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« Les plus désespérés sont les chants les plus beaux/et j’en sais d’immortels qui sont de purs sanglots »: la poésie, un beau chant de désespoir ?

Publié le 19/07/2012

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2.3- La poésie peut aussi se livrer à une véritable création verbale où le verbe lui-même, disons, la langue, est sujet principal de cet art. Prévert s’amuse avec une recette de cuisine pour symboliser la création artistique : comment dire qu’il y a de la magie à réussir un poème ou une toile ? Le texte D détourne cette recette et propose une allégorie sur le mode de la dérision. Les poètes comme Francis Ponge, mais aussi Desnos, Leiris et Tardieu méritent aussi d’être exploités pour leur immense travail sur la langue – où il semble qu’il y ait jeu, blague, calembour, provocation, mais où le sens finit toujours par apparaître, souvent grave derrière le sourire initial – « la môme néant «. La poésie est une voix qui profère le monde pour en dire sa perception, comme un prophète en délivrerait un sens caché (« élévation «, « correspondances « ; « alchimie du verbe «) ; une voix qui dit des souvenirs en tâchant d’arracher à l’oubli avide (Yves Bonnefoy) les bribes de l’enfance à l’ombre du cercueil ; une voix variée, adaptée, qui parle de l’homme aux hommes, qui sauve des mots qui disent le monde. 

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