Devoir de Philosophie

Voyage au bout de la nuit À bord, parmi les galériens je me mis à rechercher obinson et à plusieurs reprises pendant la nuit, en plein silence, je l'appelai à haute voix.

Publié le 31/10/2013

Extrait du document

Voyage au bout de la nuit À bord, parmi les galériens je me mis à rechercher obinson et à plusieurs reprises pendant la nuit, en plein silence, je l'appelai à haute voix. Nul ne me répondit sauf par uelques injures et des menaces : la Chiourme. ependant, plus je réfléchissais aux détails et aux irconstances de mon aventure plus il me semblait probable qu'on lui avait fait à lui aussi le coup de San Tapeta. eulement Robinson il devait à présent ramer sur une autre galère. Les nègres de la forêt devaient tous être dans le ommerce et la combine. Chacun son tour, c'était régulier. Il faut bien vivre et prendre pour les vendre les choses et les ens qu'on ne mange pas tout de suite. La gentillesse relative des indigènes à mon égard s'expliquait de la plus rapuleuse des façons. 'Infanta Combitta roula encore pendant des semaines t des semaines à travers les houles atlantiques de mal de mer en accès et puis un beau soir tout s'est calmé autour de ous. Je n'avais plus de délire. Nous mijotions autour de l'ancre. Le lendemain au réveil, nous comprîmes en ouvrant les ublots que nous venions d'arriver à destination. C'était un sacré spectacle ! our une surprise, c'en fut une. À travers la brume, 'était tellement étonnant ce qu'on découvrait soudain que nous nous refusâmes d'abord à y croire et puis out de même uand nous fûmes en plein devant les choses, tout alérien qu'on était on s'est mis à bien rigoler, en oyant ça, droit devant nous... igurez-vous qu'elle était debout leur ville, bsolument droite. New York c'est une ville debout. n en avait déjà vu nous des villes bien sûr, et des Illustration de Tardi belles encore, et des ports et des fameux même. Mais chez nous, n'est-ce pas, lles sont couchées les villes, au bord de la mer ou sur les fleuves, elles s'allongent sur le paysage, elles ttendent le voyageur, tandis que celle-là 'Américaine, elle ne se pâmait as, non, elle se tenait bien raide, là, pas baisante du Illustration de Tardi tout, raide à faire peur. On en a donc rigolé comme des cornichons. Ça fait drôle forcément, une ville bâtie en raideur. Mais on n'en pouvait rigoler nous, du spectacle qu'à partir du cou, à cause du froid qui venait du large pendant ce temps-là à travers une grosse brume grise et rose, et rapide et piquante à l'assaut de nos pantalons et des crevasses de cette muraille, les rues de la ville, où les nuages s'engouffraient aussi à la Voyage au bout de la nuit charge du vent. Notre galère tenait son mince sillon juste au ras des jetées, là où venait finir une eau caca, toute barbotante d'une kyrielle de petits bachots et remorqueurs avides et cornards. Pour un miteux, il n'est jamais bien commode de débarquer nulle part mais pour un galérien c'est encore bien pire, surtout que les gens d'Amérique n'aiment pas du tout les galériens qui viennent d'Europe. « C'est tous des anarchistes « qu'ils disent. Ils ne veulent recevoir chez eux en somme que les curieux qui leur apportent du pognon, parce que tous les argents d'Europe, c'est des fils à Dollar. J'aurais peut-être pu essayer comme d'autres l'avaient déjà réussi, de traverser le port à la nage et puis une fois au quai de me mettre à crier : « Vive Dollar ! Vive Dollar ! « C'est un truc. Y a bien des gens qui sont débarqués de cette façon-là et qui après ça ont fait des fortunes. C'est pas sûr, ça se raconte seulement. Il en arrive dans les rêves des bien pires encore. Moi, j'avais une autre combinaison en tête en même temps que la fièvre. À bord de la galère ayant