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Le cinéma mexicain

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

•Santa, un roman naturaliste de

Federico Gamboa paru en 1903, est

adapté au cinéma en 1918 par Luis

Peredo. C'est l'histoire d'une jeune

fille innocente trahie par l'homme

qu'elle aime et qui devient prostituée

après avoir été rejetée par sa famille.

Le thème de la maison close et de

la prostituée au grand coeur servira

d'archétype au mélodrame urbain.

• Les mélodrames « rancheros «, ou

ruraux, sont l'autre grande veine de

cette production. En la hacienda (1921)

de Ernesto Vollrath installe le genre.

• L'hégémonie du cinéma américain

dans les salles limite toutefois la

production nationale et sa diffusion.

« • En 1944 sont construits les immenses studios Churubusco, grace il une participation de 50% de RKO.

Mexico se veut le Hollywood de l'Amérique latine.

• Après la fin de la guerre, Hollywood reprend son hégémonie cinématographique, menaçant de suspendre l'approvisionnement du Mexique en bobines de pellicule.

Pour faire face, l'Industrie fait appel au soutien de l'État et un système de production étatisé et sous contrôle des syndicats se met en place .

• Le système des studios mexicains bénéficie de plusieurs atouts : - des réalisateurs de métier aux commandes :Alejandro Galindo, Gilberto Martinez Solares, Emilio Fernandez -et Luis Akoriza, chef opérateur -, Julio Bracho, Roberto Gavaldon, Ismael Rodriguez -et José Revueltas, scénariste ; - des stars : Dolores del Rio et Maria Felix.

mais aussi Arturo de Cordova, Pedro Arrnendariz, Pedro Infante, Fernando Soler, Katy Jurado, ou encore la vedette argentine Libertad Lamarque qui s'Installe au Mexique ; - des genres nouveaux : films religieux (La Virgen Morena, 1942, de Gabriel Soria) ou comédies satiriques avec des héros très populaires : Ct~ntlnfllls, le •Charlie Chaplin mexicain•, ou Tin Tan; -des genres solidement établis qui perdurent : les comédies • rancheras • chantées avec Jorge Negret comme Ay, Jalisco no te rajes {1941) de Joselito Rodriguez ou Me he de corner esa tuna {1945) de Miguel Zacarias; les comédies avec Pedro Infante comme los Tres Garda (1946) d'Ismael Rodriguez ; les mélodrames • rancheros • comme Rio Escondido {1948) ou Pueblerina {1949) de Emilio Femandez ou la Barraca {1946) de Roberto Gavaldon ; les mélodrames urbains comme Distinto Amanecer (1943) de Julio Bracho, Double Destinée (1946) de Roberto Gavaldon ou Rosauro Castro (1950) de Roberto Gavaldon.

• En 1950, le Mexique atteint le chiffre record de 125 films produits dans l'année.

WANNHs115eOIIM: lAISSE DE LA PIODUCI10N n SOIJS.GENIES • La production s'essouffle en même temps que le nombre de films augmentent : moindre qualité des films, décadence des genres.

• La loi sur l'Industrie cinématographique de 1949, qui protège les structures traditionnelles de production, n'entraîne aucune innovation.

• En 1950, la première chaîne de télévision privée d'Amérique latine est lancée à Mexico.

La télévision sera le nouveau concurrent du cinéma mexicain, avec les films américains.

• Apparaissent alors des sous-genres et des films à thèmes plus populaires pour attirer le public dans les salles.

Les films de cabarets et de prostituées deviennent plus érotiques et provocants : SensualidadjFemmes interdites {1950) d'Alberto Gout ; Quartier interdit {1951) d'Emilio Femandez ; Casa de mujeres ( 1966) de Julian Soler.

• Ninon Sevilla, actrice mexicaine d'origine cubaine, deviendra la principale incarnation de ces filles de cabaret Blonde au charme agressif et sensuel, et loin de l'archétype de la fille perdue ou innocente, elle incarne les danseuses tropicales dans des films mêlant désormais mélodrame et passages musicaux.

