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Plainte contre Goldorak

Publié le 28/04/2011

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Dans la cour de l'école, la récréation : des enfants se poursuivent, discutent accroupis, confient leurs secrets, procèdent à d'obscurs marchandages. Ce désordre apparent est en fait animé par d'étranges personnages qui ont fait leur nid dans la tête des enfants : Superman, Spiderman, mais surtout le robot Goldorak. Sorti du petit écran ce héros galactique, plus invincible encore qu'un simple surhomme, dirige la plupart des jeux du moment : le temps de la série d'émissions qui constitue un immense spot publicitaire gratuit, est exploité au maximum commercialement, en attendant la série suivante. Il permet à ses promoteurs, au premier rang desquels Antenne 2, d'engranger des bénéfices « fantastiques « : jouets, bandes dessinées, livres, tee-shirts, décalcomanies, posters, jeux de cartes, autocollants..., sans compter les effigies destinées à vendre le fromage ou la moutarde... Mais surtout on se sert des héros de la TV pour monter un commerce très lucratif sur le dos des enfants : les vignettes à coller dans les albums. Le mécanisme mis en place par la société Américana France et d'autres sociétés, dites d'éditions, est « enfantin « : le prix bas de l'album constitue l'appât : 2 F par exemple l'exemplaire de la série « Les combats de Goldorak « : un livret de 20 pages d'images constellées de 288 trous blancs à remplir avec les fameuses vignettes auto-collantes ; ces dernières sont en vente à 50 centimes la pochette de 5, soit 10 centimes l'image. Coût théorique d'un album rempli : 28,80 F de vignettes et 2 F de livret, soit 30,80 F. Il y a déjà là un véritable abus compte tenu de l'indigence des textes, des dessins et de la qualité très médiocre de l'album ainsi constitué. En fait, aucun enfant n'arrive à remplir son album avec cette somme. Pour une raison simple : les inventeurs de la formule ont pris soin de calculer soigneusement le remplissage des pochettes de façon que les enfants accumulent le maximum d'images en double : sur 104 pochettes rassemblées dans une boîte que reçoivent des fabricants les papetiers, nous avons trouvé en effet à 24 reprises 2 pochettes remplies d'images toutes identiques et 18 fois 2 pochettes remplies de 4 images identiques et d'une différente : manœuvre particulièrement habile pour multiplier les achats des enfants et rendre plus difficiles les échanges que ceux-ci essaient de réaliser dans la cour de récréation. Aucun des jeunes collectionneurs interrogés ne s'est rendu compte de cette manipulation. Au contraire : plus l'album est difficile à remplir, plus l'acharnement à trouver les dernières vignettes augmente :, les enfants n'utilisent que rarement la clause permettant d'acheter les vignettes à 26 centimes pièce en s'adressant directement à la société éditrice. (...) Alors que nous nous battons dans le monde des adultes pour moraliser les contrats, interdire la publicité mensongère... nous ne supporterons pas plus longtemps que de tels procédés exploitent « la crédulité naturelle des enfants, ou le manque d'expérience des adolescents et leur sens de la loyauté « (Article 13 du code international de pratiques loyales en matière de publicité). Revue Que choisir ?, septembre 1979. Questions : 1. Vous résumerez ce texte au tiers de sa longueur environ ou en ferez une analyse. 2. Expliquez les mots : — marchandages, — l'indigence, — la clause. 3. L'U.F.C. — l'Union fédérale des consommateurs — porte « plainte contre Goldorak «. L'action de l'U.F.C. vous paraît-elle justifiée ? Quel vous semble être le rôle d'une association de consommateurs ? (Rédiger sous la forme d'un développement composé de trente à cinquante lignes).

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