appris à bien compter les puces (pas seulement à les attraper, mais à en faire des additions, et des soustractions, en somme des statistiques), métier délicat qui n'a l'air de rien, mais qui constitue bel et bien une technique, je voulais m'en servir. Les Américains on peut en dire ce qu'on voudra, mais en fait de technique, c'est des connaisseurs. Ils aimeraient ma manière de compter les puces jusqu'à la folie, j'en étais certain d'avance. Ça ne devait pas rater selon moi. J'allais leur offrir mes services quand tout d'un coup on donna l'ordre à notre galère d'aller passer une quarantaine dans une anse d'à côté, à l'abri, à portée de voix d'un petit village réservé, au fond d'une baie tranquille, à deux milles à l'est de New York. Et nous demeurâmes tous là en observation pendant des semaines et des semaines, si bien que nous y prîmes des habitudes. Ainsi chaque soir après la soupe se détachait de notre bord pour aller au village l'équipe de la provision d'eau. Il fallait que j'en fasse partie pour arriver à mes fins. Les copains savaient bien où je cherchais à en venir mais eux ça les tentait pas l'aventure. « Il est fou, qu'ils disaient, mais il est pas dangereux. « Sur l'Infanta Combitta on bouffait pas mal, on les triquait un peu les copains, mais pas trop, et en somme ça pouvait aller. C'était du boulot moyen. Et puis sublime avantage, on les renvoyait jamais de Voyage au bout de la nuit la galère et même que le Roi leur avait promis pour quand ils auraient soixante et deux ans d'âge une espèce de petite retraite. Cette perspective les rendait heureux, ça leur donnait de quoi rêver et le dimanche pour se sentir libres, au surplus, ils jouaient à voter. Pendant les semaines qu'on nous imposa la quarantaine, ils rugissaient tous ensemble dans l'entrepont, ils s'y battaient et s'y pénétraient aussi tour à tour. Et puis enfin ce qui les empêchait de s'échapper avec moi, c'est surtout qu'ils ne voulaient rien entendre ni savoir de cette Amérique dont j'étais moi féru. Chacun ses monstres, eux c'était l'Amérique leur bête noire. Ils cherchèrent même à m'en dégoûter tout à fait. J'avais beau leur dire que je connaissais des gens dans ce pays-là, ma petite Lola entre autres, qui devait être bien riche à présent, et puis sans doute le Robinson qui devait s'y être fait une situation dans les affaires, ils ne voulaient pas en démordre de leur aversion pour les États-Unis, de leur dégoût, de leur haine : « Tu cesseras jamais d'être tapé « qu'ils me disaient. Un jour j'ai fait comme si j'allais avec eux au robinet du village et puis je leur ai dit que je ne rentrerais pas à la galère. Salut ! C'était des bons gars au fond, bien travailleurs et ils m'ont bien répété encore qu'ils ne m'approuvaient pas du tout, mais ils me souhaitèrent quand même du bon courage et de la bonne chance et bien du plaisir avec mais à leur façon. « Va ! qu'ils m'ont dit. Va ! Mais on te prévient encore : T'as pas des bons goûts pour un pouilleux ! C'est ta fièvre qui te rend dingo ! T'en reviendras de ton Amérique et dans un état pire que nous ! C'est tes goûts qui te perdront ! Tu veux apprendre ? T'en sais déjà bien trop pour ta condition ! « J'avais beau leur répondre que j'avais des amis dans l'endroit et qui m'attendaient. Je bafouillais. -- Des amis ? qu'ils faisaient comme ça eux, des amis ? mais ils se foutent bien de ta gueule tes amis ! Il y a longtemps qu'ils t'ont oublié tes amis !... -- Mais, je veux voir des Américains moi ! que j'avais beau insister. Et même qu'ils ont des femmes comme il y en a pas ailleurs !... -- Mais rentre donc avec nous eh bille ! qu'ils me répondaient. C'est pas la peine d'y aller qu'on te dit ! Tu vas te rendre malade pire que t'es ! On va te renseigner tout de

