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Fauteuil, François Ruppert Carabin

Publié le 16/12/2025

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« Introduction Bonjour, je vais vous présenter une sculpture intitulée Fauteuil.

Elle a été réalisée par François-Rupert Carabin en 1893, grâce à la technique du fer forgé.

Elle est actuellement conservée au musée d’art moderne et contemporain, à Strasbourg. François-Rupert Carabin ( né en 1862 et mort en 1932) est un artiste Alsacien qui a principalement développé sa carrière à Paris avant de revenir en Alsace en 1920 pour diriger l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg.

Après la guerre de 1870, il se forme à la sculpture et au dessin dans un cadre parisien, fréquentant les milieux artistiques et intellectuels de Montmartre.

Son travail, marqué par une forte inspiration érotique et symboliste, s’étend de la sculpture à la création de mobilier et d’objets d’art.

Il collabore un temps avec Toulouse-Lautrec et s’inscrit dans le courant de l’Art nouveau.

Après la Première Guerre mondiale, ses productions se font plus rares, son activité se concentrant sur l'enseignement et la gestion de l’école. Nous allons tout d’abord voir en quoi cette œuvre révolutionne la conception du mobilier Français, puis nous analyserons les différents aspects de l’art nouveau. I - Une nouvelle conception du mobilier Français 1 - Le fauteuil La structure de l’œuvre repose sur deux figures féminines nues sculptées en pied, qui forment les montants verticaux du fauteuil et soutiennent l’assise.

La première femme est représentée dans un effort incomensurable, puisqu’elle porte toute la structure de la chaise sur son dos.

Elle est courbée, ses genoux et ses poings sont contre le sol.

Nous remarquons le plis que forme ses coudes qui souligne son effort, et son visage n’est que très peu visible, nous ne distinguons pas précisément son expression, ce qui la réduit à l’état d’esclave, ou d’animal. La position de cette dernière contraste fortement avec la deuxième figure féminine, que l’on voit parfaitement.

Ses genoux sont posés sur le sol, et ses pieds s’entremêlent avec ceux de la femme courbée.

Celle-ci soutient également la chaise, mais dans un effort moindre, puisqu’elle ne la tient que d’une seule main.

Elle semble plaquée contre le dossier de la chaise, ses cheveux paraissent être en train de flotter, tandis que sa main libre est elle aussi, plaquée sur ce même dossier, donnant l’impression que la femme est contrainte par quelqu’un. L’assise est rectangulaire, légèrement incurvée, et repose sur une base solidement ancrée au sol : Les deux figures féminines.

Les accoudoirs du fauteuil sont sculptés en forme de chats allongés, placés symétriquement de chaque côté.

L’un des chats a la tête tournée vers l’extérieur, tandis que l’autre observe la femme du dossier.

Leur position crée une ligne fluide reliant les montants aux accoudoirs. Le dossier est orné de motifs sculptés représentant des souris, intégrées de manière discrète dans la composition.

L’avant du dossier reste formel et commun, ce qui attire notre regard sur les autres formes. 2 - Le travail des matériaux Comme dit précédemment, cette œuvre a été réalisée avec du bois de noyer, ainsi que du fer forgé.

Tout d’abord, le bois de noyer est très apprécié pour sa résistance, sa coloration, sa capacité à être poli, façonné et meublé magnifiquement.

Il peut être poli pour présenter une finition très lisse, et est couramment utilisé dans la fabrication de meubles et d'objets. Ici, l’artiste a choisi un matériau qui tend vers le vivant, et l’organique.

Le travail qu’il a mené sur le bois témoigne d’une grande maîtrise technique, puisque l’on remarque aisément que les lignes des personnages sont fluides, et non pas droite et dure, comme on pourrait s’y attendre avec un matériau comme le bois. Ensuite, le fer forgé est une masse de fer semi-fondue contenant des inclusions de scories fibreuses ( en métallurgie, les scories sont des sous-produits solides issus de la fusion, de l'affinage, du traitement ou de la mise en forme des métaux à haute température ), qui lui confèrent un grain semblable à celui du bois, visible lorsqu'il est gravé, rouillé ou plié jusqu'à la rupture.

Le fer forgé est dur, malléable, ductile, résistant à la corrosion et se soude facilement à la forge, mais difficile à souder électriquement.

Ici, le fer forgé permet d’installer une stabilité à la structure globale de la chaise, ce que le bois ne permet pas de faire.

Ce matériau contraste avec le bois, car ce dernier paraît plus froid et rigide que le bois, qui lui est souple et en quelque sortes vivant. Le travail de l’artiste est en contradiction avec son époque.

En effet, au 19e siècle, les objets créés sont principalement fait industriellement, puisque nous sommes bien après la révolution industrielle, ce qui laisse beaucoup moins de place aux artisans.

Cette époque est marquée par une sorte de monotonie dans le travail, et une perte de la créativité et du savoir-faire d'antan. 3 - Différentes pièces de mobilier Parmi les œuvres similaires de l’artiste, nous retrouvons notamment sa Bibliothèque, réalisée en 1890, en noyer et en fer forgé.

Elle est actuellement conservée au musée d’Orsay.

Les créations de Carabin, comme sa Bibliothèque refusée au Salon des Indépendants en 1890 et son Fauteuil sculpté, transforment le mobilier en œuvre d’art en intégrant la figure féminine comme élément structurel et décoratif. Dans les deux œuvres, nous retrouvons des femmes nues.

Elles sont une fois de plus réduite à un état silencieux, devenant esclaves, et étant soumises à tous les regards.

Elles sont sexualisées, leurs postures sont fluides, ce qui renforce l’idée d’un corps conçu d’une certaine manière, pour le plaisir et le confort.

Néanmoins, dans la Bibliothèque, les figures féminines semblent bien plus libres que celles représentées avec le Fauteuil.

Elles ne sont pas contraintes, et n’exercent aucun effort, contrairement aux autres.

Au contraire même, elles sont entourées de livres, ce qui leur donne un aspect érudit. Si ces deux meubles partagent une même esthétique et un savoir-faire virtuose, ils illustrent deux facettes de la représentation féminine dans l’Art Nouveau : pilier de la connaissance ou objet de séduction, toujours sculpté, jamais libre. II - Une œuvre entrant dans l’art nouveau 1 - L’art nouveau L’Art nouveau est un mouvement artistique qui émerge à la fin du XIXe siècle en réaction contre les excès du goût victorien et la production industrielle standardisée.

Il trouve ses racines dans des courants réformateurs comme le mouvement préraphaélite ( peinture anglaise qui s'inspire de l’art Italien d’avant Raphaël ) en Angleterre et s’inscrit dans une volonté de retour à une construction « honnête », privilégiant les matériaux authentiques et.... »

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