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La fin de Satan On dirait qu'elle fait la lecture éperdue D'un mystérieux livre ouvert dans l'étendue; Parfois elle s'arrête en disant: Je ne puis.

Publié le 12/04/2014

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La fin de Satan On dirait qu'elle fait la lecture éperdue D'un mystérieux livre ouvert dans l'étendue; Parfois elle s'arrête en disant: Je ne puis. En ce moment, au fond de sa grotte, affreux puits Plein de l'effarement des visions occultes, Ce sont les fondateurs de dogmes et de cultes Et de religions que son regard poursuit. Il semble qu'elle parle, à travers l'âpre nuit, A ceux qui cherchent Dieu pour le montrer aux hommes. ................................................. ................................................. «... Le livre d'en haut dit:Qui que tu sois, qui sommes « L'Etre de s'expliquer et le sphynx d'être clair, « Qui que tu sois qui veux saisir l'eau, tenir l'air, « Donner à la nuée une forme, et qui plonges, « Avec ta nasse, bonne à la pêche des songes, « Dans le sinistre abîme où flotte ce mot: Dieu; « Qui que tu sois, qui viens forcer l'ombre à l'aveu, « Tâter la certitude avec ta main peu sûre, « Au temple sidéral adosser ta masure, « Et désigner à l'Etre un texte, un nombre, un lieu; « Homme, qui que tu sois, qui viens faire du feu « Sous la foudre, allumer ta lampe sous l'étoile, « Et dire à l'univers sans fond: Lève-toi, voile! « Qui que tu sois qui prends l'impossible aux cheveux, « Qui prononces ces mots inutiles: «Je veux, « Je sais, je suis, je crois, je sauve, je ranime;» « Qui que tu sois qui dis à l'Etre: «Allons, abîme, « Réponds, puisque c'est moi qui t'ai questionné.» « Sache que ta folie est sombre, infortuné! « L'erreur sort du nuage et sans fin se dévide. « Un rite, c'est un geste au hasard dans le vide; « Avortement du chiffre et du mot! labeur vain « De la voix pour nommer le prodige divin! « Trimourti! Trinité! Triade! Triple Hécate! « Brahmâ, c'est Abraham; dans Adonis éclate « Adonaï; Jovis jaillit de Jéhovah; « Toujours au même mot l'impuissance arriva; « Toujours le sombre effort des religions tombe « Dans le même fantôme et dans la même tombe. « Toutes ces questions: «Où? quand? pourquoi? comment? « Jusqu'où? »font le bruit sourd d'un engloutissement. « Le livre d'en haut dit:O penseurs, prenez garde! « Il veut qu'on le contemple et non qu'on le regarde. « Courbez-vous. L'adoré doit rester l'inconnu. « Toutes les fois qu'un homme, un esprit, est venu « L'approcher de trop près, et s'est, opiniâtre, HORS DE LA TERRE II. LA PLUME DE SATAN 47 La fin de Satan « Mis à souffler sur lui comme on souffle sur l'âtre, « Il a frappé. Malheur aux obstinés qui vont « Faire une fouille sombre en cet être profond! « Vous qui vous appelez hier, demain, le sage, « Le savant, le chercheur, la fuite, le passage, « Larves! y songez-vous d'imposer à celui « Qui songe et qui s'appelle à jamais Aujourd'hui, « Vos auscultations, vos calculs, votre étude, « Et la vibration de votre inquiétude! « Il lui déplaît d'avoir vos chiffres hasardeux « Courant partout sur lui, fourmillement hideux. « Ta curiosité l'importune, ô vermine! « L'Incréé n'aime pas que l'homme l'examine, « Et sentir des esprits fureter dans ses coins. « Sacrilège! le plus, mesuré par le moins! « La mouche humaine allant heurter aux cieux son aile! « Et l'essaim, effleurant l'attitude éternelle! - « Le livre d'en haut dit:Lui! lui! pas de témoins. « Hommes, ne faites point un pas hors des besoins; « L'homme est tortue, et l'ombre est votre carapace; « Ne sortez pas du temps, du nombre et de l'espace; « Car il se vengera, l'être mystérieux, « Des voix, des bruits, des pas, des lampes et des yeux! « Il est le maître obscur des tortures aiguës, « Des haches, des brasiers, des chanvres, des ciguës. « Il choisira les forts, il prendra dans sa main « Ceux qui sont les cerveaux de tout le genre humain, « Et, fatal, les jetant au glaive froid qui tue, « Il décapitera la sagesse têtue. « Pour punir les chercheurs, il n'a qu'à les livrer « A la fureur de ceux qu'ils voudront éclairer. « O sages, pour gravir les cieux où sont les Tables, « Vous hantez les hauts lieux, ces cimes redoutables, « Que visite l'horreur et que la bise mord; « Vous y cherchez le jour, vous y trouvez la mort; « Certains sommets fatals ont d'âpres calvities « Où les hideuses croix, par le meurtre noircies, « Se dressent, attendant les pâles rédempteurs; « Et vous êtes, hélas, trahis par les hauteurs. « Caïn sur cette terre, où le juste est victime, « Traître, a laissé de quoi recommencer son crime; « L'homme abrège, ô penseurs, vos ans déjà si courts! « Pour vous assassiner, justes, l'homme a toujours « Entre les mains assez du premier fratricide; « Plus tard, le genre humain, redevenu lucide, « Vient glorifier ceux que sa rage courbait... « L'un a bu le poison, l'autre pend au gibet! « Pensez-vous quelquefois à ce que fait l'archange, HORS DE LA TERRE II. LA PLUME DE SATAN 48
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« « Mis à souffler sur lui comme on souffle sur l'âtre, « Il a frappé.