« tout, raide àfaire peur. On enadonc rigolé comme descornichons.

Çafait drôle forcément, uneville bâtie enraideur.

Maisonn’en pouvait rigolernous,duspectacle qu’àpartir ducou, àcause du froid quivenait dularge pendant cetemps-là àtravers unegrosse brume griseetrose, etrapide etpiquante à l’assaut denos pantalons etdes crevasses decette muraille, lesrues delaville, oùles nuages s’engouffraient aussiàla Voyage aubout delanuit charge duvent.

Notre galère tenaitsonmince sillonjusteauras des jetées, làoù venait finiruneeaucaca, toute barbotante d’unekyrielle depetits bachots etremorqueurs avidesetcornards. Pour unmiteux, iln’est jamais biencommode de débarquer nullepartmais pour ungalérien c’estencore bienpire, surtout quelesgens d’Amérique n’aimentpasdutout les galériens quiviennent d’Europe.

«C’est tousdes anarchistes »qu’ils disent.

Ilsne veulent recevoir chezeuxensomme quelescurieux quileur apportent dupognon, parce que tous lesargents d’Europe, c’estdesfilsàDollar.

J’aurais peut-être puessayer commed’autres l’avaient déjàréussi, de traverser leport àla nage etpuis unefoisauquai deme mettre àcrier :« Vive Dollar !Vive Dollar !» C’est untruc.

Yabien desgens quisont débarqués decette façon-là etqui après çaont faitdes fortunes.

C’estpassûr, ça se raconte seulement.

Ilen arrive danslesrêves desbien pires encore.

Moi,j’avais uneautre combinaison entête en même tempsquelafièvre. À bord delagalère ayantappris àbien compter les puces (passeulement àles attraper, maisàen faire desadditions, etdes soustractions, ensomme desstatistiques), métier délicat quin’al’air derien, mais quiconstitue beletbien unetechnique, jevoulais m’enservir.

LesAméricains on peut endire cequ’on voudra, maisenfait detechnique, c’estdesconnaisseurs.

Ilsaimeraient mamanière de compter lespuces jusqu’à lafolie, j’enétais certain d’avance.

Çane devait pasrater selon moi. J’allais leuroffrir messervices quandtoutd’un coup ondonna l’ordre ànotre galère d’aller passer unequarantaine dans une anse d’àcôté, àl’abri, àportée devoix d’un petit village réservé, aufond d’une baietranquille, àdeux milles à l’est deNew York. Et nous demeurâmes touslàen observation pendant des semaines etdes semaines, sibien quenous yprîmes deshabitudes.

Ainsichaque soiraprès lasoupe sedétachait de notre bordpourallerauvillage l’équipe delaprovision d’eau.Ilfallait quej’enfasse partie pourarriver àmes fins.

Les copains savaient bienoùjecherchais àen venir mais euxçales tentait pasl’aventure.

«Ilest fou, qu’ils disaient, maisilest pas dangereux.

»Sur l’Infanta Combitta on bouffait pasmal, onles triquait unpeu lescopains, maispastrop, eten somme çapouvait aller.C’était duboulot moyen. Et puis sublime avantage, onles renvoyait jamaisde Voyage aubout delanuit la galère etmême queleRoi leur avait promis pourquand ilsauraient soixanteetdeux ansd’âge uneespèce depetite retraite.

Cetteperspective lesrendait heureux, çaleur donnait dequoi rêver etledimanche poursesentir libres, au surplus, ilsjouaient àvoter. Pendant lessemaines qu’onnousimposa la quarantaine, ilsrugissaient tousensemble dansl’entrepont, ilss’y battaient ets’y pénétraient aussitouràtour.

Etpuis enfin cequi lesempêchait des’échapper avecmoi,c’est surtout qu’ilsnevoulaient rienentendre nisavoir decette Amérique dontj’étais moiféru.

Chacun sesmonstres, euxc’était l’Amérique leurbête noire.

Ilscherchèrent mêmeà m’en dégoûter toutàfait.

J’avais beauleurdirequejeconnaissais desgens dans cepays-là, mapetite Lolaentre autres, qui devait êtrebien riche àprésent, etpuis sans doute leRobinson quidevait s’yêtre faitune situation danslesaffaires, ils ne voulaient pasendémordre deleur aversion pourlesÉtats-Unis, deleur dégoût, deleur haine : « Tu cesseras jamaisd’êtretapé»qu’ils medisaient.

Unjour j’aifait comme sij’allais aveceuxaurobinet duvillage et puis jeleur aidit que jene rentrerais pasàla galère.

Salut! C’était desbons garsaufond, bientravailleurs etils m’ont bienrépété encore qu’ilsnem’approuvaient pasdutout, mais ils me souhaitèrent quandmême dubon courage etde labonne chance etbien duplaisir avecmais àleur façon. « Va !qu’ils m’ont dit.Va!Mais onteprévient encore:T’as pasdes bons goûts pourunpouilleux !C’est tafièvre quite rend dingo !T’en reviendras deton Amérique etdans unétat pirequenous !C’est tesgoûts quiteperdront !Tu veux apprendre ?T’en saisdéjà bien troppour tacondition !» J’avais beauleurrépondre quej’avais desamis dans l’endroit etqui m’attendaient.

Jebafouillais. — Des amis ?qu’ils faisaient commeçaeux, desamis ?mais ilsse foutent biendetagueule tesamis !Il ya longtemps qu’ils t’ontoublié tesamis !... — Mais, jeveux voirdesAméricains moi!que j’avais beau insister.

Etmême qu’ilsontdes femmes commeilyen apas ailleurs !... — Mais rentre doncavecnous ehbille !qu’ils me répondaient.

C’estpaslapeine d’yaller qu’on tedit !Tu vas terendre malade pirequet’es!On vaterenseigner toutde. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles