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Tout cela ne va pas trop mal : mais quoi, ils ne portent point de haut-de-chausses ! Michel de Montaigne

Publié le 15/09/2015

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Montaigne conteste donc la présomption des Européens qui prétendent résumer à eux seuls la civilisation et qui rejettent dans la barbarie toutes les autres cultures.

 

On comprend dès lors l’humour de la formule. Montaigne vient de montrer tout ce que pouvaient comporter de sagesse et d’humanité les civilisations indiennes. A cela correspond la première partie de la formule (« Tout cela ne va pas trop mal... »).

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« Mais, avant d'évoquer ce chapitre, il faut rappeler les événements qui ont provoqué la rédaction des dévelop­ pements de Montaigne sur les Indiens.

Le 12 octobre 1492, Christophe Colomb débarque dans une île, aujourd'hui l'île de Wading, qui fait partie des actuel­ les Bahamas.

Sur ses traces, de nombreux navigateurs découvrent progressivement le« Nouveau Monde», en prennent possession et rendent compte des civilisations qu'ils rencontrent dans des récits plus ou moins approximatifs.

Cette prise de possession s'accompagne d'incroyables massacres qui finiront par provoquer la protestation de quelques hommes d'Eglise comme Las Casas.

Montaigne, à qui rien de ce qui est humain n'est étran­ ger, se passionne pour ces découvertes.

Il lit ces récits, interroge des Indiens débarqués à Rouen, débat avec des explorateurs, rassemble dans une pièce de son châ­ teau des produits issus de l'artisanat indien.

Enfin, à partir des informations qu'il a pu rassembler, il s'arrête longuement, dans les Essais, sur la question, notam­ ment dans le chapitre« Des cannibales» (ch.

31 Livre 1) et le chapitre« Des coches» (ch.

6 Livre Ill).

Cet exa­ men le conduit, par comparaison, à porter sa réflexion sur sa propre civilisation.

D'après les témoignages, les Indiens sont anthro­ pophages; ils ont l'habitude de manger leurs enne­ mis aux cours de cérémonies qui célèbrent leurs victoires.

Montaigne admet qu'il s'agit là d'une pra­ tique fort fâcheuse, mais il ne s'arrête pas à ce seul point de leur civilisation.

Considérant l'ensemble de leurs mœurs, il montre qu'ils font preuve de nombreuses qualités qu'on ne retrouve pas à un égal degré chez les Européens.

En résumé, ils sont beau­ coup moins barbares qu'on veut bien le dire et les Européens, qui se présentent comme les tenants de la civilisation, sont en bien des domaines plus barba­ res qu'eux.. »

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