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La sculpture religieuse

Publié le 14/03/2012

Extrait du document

 

Avec la chute de l'empire romain, l'Europe occidentale et l'Europe septentrionale entrèrent dans une période troublée, et des temps aussi incertains n'étaient guère propices à l'épanouissement des arts. Les monastères et les palais royaux s'enorgueillissaient cependant de figurines sculptées, souvent en ivoire, prouvant que les formes et les styles antérieurs n'avaient pas complètement disparu. Des images d'Hercule étaient transformées en effigies de Samson, un colosse païen cédant la place à un colosse de l'Ancien Testament.

 

« t cours. L'artiste gagnant se verrait confier la réalisation des portes de bronze du baptistère de la cathédrale de Santa Maria del Fiore.

C'est Lorenzo Ghiberti (1378-1455) qui rem­ porta l'épreuve, et la porte nord l'occupera pendant dix-neuf ans.

Il dessinera, moulera, puis recouvrira de minces couches d'or, les vingt-huit panneaux illustrant des scènes de l'Ancien Testament.

Il s'inspira de la porte sud en bronze, modelée un siècle plus tôt par Andréa Pisano et fondue par Leonardo d'A- Ci-dessus: Détail de la chaire de la cathédrale de Sienne, L'Adora­ tion des Mages; La Vierge et l'En­fant (1265-1268) de Niccolo Pisa­no.

A droite: Panneaux représentant Noë et son arche, détail des portes du baptistère de la photo suivan­te.

Ci-dessous: Huit panneaux supé­ rieurs de la Porte du Paradis, conçue par Ghiberti.

vanzi, mais son oeuvre est plus belle que celle de son prédécesseur. A peine eut-il terminé cette porte qu'on lui en commanda une au­ tre, la porte est, toujours pour le même bap­ tistère de Florence.

Il y travaillera pendant vingt-sept ans, et Michel-Ange l'appellera plus tard "la porte du paradis".

Autant de perfection technique n'avait jamais été at­ teinte.

Ghiberti expliquera qu'il avait conçu les dix panneaux de manière à laisser le relief apparent, même pour un spectateur assez éloigné. En effet, chacun d'eux montre une profondeur extraordinaire.

Eve nue, se le­ vant aux côtés d'Adam endormi, était le plus beau nu féminin créé depuis plus de mille ans.

Au fil des années, l'habileté de Ghiberti augmenta encore, et il s'attaqua à des com­ positions de plus en plus complexes, comme la scène montrant Joseph en Egypte, dans la­ quelle un temple rond est représenté suivant toutes les règles de la perspective.

Ghiberti marquera le lien entre l'art gothique et un style nouveau issu de l'étude minutieuse de l'art de la Grèce et de la Rome antiques.

A cette époque, on déterrait des statues des champs et des vignobles, où elles étaient en­ fouies depuis plus de mille ans.

C'est après avoir étudié l'une d'elles, que Donatello, qui travaillait à l'atelier de Ghiberti, conçut son étonnant David de bronze. C'était la premiè­ re fois que David n'était pas représenté sous les traits d'un roi âgé et barbu.

Il est proba­ ble que Donatello s'inspira d'un modèle vi­ vant pour cette statue, et ses contemporains jugeaient malséant d'attribuer les traits de simples paysans à des saints et à des héros.

Donatello sculpta de nombreux marbres de saints, tous empreints d'un même réalisme.

Des oeuvres d'une telle adresse technique et inspirées d'une telle force imaginative présa­ geaient un retour de la magnificence et de la grandeur de l'art classique, et s'inscrivaient merveilleusement dans le mouvement de la Renaissance.. »

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