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Littératures arabe et persane par Henri Massé Membre de l'institut Administrateur de l'École Nationale des Langues Orientales, Paris A partir du XIe siècle, les littératures arabe et persane progressèrent suivant une évolution parallèle qui n'a guère été considérée d'ensemble.

Publié le 05/04/2015

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Littératures arabe et persane par Henri Massé Membre de l'institut Administrateur de l'École Nationale des Langues Orientales, Paris A partir du XIe siècle, les littératures arabe et persane progressèrent suivant une évolution parallèle qui n'a guère été considérée d'ensemble. Mais auparavant elles firent suite l'une à l'autre : il convient donc d'esquisser d'abord à grands traits ce que furent les littératures de l'antique Iran, puis la première période de la littérature arabe. Les ancêtres du persan furent le perse, langue de la cour des grands rois achéménides ; l'avestique, langue des livres attribués à Zoroastre ; le pehlvi, langue en usage à l'époque des rois parthes puis des rois sassanides. De même que dans la Bible, on trouve dans l'Avesta (dont les diverses parties sont les unes très anciennes, les autres relativement récentes) des développements de caractère liturgique, doctrinal, juridique, légendaire et lyrique ; plusieurs des plus anciennes hymnes sont comparables aux psaumes par l'ampleur de l'inspiration : d'autres textes contiennent de nombreux détails sur la mythologie primitive. Textes de grande importance pour l'étude comparative de la genèse des oeuvres littéraires, car ils furent repris, développés et plus ou moins transformés par les poètes épiques de langue persane, surtout Firdousi. De même, parmi les rares textes littéraires qui subsistent en pehlvi, langue du moyen âge iranien, figure une petite épopée guerrière, le seul que nous possédions de ces poèmes dont Firdousi versifia l'adaptation persane dans son Livre des Rois. Peut-être utilisa-t-il aussi La geste d'Ardéchir qui relate en prose les exploits du fondateur de la dynastie sassanide. Une autre oeuvre en prose, récit d'une descente aux enfers, annonce de loin les ouvrages analogues de Dante et du poète arabe Aboul-Ala. Enfin Le Débat de l'arbre et du bouc, en vers, est un exemplaire du débat, genre littéraire qui revivra plus tard non seulement en littérature persane mais encore dans les littératures de l'Occident médiéval. On conçoit ainsi l'importance de ces textes pour la littérature comparée ; importance égale à celle d'autres ouvrages pehlvis pour l'histoire des religions. Au VIIe siècle, peu après la mort de Mahomet, les conquêtes des Arabes propagèrent l'Islam dans les pays qu'ils conquirent ; le Coran transforma l'état religieux, politique et social des peuples soumis et leur imposa la pratique de la langue arabe, surtout parmi les citadins. Mais la naissance de la littérature arabe précède d'au moins un siècle la révélation du Coran. Des divers dialectes de l'Arabie, une commune langue poétique s'était formée, dont les plus anciens genres furent la satire et le thrène. En considérant ces anciens textes, exempts d'influence étrangère, la perfection de leur langue et de leur style, on doit y voir logiquement les produits d'une longue évolution littéraire dont les monuments antérieurs ont disparu. Généralement la poésie arabe vaut surtout par la perfection de la forme ; l'Arabe est plus se...

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