Devoir de Philosophie

Les prix littéraires de l'automne

Publié le 14/12/2011

Extrait du document

 

Les prix littéraires de l'automne, dont la

tradition semble un peu essoufflée à certains, ont

provoqué, comme d'ordinaire, quelques remous,

mais la tonalité est en baisse. L'événement n'est

plus attendu comme il l'était. Est-ce la littérature

qui est en cause ou est-ce le lecteur? Il faudra bien

un jour écrire l'histoire des prix littéraires, à partir

de l'économie, de la sociologie et aussi des lettres

pour tenter de saisir ce qu'ils sont, ce qu'ils signifient

ou ont signifié. De la pièce de Bourdet, Vient

de paraître, qui mettait en scène, à ce qu'on dit,

l'éditeur Bernard Grasset, aux jeux actuels, on a

assisté à une véritable démonétisation non seulement

du prix lui-même mais du rituel ou de la

comédie qui l'accompagnent. Il n'empêche que le

Goncourt ou le Fémina, décriés par les «gauchistes

« de l'édition comme par la presse bourgeoise

constituent toujours des valeurs sûres.

« Régis Debray a eu le prix Fémina pour la Neige brûle (Grasset}, roman inspiré par ses aventures révolutionnaires en Amérique du sud ; c'est une sorte de reportage en même temps qu'une interro­ gation sur ce que signifie la révolution en Am~­ rique latine pour un Français venu donner la mam à une cause qui n'est pas la sienne.

Une femme est au centre du livre ; elle le domine ; le narrateur en est épris.

Le drame e~t d_ouble.

Le récit ~~t bien enlevé et, comme on salt b1en que Debray n mvente pas ce qu'il raconte, pose des questions.

Né èn 1941, Régis Debray, normalien, agrégé de philosophie, ami de Guevara, proche de Castro, s'engagea da~s les ~aq'!is blivi~ns il.

y a _une dizaine d'annees.

Falt pr1sonmer, 1! fut mterne de 1967 à 1970.

Auteur d'ouvrages politiques (Révo­ lution dans la révolution (1967), Entretiens avec Allende (1971}, la Critique des armes (1974}, la Guerilla du Che (1974) ...

).

Régis Debray fut très remarqué, en 1975, avec l1ndésirable, son précédent roman.

Le Médicis est allé à Michel Bute! pour l'Autre amour (Mercure de France}, histoire d'agents secrets pour qui la découverte de secrets stratégi­ ques se confond avec celle de la seule vérité qui compte, celle du sens de leur vie et de leur amour pour la même femme.

Hector Bianciotti a reçu le Médicis étranger pour le Traité des saisons paru chez Gallimard.

L'auteur se rappelle l'estancia argentine de son enfance, son père qui passait pour dur, sa mère qui était la douceur incarnée, sa grand-mère qui était un personnage pour le moins surprenant, et la foule des travailleurs piémontais que chaque saison ras­ semblait ; mais ce qui intéresse cet écrivain sud­ américain dont l'importance ne cesse de croître, c'est, plus que le souvenir, le langage qui lui permet d'atteindre ce souvenir, de le recréer et, davantage encore, la lente élaboration de l'être qu'il est et qu'il approche, en se contemplant dans le miroir secret des mots, comme il fer~t au cours d'une initiation dont il serait à la fois le témoin et l'acteur.

Jean-Marie Rouart a eu l'Interallié pour les Feux du pouvoir (Grasset}, roman autobiographique où l'auteur raconte la conquête de Paris par un Rasti­ gnac d'aujourd'hui, venu de loin, de la pauvreté, d'une ignorance poétique, d'un savoir autodidacte et d'un goût de la liberté que rien n'entame.

Cet ambitieux sentimental que le pouvoir héréditaire exaspère est déjà l'auteur d'autres ouvrages égale­ ment autobiographiques dont la Fuite en Pologne (1974).

L'univers politique que connaît bien Jean­ Marie Rouart est le chœur de cette tragédie amu­ sée.

Le Grand prix du roman de l'Académie française est revenu à Camille Bourniquel pour Tempo, fresque intemporelle dont le décor est celui des grandes chaînes hôtelières internationales.

L'auteur, né en 1918, ancien directeur littéraire d'Esprit, a déjà obtenu plusieurs récompenses pour ses différents romans.

André Maurois La Bibliothèque nationale a consacré une très importante exposition à André Maurois, à l'occa­ sion du dixième anniversaire de sa mort.

L'écrivain traverse-t-il le désert? C'est possible, mais on se dit, en regardant l'ensemble des .~ocum7nts rassem­ blés dans la galerie Mansart, qu 1! y a la, une œuvre qui survivra n.écessairement.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles