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« Il n'y a pas de sujets. Il n'y a qu'un sujet : celui qui écrit. » Léon-Paul Fargue

Publié le 26/08/2012

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fargue

c) Et c'est en cela que la phrase de LPF est étonnamment réductrice. Le poète semble, par ce passage du pluriel au singulier, nier la diversité du roman en détruisant sa multiplicité ; dans une telle conception de l'œuvre, l'auteur n'a plus le rôle de démiurge que toute la tradition littéraire réaliste lui prêtait : « L'auteur dans son œuvre doit être comme Dieu dans l'univers : présent partout mais visible nulle part «, disait Flaubert. L'auteur est forcément présent ; mais ce n'est pas pour autant qu'il est visible, car il peut laisser un minimum de marques révélant sa présence dans le texte, par exemple en limitant, voire en excluant l'utilisation de la première personne. Même s'il est illusoire de penser que l'auteur peut totalement s'effacer de son texte, il peut se faire oublier pour laisser le champ libre à l'exploration des sujets que propose son œuvre. Car il est également réducteur de penser qu'une œuvre littéraire ne peut proposer qu'un sujet ; Madame Bovary est à la fois un roman traitant de l'échec, de l'amour, de l'analyse d'un microcosme bourgeois…

fargue

« personne.

Même s'il est illusoire de penser que l'auteur peut totalement s'effacer de son texte, il peut se faire oublier pour laisser le champ libre à l'exploration dessujets que propose son œuvre.

Car il est également réducteur de penser qu'une œuvre littéraire ne peut proposer qu'un sujet ; Madame Bovary est à la fois un romantraitant de l'échec, de l'amour, de l'analyse d'un microcosme bourgeois… Conclusion :Le roman a un large spectre de sujets dans lesquels le sujet qui écrit peut tenir une place plus ou moins importante sans jamais être absent.

Mais on le voit, l'œuvrelittéraire est bien plus qu'une simple confession de l'auteur : une énumération des genres existants et de la variété de sujets abordés permet d'écarter cette idée.

LPF,par la formule employée, voudrait rendre contradictoire l'écriture du Moi et la création de sujets originaux, mais ce n'est pas le cas ; une fois acceptée et dépassée lasimple constatation du caractère irrémédiable de l'inclusion du Moi dans ses créations, de manière inconsciente, il est possible de réaffirmer la capacité d'invention dece Moi, qui est un véritable démiurge quand il produit une œuvre.

Nier cette affirmation reviendrait à détruire la liberté de l'auteur, en disant que l'œuvre littéraire estle simple produit de mécanismes conscients ou inconscients de l'auteur.

La littérature disparaîtrait sous le poids du déterminisme.

Or, la réalité est bien plusrassurante que cela ; le sujet a bien la capacité de produire des sujets originaux en échappant au simple piège de la confession inconsciente.. »

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