit tout bas Bussy, voila encore une occupation a laquelle je n'avais pas songe. --Comment! dit le duc, tu pretends que tu as pense a mes interets toute la nuit, et le resultat de la veille et de la meditation est de venir me proposer une chasse. Allons donc! --C'est vrai, dit Bussy; d'ailleurs nous n'avons pas de meute. --Ni de grand veneur, fit le prince. --Ah! ma foi, je n'en trouverais la chasse que plus agreable pour chasser sans lui. --Ah! je ne suis pas comme toi, il me manque. Le duc dit cela d'un singulier air. Bussy le remarqua. --Ce digne homme, dit-il, votre ami; il parait qu'il ne vous a pas delivre non plus, celui-la. Le duc sourit. --Bon, dit Bussy, je connais ce sourire-la; c'est le mauvais: gare au Monsoreau! --Tu lui en veux donc? demanda le prince. --Au Monsoreau? --Oui. --Et de quoi lui en voudrais-je? --De ce qu'il est mon ami. --Je le plains fort, au contraire. --Qu'est-ce a dire? CHAPITRE XXXII. DIPLOMATIE DE M. DE SAINT-LUC. 212 La dame de Monsoreau v.2 --Que plus vous le ferez monter, plus il tombera de haut, quand il tombera. --Allons, je vois que tu es de bonne humeur. --Moi? --Oui, c'est quand tu es de bonne humeur que tu me dis de ces choses-la. N'importe, continua le duc, je maintiens mon dire, et Monsoreau nous eut ete bien utile dans ce pays-ci. --Pourquoi cela? --Parce qu'il a des biens aux environs. --Lui? --Lui ou sa femme. Bussy se mordit les levres: le duc ramenait la conversation au point d'ou il avait eu tant de peine a l'ecarter la veille. --Ah! vous croyez? dit-il. --Sans doute. Meridor est a trois lieues d'Angers; ne le sais-tu pas, toi qui m'as amene le vieux baron? Bussy comprit qu'il s'agissait de n'etre point deferre. --Dame! dit-il, je vous l'ai amene, moi, parce qu'il s'est pendu a mon manteau, et qu'a moins de lui en laisser la moitie entre les doigts, comme faisait saint Martin, il fallait bien le conduire devers vous... Au reste ma protection ne lui a pas servi a grand'chose. --Ecoute, dit le duc, j'ai une idee. --Diable! dit Bussy, qui se defiait toujours des idees du prince. --Oui... Monsoreau a eu sur toi la premiere partie; mais je veux te donner la seconde. --Comment l'entendez-vous, mon prince? --C'est tout simple. Tu me connais, Bussy? --J'ai ce malheur, mon prince. --Crois-tu que je sois homme a subir un affront et a le laisser impuni? --C'est selon. Le duc sourit d'un sourire plus mauvais encore que le premier, en se mordant les levres et en secouant la tete de haut en bas. --Voyons, expliquez-vous, monseigneur, dit Bussy. CHAPITRE XXXII. DIPLOMATIE DE M. DE SAINT-LUC. 213

« —Que plus vous le ferez monter, plus il tombera de haut, quand il tombera. —Allons, je vois que tu es de bonne humeur. —Moi? —Oui, c'est quand tu es de bonne humeur que tu me dis de ces choses-la.

N'importe, continua le duc, je maintiens mon dire, et Monsoreau nous eut ete bien utile dans ce pays-ci. —Pourquoi cela? —Parce qu'il a des biens aux environs. —Lui? —Lui ou sa femme. Bussy se mordit les levres: le duc ramenait la conversation au point d'ou il avait eu tant de peine a l'ecarter la veille. —Ah! vous croyez? dit-il. —Sans doute.

Meridor est a trois lieues d'Angers; ne le sais-tu pas, toi qui m'as amene le vieux baron? Bussy comprit qu'il s'agissait de n'etre point deferre. —Dame! dit-il, je vous l'ai amene, moi, parce qu'il s'est pendu a mon manteau, et qu'a moins de lui en laisser la moitie entre les doigts, comme faisait saint Martin, il fallait bien le conduire devers vous...

Au reste ma protection ne lui a pas servi a grand'chose. —Ecoute, dit le duc, j'ai une idee. —Diable! dit Bussy, qui se defiait toujours des idees du prince. —Oui...

Monsoreau a eu sur toi la premiere partie; mais je veux te donner la seconde. —Comment l'entendez-vous, mon prince? —C'est tout simple.

Tu me connais, Bussy? —J'ai ce malheur, mon prince. —Crois-tu que je sois homme a subir un affront et a le laisser impuni? —C'est selon. Le duc sourit d'un sourire plus mauvais encore que le premier, en se mordant les levres et en secouant la tete de haut en bas. —Voyons, expliquez-vous, monseigneur, dit Bussy.

La dame de Monsoreau v.2 CHAPITRE XXXII.

DIPLOMATIE DE M.

DE SAINT-LUC.

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