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André Gide a écrit : « Inquiéter, tel est mon rôle. Le public préfère toujours qu’on le rassure. Il en est dont c’est le métier, il n’en est que trop. »

Publié le 04/11/2016

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gide

- donc manque de fermeté ou de résistance face au réel et à ses efforts et difficultés.

 

Cas extrêmes des méfaits de ces littératures qui « rassurent » : Don Quichotte (Cervantès), Emma Bovary (Flaubert) ou dans l’histoire littéraire même, Rousseau marqué à vie par les livres follement romanesques qu’il « dévora » si jeune (les romans -début - XVIIe siècle laissés par sa mère morte). Chacun de ces cas correspond à une forte ou totale inadaptation à la réalité ou à la société.

 

II. La littérature doit inquiéter...

 

... intellectuellement d’abord, donc inquiéter la conscience littéraire.

 

Gide lui-même dans

 

- ses Nourritures terrestres, à la composition très lâche, addition d’éléments « affistolés * (c’est son propre terme);

 

- ses Soties (genre dramatique du Moyen Âge; pour Gide : récits assez cocasses, où sont présentés symboliquement certains thèmes inhérents à la condition humaine : Prométhée mal enchaîné; L'Immoraliste...)

 

- plus encore la construction du roman gidien, en « abyme » : Les Faux Monnayeurs « roman dans le roman », « procédé du blason, qui consiste dans le premier à en prendre un second en abyme ( = le centre de l’écu) »• De telles nouveautés surprennent puis inquiètent...

gide

« 1.

La littérature qui " rassure ».

• Remarquer l'emploi péjoratif de l'impersonnel : "i l en est »; celui du substantif " métier »; le couperet de l'expression finale: "i l n'en est que trop "··· • C'est l'attaque de la complaisance qui tue l'honnêteté intellec­ tuelle, la valeur intrinsèque de l'art.

• Elle a diverses raisons dont une des plus simples est que beau­ coup d'artistes utilisent leur œuvre pour vivre.

"Je suis peut-être traité de romancier des gares, proclame Guy Des Cars, mais je vends grassement mes livres.

" • Ces œuvres " alimentaires ,.

jo uent donc souvent d'une cer­ taine facilité .

(Exemples les longueurs et lenteurs dans les feuil­ letons du XIX• siècle : Dumas, Dickens ...

, car l'hist oire doit durer et intriguer le plus possible ); d'une certaine démagogie aussi : certains littérateurs savent utiliser et satisfaire les besoins des lecteurs de leur temps.

Tell' art trop sensible, trop affectif de certains romantiques.

• Œuvres de circonstance, aussi.

Exemple : Racine et l'Ode sur la convalescence du Roi, car l'artiste dépendant de la faveur du public est un phénomène récent; jusqu'au XIX• siècle c'était à un puissant qu'il fallait plaire; les pensions en dépendaient.

Le Prococurante de Voltaire (Candide) reproche cette attitude au poète latin Horace, protégé de Mécène, ministre d'Auguste.

• Il existe des modes en littérature comme en art que certains s'arrangeront pour suivre; comme le public réclame bien souvent de ne lire que ce qui lui fait plaisir, les écrivains se trouvent poussés à répondre à ce plaisir et aux modes qui l'ac­ compagnent.

Exemple : dans Jeannot et Colin, le marquis de la Jeannotière, parvenu sans discernement littéraire, précise : «- S'inf orme-t-on à souper si Clodion le Chevelu passa le Rhi n?-Non sans doute " -a lors pourquoi irait-on "éteindre son génie par l'étude de tous ces fatras ? » • Tel est le premier grand type de complaisance en littérature : répondre aux exigences du public.

À ce niveau deux catégories de complaisance s'établissent: - celle à l'harmonie établie (politique et de goût) , c'est une forme de conservatisme que l'on trouve chez les classiques;. »

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