• Les films musicaux.

mambo ou rock.

se multiplient et les films sur la jeunesse deviennent un genre à part entière : Juventud desenfrenada {1956) de José Diaz Morales ; la Edad de la tentodon {1958) de Alejandro Galindo; losJovenes (1961) de Luis Alcoriza.

• Les films de vampires (El Vompiro, 1957, de Fernando Mendez),les films de combattants masqués ou les westerns (Los Hermanos del Hierro, 1961, de Ismael Rodriguez; El Silencioso, 1966, de Alberto Mariscal) font leur apparition.

• En 1955,1a création de Telesistema mexicano -qui deviendra Televisa en 1978 -renforce le développement des séries populaires, les « telenove/as ».

• Dans les années 1950 et 1960, seuls deux réfugiés espagnols, Luis Buiiuel et son scénariste Luis Alcoriza, mènent de leur côté une œuvre d'auteur, à contre­ courant de la production nationale en déroute.

Luis Alcoriza s'Imposera en tant que réalisateur avec noyucan (1962), Tiburoneros/Pécheurs de requins (1963) et Tarahumaraj Toujours plus loin (1965), où il fait découvrir la réalité profonde et simple des pêcheurs ou des indiens sans les artifices ou l'Idéalisation indigéniste de Fernandez.

LE RENOUVEAU DES ANNÉES 1970 • 1968 est l'année au Mexique de la contestation étudiante et de sa terrible répression par l'armée à Mexico.

• t:élection de Luis Echeverria à la présidence de la république en 1970 et la nomination de son frère Rodolfo à la tête de la Banque nationale cinématographique favorisent un renouveau du dnèrna mexicain.

• Le soutien de l'État à la production, la fondation de la Cinémathèque nationale en 1974, la création d'une nouvelle école de cinéma en 1975 -qui lait suite au Centre universitaire d'études cinématographiques créé en 1963 - facilitent l'émergence d'une nouvelle génération de cinéastes.

• Paul Leduc s'Impose avec Reed, Mexique insurgé (19n), sur le journaliste américain ayant participé à la révolution mexicaine .

• Arturo Ripstein réalise le Château de la pureté (19n), parabole sur un père de famille qui enferme femme et enfants pour les préserver des perversions du monde.

• Alberto Isaac, ancien champion olympique de natation, signe El Rinc6n de las virgenes {19n).

• D'autres cinéastes de la même génération sortent leurs films la même année, en 1976 : Felipe cazals (Conoo), Jaime Humberto Hermosillo (la Possion segun Berenice), Jorge Fons (los Albani/es) auquel s'ajoute l'exilé chilien Miguel Littin (Adas de Marusio).

• Le producteur Barbachano Ponce, l'écrivain colombien Gabriel Garda Mi!rquez et l'auteur mexicain Carlos Fuentes participent par leurs scénarios ou leurs interventions, à cet élan de création qui ressemble à une • nouvelle vague • sans en porter le nom.

LES ANNÉES 1980 ET 1990 : FILMS D'AUTEURS ET PRODUCTIONS POPULAIRES • À la suite de l'élection du nouveau président Lôpez Portillo en 1976, qui impose une politique d'austérité économique, le soutien privilégié de l'État en faveur du cinéma prend fin.

• Pendant cette période, l'Institut mexicain de la cinèrnatographie (IMCINE) est toutefois créé {1983) et un festival national de films mexicains organisé à Guadalajara {1986).

• Les films de ficheras- d'entraineuses -, de rumberas.

les comédies sexy ou les westerns et films d'action gardent la faveur du public et font survivre l'Industrie du cinéma mexicain.

• Les réalisateurs révélés dans la période précédente tentent de survivre.

Paul Leduc signe Frida, naturaleza viva {1985}, portrait de la célèbre peintre mexicaine Frida Kahlo, épouse du peintre muraliste Diego Rivera .

Il tourne ensuite Lotino Bor (1991) au Venezuela, puis réalise un film musical sans dialogue ni commentaire qui retrace l'Intervention militaire américaine en 1990 au Panama : Dollar Momba (1993} .

• Jorge Fons dénonce le massacre des étudiants en 1968 dans Roja omonecer (1989).

• Jaime Humberto Hermosillo se tourne quant il lui vers la vidéo et réalise des films expérimentaux (Le Devoir, 1991) • Arturo Ripstein se penche sur les codes du film de genre et revisite les grands classiques mexicains dans un style baroque: la Mujer del puerto (1991).

Il réalise ensuite Principio y fin (1993), puis une biographie très sombre de la chanteuse Lucha Reyes,/o Reine de la nuit (1994) .

Après Carmin profond {1996), Ripstein évoque l'attente de la fin du monde par une secte dans Divine, l'évangile des merveilles {1998).

• En 1991, la production s'effondre avec 34 films réalisés .

En 1996, 10 films seulement sont produits.

LES ANNÉES 2000 : UNE NOUVELLE GÉNÉRATION • Longtemps absent des festivals internationaux, le cinéma mexicain refait surface depuis le milieu des années 2000 avec de nouveaux talents.

• La production nationale, encore réduite à 18 films en 2004, reprend, tout en se heurtant encore au problème récurrent de la distribution .

Elle passe ainsi à 70 films en 2fXJT, dopée par une réforme fiscale du gouvernement qui favorise les investissements dans le cinéma.

Grace à cet apport privé qui s'ajoute aux fonds publics et aux divers financements européens des coproductions, de nombreuses sociétés de productions indépendantes sont créées.

• Le problème principal demeure celui de la sortie des films sur le territoire.

Un système d'entente entre les grands diffuseurs hollywoodiens et les réseaux de salles commerciales maintient la domination des films américains et empêche la sortie en salles de la moitié des films mexicains produits.

Leur part de marché varie de 6% à 7,5% en nombre d'entrées.

Les nouveaux talents f-----------"""'"._-----------1 du cinéma mexicain se font connaître davantage à l'étranger que dans leur propre pays.

Leurs premières armes faites au Mexique, ils sont tentés LA CARRilRE MEXICAINE DE LUIS BUNuEL • Lllls ll#liitlel est au États-Unis quand prend fin la guerre civile espagnole.

La victoire des fran­ quistes rend impossible le retour de cet ardent républicain, anticlérical déclaré .

Il s'lllslalle alors au Mexique où il tourne de 1946 à 1965.

• En 1950, Los 0/vidados, primé au festival de Cannes, rappelle au monde l'existence du réalisateur surréaliste d'Un chien andalou (1928) ou de rAge d'or {1930).

•Film de lutte sociale • pour Buiiuel.

cette histoire d'une bande de gamins des rues dresse un portrait sombre et révolté d'une banlieue pauvre de Mexico .

• Buiiuel poursuit au Mexique une œuvre singulière et en marge de la production locale .

Robinson Crusol! (1952) est le portrait iconoclaste et ironique du célèbre naufragé.

El/ Tourments (1952) est l'histoire de la jalousie maladive d'un riche propriétaire tombé amoureux fou d'une jeune femme aperçue lors d'un office religieux et dont il fait sa femme.

Le film rassemble tous les ingrédients du manre : satire de la bourgeoisie, fétichisme, èrotisme, anticléricalisme ...

Il annonce Viridiona (1970) qui sera tourné en Espagne .

D'autres films suivent : la lfte criminelle d'Archibald de la Cruz (1955), variation ironique sur le meurtre, Nazarin (1958}, parabole sur un curé des pauvres, la Jeune Fille (1960), un drame racial en huis dos sur une petite ne de Louisiane.

