Devoir de Philosophie

La gravure au XVIIIe siècle

Publié le 29/11/2011

Extrait du document

Sa technique est légère, le cuivre verni amoureusement effleuré par la pointe sèche, le dessin souple, s'inscrit dans une ambiance lumineuse. L'amateur s'attend à voir apparaître une oeuvre primesautière :quelque cortège d'Arlequins ou de Polichinelles, quelques personnages issus d'un bal costumé ou d'aventures galantes. Il n'en est rien, et la réaction la plus spontanée est le désenchantement. La fête est terminée; le graveur, la cinquantaine largement dépassée, semble seul avec le temps qui fuit. Il confie à sa planche et au noir et blanc ses pensées intimes, sa nostalgie. Son oeuvre jette sur nous un regard fier, discret, confidentiel. C'est dans l'opposition entre sa technique et la conception même de l'idée que réside le mystère de la plus grande partie de son oeuvre gravée. Après avoir exécuté de nombreuses commandes, il est nommé Président de l'Académie de Venise en 1756. Il mourra à Madrid en 1770 après y avoir passé huit années. Il est important de savoir que ses peintures monumentales : murs et coupoles, sont contemporaines de son oeuvre gravée, en effet on retrouve une similitude d'organisation de la surface : espaces infinis, scènes vues en raccourci, en élévation donnant à l'oeuvre...

« vaisselle, et acquiert d'emblée une excellente tech­ nique .

A vingt ans il déclare : « graver sur cuivre est ma plus haute ambition »; c'est l'essor même de la gravure anglaise qui est en jeu .

Le pari est gagné, ses premières estampes se vendent bien.

C'est le succès.

A cette époque il entre en rapport avec le fres­ quiste baroque Sir James Thornhill, peintre du Roi, dont il enlève la fille avant de l'épouser.

C'est un être dynamique qui fréquente romanciers, décorateurs, chansonniers.

Habitué des tavernes et des cafés de Covent Garden, il y observe tous les travers des hommes de son époque, et grâce à son talent, va stigmatiser les vices et les défauts de toutes les classes de la Société.

Son esprit satiri­ que, son habileté manuelle et un don pour le com­ merce non négligeable vont faire sa réputation non seulement à Londres et en Angleterre, mais dans l'Europe entière.

Son originalité ne réside pas spécialement dans sa technique , mais dans la conception spirituelle de son œuvre .

Si Dürer est tourmenté par les pro­ blèmes métaphysiques , si Rembrandt va au fond du pathétique de l'âme humaine, si Callot nous représente la vie dans toute sa cruauté et son bur­ lesque, Hogarth œuvre darls une dimension nou­ velle : la satire.

Il fallait l'humour insolite d'un Britannique pour concilier l'art et la passion de la satire et l'élever à ce degré; ce genre aura une riche postérité, bien vivante encore aujourd'hui en pas­ sant par Rowlandson, Gillray, Gavarni et Dau­ mier.

Sa gravure n'est plus une chose d'agrément ou de mémoire , c'est un outil de combat compara­ ble à la littérature.

Il préfigure l'esprit critique dans l'estampe, et, de là à la satire politique il n'y a qu'un pas.

Evoquer l'œuvre de William Hogarth (près de 300 gravures) c'est penser immédiatement aux séries d'estampes qu'il a conçues sur des thèmes moralisateurs.

En 1732 il réalise la Carrière d'une Prostituée en six planches qui racontent , en une suite d'images de l'apogée à la mort , l'histoire d 'une petite paysanne, devenue courtisane riche­ ment entretenue, sombrant ensuite dans la déchéance .

Il mène ces vues à épisodes , même s'il n'en est pas l'inventeur à un tel degré de perfection qu'on peut le considérer comme un des inventeurs de l'image à vue successive qui, lorsqu'elle devien­ dra mouvement s'appellera cinéma.

Amateur de tous les spectacles, on peut penser qu'il assistait aux séances de lanterne magique qui utilisaient de belles vues à épisodes .

A la manière de la Carrière d'une prostituée il exécute la Carrière du roué en huit planches; véri­ table roman mural, dont le spectacle suit l'évolu­ tion de l'histoire d'une planche à l'autre.

Le goût William Hogarth.

La Foire de Southwark, eau-forte et burin , vers 1735.

Hogarth est, non seulement un excellent physionomiste, mais aussi un des premiers peintres de foules Coll.

part.

- J.-P .

Daudier. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles