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La biologie depuis Claude Bernard et Pasteur

Publié le 22/02/2012

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Au milieu du XIXe siècle, Claude Bernard et Pasteur ont donné à la biologie sa méthode expérimentale ; leur génie a déterminé un essor prodigieux des sciences biologiques dont le développement semblait depuis un siècle rester en arrière de celui des sciences physiques et mathématiques. Cet épanouissement de la biologie marque par ses conséquences un tournant de l'histoire de la civilisation : il a suscité tant de travaux qu'il serait vain de tenter d'énumérer en totalité les noms, même les plus illustres, de ceux qui les ont accomplis. La grande tradition physiologique de Claude Bernard s'est continuée en France avec les travaux de ses élèves Paul Bert, A. Dastre, d'Arsonval, avec Malassez qui s'oriente vers la micrographie, Gley, Ch. Richet qui, avec Portier, découvre l'anaphylaxie, Delezenne, Marey dont la chronophotographie annonce les frères Lumière et le cinéma. De même, citons, en Allemagne, Ludwig, créateur de la méthode graphique, Helmholtz, du Bois-Reymond ; en Angleterre, Schaefer, Bayliss et Starling, Henry Dale. La physiologie du système nerveux ébauchée par Magendie va recevoir un développement merveilleux après Claude Bernard, avec les Russes E. de Cyon et Pavlov, en France avec Lapicque et ses élèves, dans les pays anglo-saxons avec Waller, Sherrington, Gasser, Hopkins, Adrian.
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« de ses collaborateurs Bridges, Muller et Sturtevant. Claude Bernard avait établi les bases de la physiologie moderne ; Pasteur a créé toute une science nouvelle : lamicrobiologie.

A sa mort, ses disciples et ses élèves continuaient l'Oeuvre, et longtemps encore la maison de la rueDutot devait rester le centre rayonnant de toute la bactériologie.

L'exploration du domaine des microbes entraîneune moisson de découvertes où se signalent Roux, Duclaux, Nocard, Chamberland, Maurice Nicolle, Danysz,Calmette, Veillon suivi par Weinberg, Borrel, Tissier, Winogradsky.

En Allemagne, la bactériologie est représentée parRobert Koch, Eberth, LOeffler, Klebs, Pfeiper, Kolle, Schaudinn ; aux États-Unis, Salmon, Welch, Theobald Smith,William Park, Dorset ; en Italie, Sanarelli ; en Roumanie, V.

Babès ; en Argentine, un Français, Lignières ; auDanemark, Bang, concourent à cette floraison de recherches. La découverte par Roux et Yersin de la toxine diphtérique en 1888 et l'application du sérum antidiphtérique en 1894avec L.

Martin, les travaux de Behring, de Kitasato entraînent le développement de la sérothérapie et la créationd'instituts où vont travailler des savants comme Cantacuzène à Bucarest, Oswaldo Cruz à Rio-de-Janeiro, et parmiles contemporains, Madsen à Copenhague, Sordelli à Buenos-Aires, Kling à Stockholm.

Les recherches deMetchnikoff à l'Institut Pasteur et de ses élèves, parmi lesquels Besredka, qui reste en France, et Gamaleïa, quiretourne en Russie, ouvrent la série des travaux sur l'immunité cellulaire tandis que l'immunité humorale défendue parEhrlich voit démonter son mécanisme par le Belge Jules Bordet et que Wassermann en tire une fructueuseapplication. La découverte par sir Almroth Wright des vaccins bactériens tués a connu une prodigieuse fortune et d'innombrablesdéveloppements.

Les toxines elles- mêmes, transformées en anatoxines par Ramon, sont devenues des vaccins. Une mention particulière doit être réservée à la microbiologie exotique et à la parasitologie dont le développement aaccompagné et rendu possible l'expansion coloniale à partir de la fin du XIXe siècle.

La découverte de l'hématozoairea été le signal d'une course où, après les travaux sur le paludisme et sa transmission par l'Écossais Patrick Mansonet un Anglais issu d'une famille fixée aux Indes, Ronald Ross, par les Italiens Grassi, Golgi, Marchiafava et Bignami,toute la pathologie tropicale est explorée, en France par Blanchard, Mesnil, Marchoux, Brumpt, Roubaud et lesmembres d'une vingtaine d'Instituts Pasteur coloniaux, dans les pays anglo-saxons par l'Écossais William Leishman,l'Australien David Bruce, les Anglais Nuttall et Dutton, en Afrique du Sud par un Suisse, Arnold Theiler, au Brésil parCarlos Chagas. Si Thuillier succombe au choléra en 1883, en 1894 Yersin découvre le bacille pesteux.

Puis c'est l'épopée de la fièvrejaune : après Carlos Finlay, la Commission américaine de Cuba, en 1900, avec les Américains Reed, Caroll, Lazear quisuccombe, et le Cubain Aristides Agramonte ; et c'est le succès de William-C.

Gorgas au canal de Panama, puis, lorsde l'épidémie de 1927-1928, la compétition pour la découverte du virus où périssent Adrian Stokes qui a isolé levirus, et Hideyo Noguchi ; la victoire, enfin, par la découverte de la vaccination. Dans la lutte contre le typhus exanthématique, Charles Nicolle, en démontrant en 1909 le rôle du pou, permet detenir le mal en respect, mais que de victimes encore parmi les chercheurs, depuis l'Américain Ricketts, I'Allemandvon Prowazeck et l'Anglais A.-W.

Bacot, avant la vaccination réalisée à la veille de la guerre ! Enfin, les virus filtrables, devinés par Pasteur et Roux, démontrés par le Russe Iwanowski en 1892 et le HollandaisBeijerinck en 1898, ont vu leur domaine s'étendre considérablement et augmenter de jour en jour avec les travauxcontemporains de Bawden et Pirie, Andrewes, Elford en Angleterre, Burnet en Australie, Stanley, Rivers, Smadel etbien d'autres aux États-Unis, Levaditi et ses élèves en France, DOerr en Suisse, jusqu'à constituer une branchequasi indépendante de la microbiologie. La chimiothérapie des maladies infectieuses, qui a pris un si grand développement avec les synthèses des chimistesallemands, français, américains et anglais, revient aujourd'hui aux abiotiques biologiques avec la pénicilline due auxtravaux conjugués de Fleming, Florey, Chain et Heatley, avec la streptomycine de Waksman, la gramicidine de R.Dubos.

Qui peut dire où elle s'arrêtera ? Et quel chemin parcouru depuis les célèbres travaux de Raulin sur lesmoisissures... Ainsi, ayant au XIXe siècle mis au point sa méthode, la biologie tend dans son épanouissement à se subdiviser enspécialités compartimentées dont le nombre augmente avec la complexité de la science, en même temps que croîtsa connexion toujours plus étroite avec les sciences physiques et chimiques. D'autre part, la recherche scientifique a essaimé de la vieille Europe pour se poursuivre jusque sous les tropiques entous les points du monde ancien et nouveau.

Ceci est particulièrement vrai pour les États-Unis où, il y a unegénération, la recherche microbiologique était entre les mains de savants formés à l'étranger comme Simon Flexnerou d'immigrés comme Hans Zinsser, Karl Landsteiner et Alexis Carrel, alors que maintenant, avec une générationpurement américaine, entièrement éduquée sur place et favorisée de moyens puissants, l'Amérique est devenue, àson tour, un des grands foyers de recherches du monde. Aujourd'hui, dans le silence de tous les laboratoires disséminés sur la surface de la terre, malgré l'heure inquiète etles rumeurs d'un monde troublé, la grande aventure de la découverte continue.. »

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