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LES CARACTERES

Publié le 28/04/2011

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   Les Caractères, ou Portraits, ont pour objet la description critique de types humains caractéristiques.    a) Origine. Le genre a une origine très ancienne; dans la littérature antique, les portraits se rattachent à la littérature des « modèles « (en latin : exempla) proposés comme des types à imiter ou à éviter; c'est le principal fondement de la morale ancienne, toute pratique et, au moins à Rome et en Grèce, complètement indépendante de la religion. Homère fait le portrait de ses héros, élogieux ou satirique, selon qu'il les propose en modèles à imiter ou en types à fuir. Le Livre des Proverbes, de Salomon, abonde en portraits. On connaît, dans l'Ecclésiastique, le portrait fameux de « la femme forte «. Théophraste (372-287 av. J.-C.), disciple et successeur d'Aristote, a écrit un livre de « Portraits ou Caractères «, dont la traduction a servi de point de départ à La Bruyère. La comédie grecque et latine, la satire latine, contiennent de nombreux portraits. Au XVIe siècle a régné la mode du « blason «, portrait élogieux ou satirique. Les satires de Régnier sont une véritable galerie de portraits (1573-1613). L'âge d'or du portrait, en France, fut le XVIIe siècle. Le genre fleurit alors dans le milieu de la préciosité : tout le monde s'y adonne au jeu malin des portraits : les romans de M1U Scudéry (1607-1701) en sont pleins (le portrait de Sapho), comme les Mémoires de Retz (1613-1679). On fait le portrait des autres, et aussi son propre portrait. La mode gagne l'éloquence religieuse : Bossuet, Bourda'loue font des portraits (voir le portrait de Cromweïl, dans l'Oraison funèbre de la Reine d'Angleterre).    b) Chefs-d'œuvre. Le chef-d'œuvre du genre est le livre de La Bruyère, les Caractères (1688).    On trouve des portraits en grand nombre dans la satire et la comédie : les Fâcheux, de Molière (1661) ne sont pas autre chose qu'une série de portraits dialogués; on connaît la fameuse scène des portraits, du Misanthrope (Acte II, se. IV). Après La Bruyère, Le Sage dans ses romans, Montesquieu dans les « Lettres Persanes « font des portraits. Mais le plus étonnant musée de portraits qui soit est sans doute la Comédie Humaine de Balzac (1799-1850).

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