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L'art en Europe au XVIIe siècle: Italie. - Espagne et Portugal. - France

Publié le 17/01/2022

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Une étude de l'art en Europe au xviie siècle doit commencer forcément par l'Italie. En une certaine mesure, suivi de plus ou moins près, ce pays dirige le mouvement, principalement Rome qui tient, plus qu'avant, son rôle de capitale du catholicisme. Vers le milieu du xvie siècle, à la suite du concile de Trente (1545-1563), les efforts de papes pieux et énergiques et l'action d'Ordres nouveaux, principalement la Compagnie de Jésus, out instauré la Contre-Réforme pour combattre, son nom l'indique, les progrès inquiétants du Protestantisme, mais aussi l'esprit païen et irréligieux, la sensualité et l'amoralité de la Renaissance, pour asteindre prêtres et laïcs à l'austérité et à la dévotion et, par suite, contraindre la peinture et la sculpture à une stricte moralité : programme trop rigoureux pour sa réalisation intégrale. Des souvenirs et des vestiges précieux de l'Antiquité ne permettaient pas à l'Italie de la répudier même si Ja Renaissance ne l'avait pas exaltée.

« 13180 L'ART AU XVII• SIECLE tamilles des papes, le Palais Borghèse com­ mencé en 1590 par MARTINO LUNGHI l'aîné et terminé par FLAMINIO PONZIO (t1665).

De même, l'architecture des villas avec des jar­ dins réguliers et des terrasses fournit un modèle, dès la fin du XVI' siècle, avec la Villa Aldobrandini à Frascati.

La basilique de Saint-Pierre, œuvre ca­ pitale de la Papauté fut enfin consacrée en 1626.

Abandonnant la forme de croix grec­ que choisie par Michel-Ange, CARLO MA­ DERNA (1556-1629) éleva la grande nef.

Ha­ bilement il donna leur place aux galeries latérales en forant une galerie à travers les piliers colossaux élevés pour faire suite aux supports de la coupole de Michel-Ange; puis il dressa la façade composée d'un portique au rez-de-chaussée et d'une galerie au premier étage.

Les pontificats d'Urbain VIII, Innocent X et Alexandre VII, entre 1623 et 1667 cons­ tituent une période de splendeur; l'exem­ ple de ces papes fut suivi par les ordres religieux et par les particuliers.

Quatre architectes se distinguèrent par­ ticulièrement : LoRENZO BERNIN! [Le Ber­ nin] (1598-1680) représente le mieux cette époque complexe, architecte, sculpteur, peintre à l'occasion sans que, chez lui, sauf en cas de nécessité, le sculpteur apparaisse sous l'architecte.

11 remplace, en 1630, Ma­ derna à Saint-Pierre; il décore la nef ma­ jeure; il achève les nefs latérales, réglant la perspective en· réglant habilement l'em­ placement des colonnes à l'entrée des ga­ leries percées à travers les piliers.

De la même façon, à la Scala regia, le grand es­ calier du palais pontifical, il corrige le dé­ faut de parallélisme des murs.

Il bâtit le portique embrassant la place Saint-Pierre, d'un dorique dont des statues sur la ter­ rasse tempèrent la sévérité.

Le même clas­ sicisme caractérise la façade et la cour du Palais Barberini commencé en 1624 par MADERNA.

Exceptionnellement, au Palais Lu­ dovisi (auj.

la Chambre des Députés) que le Bernin entreprit en 1650 et dont il acheva le seul rez-de-chaussée, il adopta un style moins classique pour la façade incurvée, encadrée d'énormes bossages en marbre brut.

PIERRE DE CORTONE (1596-1669), peintre et architecte, a laissé aussi des constructions baroques en ce sens que les colonnes et frontons n'ont pas, comme dans les édifices classiques, un rôle essentiel mais seulement ornemental.

Cependant, le dessin de ces édi- Page 2 lices trahit un goût purement classique qui rappelle Palladio.

Son œuvre maîtresse qui l'occupa à partir de 1635 est la petite église des Saints Luc et Martine au Forum.

La Contre-Réforme avait doté Rome de vastes sanctuaires.

Le P.

GRASS! (1583-1654) met­ tant à profit des dessins du DoMINIQUIN éleva la dernière grande église jésuite re­ nouvelée du Gesù, Saint-Ignace, dont l'AL­ GARDE, le sculpteur rival du BERNIN (1602- 1654) conçut la façade.

En général, les ar­ chite,ctes appartenant à la même génération que Pierre de Cortone et le Bernin durent se borner à des édifices plus réduits.

SS.

Luca e Martina, en forme de croix grecque, par sa délicate coupole, les proportions de la façade et de l'intérieur tout blan::, l'élé­ gance de ses colonnes, rappelle les construc­ tions de la première Renaissance.

Le sou­ venir de Bramante et du Tempietto de Saint-Pierre-in-Monlorio se retrouve dans la rotonde précédant la façade de Sainte­ Marie de la Paix.

Ce portique est l'œuvre du même Cortone.

CARLO RAINALDI (1611-1691), cependant plus jeune que les précédents artistes et que Borromini, observe davantage la sévé­ rité de la Contre-Réforme qui marque ses façades de S.

Andrea~della-Valle (1665) et de S.

Maria-in-Cœmpitelli qu'il bâtit entiè­ rement de 1655 à 1667.

Ici l'effet de puis­ sance et de richesse est obtenu non seule­ ment par la décoration très sobre mais par le traitement des colonnes.

Rainaldi est hostile aux lignes courbes dont usent le Bernin, Cortone et Borromini qui en fera le principe même de son art.

FRANCESCO BORROMINI (1599-1667), unique­ ment architecte comme Rainaldi, est le re­ présentant le plus significatif du Baroque et l'inventeur .du Rococo qui en découle, Figure attachante que celle de cet homme dédaigneux des sentiers battus, toujours en quête du nouveau.

Dans l'exécution de ses plans rien ue l'arrête : une main de géant semble avoir pétri et tordu ses façades d'églises.

A l'architecture, art abstrait et mathématique, il procure le frémissement de la vie, prodigieux virtuose capable tour à tour de donner une impression de grâce et de douceur comme à S.

Carlo-alle-quat­ tro-fontane (1640-1667), ou de puissance comme au clocher de S.

Andrea-delle-Fratte.

Aucun artiste n'a plus échappé à son mi­ lieu et n'a eu le sentiment de formes exo­ tiques.

La façade de Sainte-Agnès (1626- 1650) marque l'apogée de son art.

10, 1953 -. »

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