CINEMA: Federico Fellini, Rossellini et Pasolini

Federico Fellini n'aurait-il au bout du compte tourné qu'un seul et unique film dont les épisodes auraient pour titres en 1953, I Vitelloni, en 1954, La Strada, en 1956, Le Notti di Cabiria ? Le même film encore aura eu pour titre La Dolce Vita en 1959, Huit et demi en 1962, etc. Jusqu'à Fellini Roma en 1972, Amarcord en 1973, etc. D'année en année c'est le même songe qui reprend, c'est la même plénitude, la même générosité. D'année en année la réalité se sera mêlée à l'imaginaire, le songe aura accompagné la mémoire, le délire se sera donné des allures de constat. Et d'épisode en épisode ce sont les mêmes visages qui auront réapparu, celui de Giulietta Massina, celui de Marcello Mastroianni, celui d'Anita Eckberg, celui d'Anna Magnani. Et d'année en année les mêmes jongleurs, les mêmes paladins et les mêmes clowns auront fait la parade dans les mêmes espaces ponctués de tours où scintillent des projecteurs. Et de bobine en bobine ce seront les mêmes femmes fardées, volumineuses, l'une mamma, l'autre putana, qui auront grondé, injurié, provoqué...