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Jeunes, banlieues et cinéma

Publié le 05/12/2018

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Karim Dridi, évoquant la communauté arabe du quartier du Panier à Marseille. Il serait réducteur d’appréhender ces films uniquement sous l’angle sociologique. En effet, ils témoignent souvent d’une véritable invention cinématographique et s’interrogent même sur le statut de l’image confrontant la réalité telle qu’elle est vécue avec les reflets qu’en donne la télévision, omniprésente dans les rues et les foyers, à la fois instrument de voyeurisme et objet de consommation. C’est évidemment la Haine, aujourd’hui critiquée après avoir été encensée (le succès en France ne se pardonne pas), qui cristallise le mieux les qualités de ce nouveau genre. À travers ses trois protagonistes - un juif, un beur et un Noir -, Kassovitz raconte autant une histoire d’amitié qu’une révolte contre l’ordre établi. En ayant recours au noir et blanc, à une image stylisée, à des intertitres qui scandent le cours du temps, en refusant la présence de toute musique (une exception à la règle du genre), Kassovitz cherche délibérément à s’écarter de la chronique réaliste, du naturalisme, de l’effet télévisuel. Ce faisant, il

En France, l'un des événements cinématographiques de Vannée 1994 fut probablement Tous les garçons et les filles de leur âge, une série de neuf films conçus pour la télévision (Arte), dont certains sortirent en salles dans une version plus longue. L'un d'entre eux, les Roseaux sauvages, remporte même le César du meilleur film. Ces portraits de la jeunesse sont relayés en 1995 par ce qui peut apparaître comme un nouveau genre cinématographique : le « film banlieue », illustré par quelques œuvres vivaces et décapantes - Raï, Douce France, État des lieux et surtout la Haine, prix de la mise en scène au Festival de Cannes.

 

Double distinction qui met en lumière une nouvelle configuration du cinéma français, où se conjuguent l'esthétique, l'économique et le social.

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