L'Ange exterminateur (1962) va encore plus loin dans l'absurde et la satire du monde bourgeois et Simon du désert (1965) est une parodie sacrilège de la vie d'un saint par une carrière il Hollywood.

• Après un premier film en 1991, Alfonso Cuarôn part à Hollywood tourner des épisodes de la série américaine Fal/en Angels puis deux productions américaines : Une petite princesse {1995) et De grandes espérances (1998) .11 revient au Mexique pour Y tu marna tambiénf Et ta mère aussi (2001) qui obtient le Prix du scénario au festival de Venise.

Cuarôn part ensuite à Londres pour réaliser Harry Poiler et le prisonnier d'Azkaban (2004).

• Gu/1/e,.,.o Del 101'0 est d'abord un expert des effets spéciaux et le réalisateur applaudi de Cronos (1993) qui revisite le mythe du vampire.

Il réalise ensuite à Hollywood les films fantastiques Mimic (1997}, l'Échine du diable {2001) -une production mexico-espagnole de Pedro Almodovar -, puis Blode Il (2002).

Le Labyrinthe de Pan (2006), sélectionné au festival de Cannes 2006, marque une nouvelle consécration de l'auteur dans le genre fantastique­ épouvante.

• Le premier film d'Aiejo4ro =-- -=- - - Gollztllez liitlrrifll, Amours Chiennes {2000), est nommé à l'Oscar du Meilleur Film étranger.

Sean Penn obtient le prix d'Interprétation à Venise pour son rôle dans le deuxième film d'IMrritu, 21 grammes {2003).

Son troisième, Bobel (2006), avec Brad Pitt Cate Blanchet! et Gael Garda Bernai, obtient le Prix de la mise en scène au festival de Cannes.

• Acteur, Gtlel GllrcillllBrHII est connu pour ses rôles dans Amours Chiennes (2000) d'IMrritu, la Mauvaise Éducation (2004, Esp.) de Pedro Almodovar, Cornet de voyage {2005, Arg.-Brésii-É.U.) de Walter Salles où il incarne le jeune Che Guevara, Blindness (2008} de Fernando Mereilles ou Limit of control (2008, EU) de Jim Jarmush.

Bernai passe derrière la caméra avec Deficit (2007), sélectionné ilia Semaine de la critique à Cannes.

• Carlos Reygadas signe un premier film impressionnant avec lapon (2001), portrait d 'un homme de la ville cynique et désabusé, qui retourne au fin fond du Mexique pour se préparer la mort Il est salué par ses pairs pour son ambition artistique et ses partis-pris : économie artisanale, acteurs non professionnels, création d'une structure propre de distribution.

Il réalise ensuite Bata/la en el dela (2005), centré sur l'enlèvement d'un enfant puis Lumière silencieuse (2007) qui obtient le Prix du jury au festival de Cannes.

• Enrique Rivero obtient le Léopard d'or au Festival de Locarno avec Porque Via (2008).

Inspiré de la vie réelle de son interprète, le film met en scène la vie d'un domestique reclus depuis des années dans une maison bourgeoise de Mexico.

Réalisme stylisé, analyse de l'aliénation sociale, sobriété de la mise en scène illustrent une des approches du nouveau cinéma mexicain.

• Avec Norteodo (2008), Rigoberto Perezcano aborde de façon plus légère les tentatives de passage clandestin d'un jeune Mexicain aux États-Unis depuis Tijuana.

Mais le film traite lui aussi du problème de l'identité et de l'aliénation, et de l'emprise du voisin du Nord ...

il l'Image d'un certain cinéma mexicain qui essaye d'être indépendant • Parmi les nouveaux réalisateurs figurent également Amat Escalante (Songre.

2005), Pedro Aguilera (la lnffuenda, 2006), Francisco Vargas (le Violon, 2007, sélectionné au festival de Cannes).. »

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