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Léon IX 1002-1054 Il n'est pas de période plus sombre dans l'histoire de la papauté que celle qui s'étend de la fin du IXe siècle au milieu du XIe.

Publié le 05/04/2015

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Léon IX 1002-1054 Il n'est pas de période plus sombre dans l'histoire de la papauté que celle qui s'étend de la fin du IXe siècle au milieu du XIe. Après le vif éclat dont elle avait brillé sous le pape Nicolas Ier (858-867), elle avait connu un rapide déclin, et sa décadence reflétait celle de l'Église tout entière. Oublieux de sa mission, un clergé corrompu semblait ne plus poursuivre que des buts temporels. Les empereurs germaniques, seule autorité véritable de l'Occident, entreprirent de redresser la situation. En 1046, Henri III déposa de sa propre autorité trois papes qui se disputaient la chaire de Saint-Pierre. Mais la mort ayant enlevé coup sur coup Clément II (1046-1047) et Damase II (1047-1048), tout était à reprendre quand Henri III désigna, à Worms, peu avant Noël 1048, l'évêque de Toul, Brun de Dabo, pour devenir pape à son tour. À lui allait revenir l'honneur d'entreprendre avec énergie et succès la réforme de l'Église. Brun de Dabo a vu le jour en Alsace en 1002, descendant d'un illustre lignage que des liens de parenté unissent aux plus grandes familles du temps, et même avec les souverains. Il n'avait que cinq ans lorsque sa mère était venue le confier à l'évêque de Toul, Berthold, pour faire dans les écoles épiscopales l'apprentissage de la vie cléricale. Ces années de formation à Toul sont essentielles : Brun sera plus tard bon écrivain, théologien, canoniste, musicien. Très jeune encore, vers sa quinzième année, il devient chanoine de la cathédrale puis reçoit les ordres ; il a tout au plus 22 ans quand il accède au diaconat. En 1024, la mort de Henri II amène à la tête de l'Empire un très proche parent de Brun, Conrad II. Tenir de près au souverain, c'est en tout temps, pour peu qu'on s'y prête, être assuré de ses grâces. Combien plus en ce XIe siècle, où celui qui n'est pas le protégé d'un grand n'est rien. Les parents de notre jeune chanoine se gardent bien de laisser passer l'occasion ; ils envoient leur fils auprès de son illustre cousin, où il s'initie aux affaires publiques en même temps qu'il remplit la charge de chapelain. Puis, survient une campagne militaire en Italie ; l'évêque de Toul, vassal de l'empereur, doit lui fournir son contingent. Comme il est âgé et malade, c'est à Brun qu'il confie le commandement de la troupe ; à la fin de l'année 1025 et au printemps 1026, le jeune chanoine sert à la fois son évêque et l'empereur dans les plaines de Lombardie, à la tête des chevaliers toulois. De tels services étaient, à l'époque, l'accès assuré vers l'épiscopat ; c'est ce qui arrive à Brun de Dabo, avant même que la campagn...
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« en main leur réforme, commencée par un de ses prédécesseurs.

C'est d'une de ces abbayes qu'il tirera, devenu pape, un de ses meilleurs collaborateurs, le fameux cardinal Humbert. Comme le service de l'empereur sollicite aussi l'évêque, nous le voyons chargé de mission auprès du roi de France, quand se pose en 1032 la question de la succession au royaume de Bourgogne, et surtout se rendant fréquemment à la cour, où Conrad II, puis Henri III, prisent fort son judicieux conseil.

Mais fidèle aux idées de l'épiscopat lorrain, Brun sait au besoin affirmer l'indépendance du sacerdoce, même devant l'empereur.

Monté sur le trône pontifical, il en donnera maintes preuves. Cette accession de Brun à la dignité suprême se fait dans des conditions assez peu conformes au droit.

Damase II vient de mourir ; pour la troisième fois, Henri III va lui-même désigner le pape.

Son choix se porte sur Brun de Dabo, qui se trouve précisément à la cour en cette fin d'année 1048.

L'évêque de Toul se défend d'accepter un si redoutable fardeau, tente même de se discréditer par une confession publique qui doit, pense-t-il, faire éclater son indignité.

Henri ne cède pas.

Finalement, Brun accepte, mais sous la condition formelle que le clergé et le peuple romain ratifieront le choix de l'empereur, transformant ainsi en élection à peu près régulière un acte de pur arbitraire. Unanimement acclamé à Rome, l'élu de l'empereur est enfin intronisé le 12 février 1049, sous le nom de Léon IX. Le nouveau pape est jeune encore lorsqu'il accède à la chaire de Saint-Pierre ; il n'a que 47 ans.

L'énergie qu'il a montrée dans son diocèse lorrain, il va l'employer maintenant au service de l'Église universelle.

Les cinq années de son trop court pontificat vont être remarquablement fécondes.

Les résultats ne seront d'ailleurs pas l' œ uvre du seul pape.

À ses côtés, Léon IX a un groupe de collaborateurs lorrains soigneusement choisis, avec lesquels il a déjà travaillé à Toul, qui vont être ses conseillers fidèles et, plus tard, les continuateurs de sa pensée : Humbert de Moyenmoutier, Hugues le Blanc, Udon de Toul, Frédéric de Lorraine, qui deviendra pape sous le nom d'Étienne IX. Les synodes vont être un des moyens d'action de Léon IX.

Moins de deux mois après son sacre, déjà le pape, de sa propre autorité et sans consulter l'empereur, en réunit un à Rome du 9 au 15 avril 1049.

On y aborde les problèmes généraux, et dès ce moment, Léon IX se pose en pape réformateur.

C'est la question de la simonie, c'est-à-dire du trafic des fonctions ecclésiastiques, qui le retient surtout.

Mais l'idée géniale de Léon IX est d'avoir entrepris toute une série de voyages à travers l'Europe pour tenir, ailleurs qu'à Rome, des conciles et des assemblées dont les décisions, prises pour la plupart en présence des intéressés et dans leur pays, jouiront d'un autre prestige que celles des lointaines réunions romaines.

Prestige d'autant plus grand que la réputation personnelle du pape est solidement établie. Dès le milieu de mai 1049, Léon est à Pavie, puis il passe les Alpes, et le voilà en Saxe, à Cologne, à Liège, à Trèves, à Toul, où il séjourne pendant le mois de septembre.

Léon IX avait autrefois fait le v œ u d'aller en pèlerinage au tombeau de saint Rémi ; il va donc à Reims, où son voyage est l'occasion d'un important concile.

Puis il repart, et le voilà à Verdun, Metz, Mayence, où moins de quinze jours après le concile de Reims il préside une nouvelle assemblée d'évêques à laquelle assiste l'empereur lui-même.

On y aborde pour la. »

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