Malheur aux obstinés qui vont « Faire une fouille sombre en cet être profond! « Vous qui vous appelez hier, demain, le sage, « Le savant, le chercheur, la fuite, le passage, « Larves! y songez-vous d'imposer à celui « Qui songe et qui s'appelle à jamais Aujourd'hui, « Vos auscultations, vos calculs, votre étude, « Et la vibration de votre inquiétude! « Il lui déplaît d'avoir vos chiffres hasardeux « Courant partout sur lui, fourmillement hideux.

« Ta curiosité l'importune, ô vermine! « L'Incréé n'aime pas que l'homme l'examine, « Et sentir des esprits fureter dans ses coins.

« Sacrilège! le plus, mesuré par le moins! « La mouche humaine allant heurter aux cieux son aile! « Et l'essaim, effleurant l'attitude éternelle! - « Le livre d'en haut dit:\24Lui! lui! pas de témoins.

« Hommes, ne faites point un pas hors des besoins; « L'homme est tortue, et l'ombre est votre carapace; « Ne sortez pas du temps, du nombre et de l'espace; « Car il se vengera, l'être mystérieux, « Des voix, des bruits, des pas, des lampes et des yeux! « Il est le maître obscur des tortures aiguës, « Des haches, des brasiers, des chanvres, des ciguës.

« Il choisira les forts, il prendra dans sa main « Ceux qui sont les cerveaux de tout le genre humain, « Et, fatal, les jetant au glaive froid qui tue, « Il décapitera la sagesse têtue.

« Pour punir les chercheurs, il n'a qu'à les livrer « A la fureur de ceux qu'ils voudront éclairer.

« O sages, pour gravir les cieux où sont les Tables, « Vous hantez les hauts lieux, ces cimes redoutables, « Que visite l'horreur et que la bise mord; « Vous y cherchez le jour, vous y trouvez la mort; « Certains sommets fatals ont d'âpres calvities « Où les hideuses croix, par le meurtre noircies, « Se dressent, attendant les pâles rédempteurs; « Et vous êtes, hélas, trahis par les hauteurs.

« Caïn sur cette terre, où le juste est victime, « Traître, a laissé de quoi recommencer son crime; « L'homme abrège, ô penseurs, vos ans déjà si courts! « Pour vous assassiner, justes, l'homme a toujours « Entre les mains assez du premier fratricide; « Plus tard, le genre humain, redevenu lucide, « Vient glorifier ceux que sa rage courbait...

« L'un a bu le poison, l'autre pend au gibet! « Pensez-vous quelquefois à ce que fait l'archange, La fin de Satan HORS DE LA TERRE II.

LA PLUME DE SATAN 48. »

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