La biologie depuis Claude Bernard et Pasteur par Pierre Lépine Chef de

La biologie depuis Claude Bernard et Pasteur par Pierre Lépine Chef de service à l'Institut Pasteur, Paris Au milieu du XIXe siècle, Claude Bernard et Pasteur ont donné à la biologie sa méthode expérimentale ; leur génie a déterminé un essor prodigieux des sciences biologiques dont le développement semblait depuis un siècle rester en arrière de celui des sciences physiques et mathématiques. Cet épanouissement de la biologie marque par ses conséquences un tournant de l'histoire de la civilisation : il a suscité tant de travaux qu'il serait vain de tenter d'énumérer en totalité les noms, même les plus illustres, de ceux qui les ont accomplis. La grande tradition physiologique de Claude Bernard s'est continuée en France avec les travaux de ses élèves Paul Bert, A. Dastre, d'Arsonval, avec Malassez qui s'oriente vers la micrographie, Gley, Ch. Richet qui, avec Portier, découvre l'anaphylaxie, Delezenne, Marey dont la chronophotographie annonce les frères Lumière et le cinéma. De même, citons, en Allemagne, Ludwig, créateur de la méthode graphique, Helmholtz, du Bois-Reymond ; en Angleterre, Schaefer, Bayliss et Starling, Henry Dale. La physiologie du système nerveux ébauchée par Magendie va recevoir un développement merveilleux après Claude Bernard, avec les Russes E. de Cyon et Pavlov, en France avec Lapicque et ses élèves, dans les pays anglo-saxons avec Waller, Sherrington, Gasser, Hopkins, Adrian. L'endocrinologie qu'illustra Brown-Sequard, successeur immédiat de Claude Bernard au Collège de France, découlait naturellement de la découverte de la fonction glycogénique du foie. Les recherches sur la glycolyse pancréatique, liées au problème du diabète, recevaient en Allemagne, avec von Mering et Minkowski, en France avec R. Lépine, Gley, Hédon, une impulsion qui devait aboutir à l'isolement de l'insuline par les Canadiens McLeod, Banting et Best. La découverte de l'adrénaline par le Japonais Takamine, de la thyroxine par Kendall, était suivie par les recherches sur l'hypophyse et les glandes génitales marquées par les noms d'Ancel et Bouin, d'Allen et Doisy, d'Evans, d'Aschhein et Zondek, de Courrier, sans parler des biochimistes attachés à ces travaux. Car toutes ces recherches physiologiques évoluent avec un remarquable parallélisme, en stades successifs allant de la mise en &...