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Biographie de GOGOL

Publié le 15/12/2009

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gogol

  • « Il n'est pas de Russe dont le coeur ne saigne pas en cet instant. Pour nous, Gogol était plus qu'un écrivain : il nous a révélés à nous-mêmes. Sous bien des rapports, il continuait à nos yeux Pierre le Grand. « Tourgueniev, discours pour la mort de Gogol.

  • « Le plus gai des grands classiques russes est un martyr de la foi. A trente-trois ans, ayant publié, à très peu de chose près, tout ce qui fonde pour le présent et pour l'avenir sa gloire littéraire, Gogol est le Molière des lettres russes. Cinq ans plus tard, il en devient, dira Tolstoï, le Pascal, mais un Pascal qui n'éveillera d'échos amis qu'après sa mort, et dont la conversion ne lui vaut guère, de son vivant, qu'incompréhension et sarcasmes. D'un bout à l'autre de sa carrière il s'est senti, jusque dans le succès, incompris ou mal compris. Et la route qui l'a mené de l'humour à la méditation religieuse, de la satire à l'apostolat moralisateur, s'achèvera dans une longue crise de doute qui condamne son oeuvre maîtresse au naufrage, et lui-même à une mort poignante où il y a plus qu'un renoncement, un demi-suicide.
 (...)  Il n'est pas de schéma statique qui explique Gogol. Son esprit a été en constant travail, son âme en perpétuelle marche, et c'est seulement dans son devenir, à la lumière de sa biographie, et en particulier de l'abondante correspondance privée qui nous a été conservée qu'on peut espérer comprendre l'unité et les disparités de son oeuvre. « Gustave Aucouturier, préface des Oeuvres complètes de Nicolas Gogol, Gallimard, 1985.

Poète et dramaturge de génie, Gogol, ce névropathe mystique, devient, après la mort de Pouchkine, le plus grand écrivain de sa génération.

Malgré la censure du tsar, les écrits de Gogol conservaient une puissance redoutable. Nicolas Ier, qui ne mesura pas au début leur caractère explosif, se rattrapa à la mort de l'écrivain en suspendant la publication de ses oeuvres complètes et en interdisant tout écrit nécrologique. Tourgueniev fut exilé pour l'avoir encensé. La veille de sa mort, Gogol, affaibli, délire. Les derniers mots qu'il prononce sont : « L'échelle... vite ! «

FICHES DE LECTURE:

  1. Nicolas Vassilievitch GOGOL: Tarass Boulba
  2. Nicolas Vassilievitch GOGOL: La Perspective Nevki - Le Portrait
  3. Nicolas Vassilievitch GOGOL: Le Nez
  4. Nicolas Vassilievitch GOGOL: Journal d'un fou
  5. Nicolas Vassilievitch GOGOL: Les Ames Mortes

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« GOGOL 1809-1852 FILS de modestes propriétaires terriens, N.V.

Gogol naquit à Sorotchinsk, en Ukraine.

Dès l'école, l'adolescent prend conscience de ses forces : il ne sera pas relégué, dit-il, « parmi ceux qui ne sortiront jamais de leur obscurité ».

Mais il songe à une brillante carrière administrative, nullement à la littérature.

Ses études terminées, Gogol part pour Pétersbourg où il obtient un petit emploi.

C'est alors seulement qu'afin d'augmenter ses maigres ressources, il se met à écrire.

L'humour, la fantaisie de son premier recueil de contes, les Veillées du hameau, conquièrent d'emblée le public.

Suivent deux volumes de récits et d'articles, Arabesques et Mirgorod, une nouvelle, le Portrait, une farce, les Epousailles, et une comédie, le Réviz;or (l'Inspecteur général).

Ecœuré par le scandale que soulève cette sa tire des mœurs provinciales, Gogol quitte_ la Russie; il parcourt l'Allemagne, la Suisse, visite Paris et se fixe à Rome.

Il y compose son œuvre capitale, les Aventures de Tchitchikov ou les Ames mortes, dont la première partie parut en 1842, dont la seconde ne devait jamais voir le jour.

Ayant par deux fois détruit ses manuscrits, l'auteur abandonne pour un temps ce roman qu'il intitule« poème>>; il écrit deux récits, le Manteau et Rome et publie Extraits choisis de ma correspondance avec des amis.

En 1848, il se rend en Terre Sainte, puis s'installe à Moscou et reprend la seconde partie des Ames mortes; mais, une nuit, il jette au feu tous ses brouillons et meurt quelques semaines plus tard.

La valeur proprement esthétique de l'œuvre de Gogol, qui a pris place à côté de celle de Tolstoï, de Dostoïevski, est reconnue depuis longtemps en Russie, de même que l'importance de son rôle historique, tant du point de vue littéraire que social.

« Nous sommes tous sortis du Manteau », disait Tourgueniev.

Gogol est en effet la source de ce courant réaliste qui domine tout le roman russe.

Et il est certain, d'autre part, que le rire de Gogol a largement contribué à libérer les esprits de l'atmosphère étouffante du régime impérial et exercé ainsi une action vérita­ blement révolutionnaire.

On ne peut cependant se cantonner dans une telle perspective où la portée de l'art de Gogol se trouve restreinte aux limites d'une société depuis longtemps abolie.

Bien que sa prose souple, riche et expressive, défie la traduction, Gogol n'est pas « que pour la Russie », comme l'affirmait naïvement le critique Bélinski : cet art a une signification universelle.

Lorsqu'on prétend que le Révizor ou les Aventures de Tchitchikov sont une peinture de la province russe, on oublie qu'à partir de son arrivée à Pétersbourg, à dix-huit ans, Gogol a perdu presque complètement contact avec les milieux qu'il est censé décrire; en Russie et à l'étranger, il a toujours vécu parmi des intellectuels, des aristocrates.

C'est précisément cette élite qui figure dans son œuvre, mais « dégradée », selon son propre aveu; « des généraux, dit-il, j'ai fait des soldats ».

Le réalisme de Gogol n'est qu'un décor merveilleusement monté; il suffit à l'auteur de quelques détails pittoresques, de menus faits, de locutions caractéristiques, obtenus souvent GOGOL. »

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