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Siun Tseu par Max Kaltenmark C.

Publié le 05/04/2015

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Siun Tseu par Max Kaltenmark C.N.R.S Le Confucianisme doit à Siun tseu les solides fondements philosophiques qui lui permettront bientôt de s'imposer comme doctrine officielle de l'État. L'importance de ce penseur, qui subit l'influence des diverses tendances de son époque, est donc au moins égale, sinon supérieure, à celle de Mencius (Mong tseu, 371-289 av. JC) dont l'oeuvre fut élevée au rang de classique. Après lui, le Confucianisme ne devait plus connaître de grand théoricien jusqu'au moment où le Néo-Confucianisme, illustré par Tchou Hi (1130-1200) renouvela la métaphysique classique (le Siun-tseu, ouvrage en 32 chapitres nous est parvenu en assez bon état). La vie de Siun tseu (Siun K'ouang ou Siun K'ing) est mal connue. Il naquit au début du IIIe siècle av. JC et dut mourir peu de temps après que Ts'in Chehouang-ti eut réalisé l'unité chinoise. Il vit donc la fin de l'époque des Royaumes Combattants. Or, le royaume de Ts'in, dont il put constater les victoires successives, avait reçu une forte organisation économique et militaire due au génie des Légistes. Ceux-ci constituaient un des principaux courants de pensée de cette période. Leurs idées représentaient un effort vers plus de réalisme ; ils voulaient que le gouvernement, au lieu de s'appuyer sur l'autorité toute morale des sages, se fît désormais obéir grâce à des lois pénales à caractère impératif et universel. Ils pensaient résoudre, par ce moyen énergique, le problème, déjà aigu à cette époque, des subsistances. Le principal auteur de cette école, Han Fei tseu, constatait déjà que les hommes étaient trop nombreux par rapport aux ressources. Or Han Fei tseu avait été un élève de Siun tseu. Celui-ci avait les mêmes préoccupations, mais il entendait résoudre les problèmes de son temps sans renoncer à la tradition des disciples de Confucius. Rejetant le recours aux lois pénales, il cherche d'autres règles objectives et les trouve dans le vieux ritualisme. Son originalité consiste à fonder celui-ci sur la raison, et non plus sur des croyances religieuses. Confucius, qui vivait à une époque où les anciens idéaux n'étaient pas encore ouvertement remis en question, leur avait infusé l'esprit humaniste qui caractérise sa philosophie. Celle-ci rejetait toute spéculation métaphysique et mettait l'accent sur le perfectionnement moral. La pratique des vertus confucéennes visait à ennoblir les âmes et à développer les sentiments de respect réciproque entre les gens de bien. Mencius, de son côté, avait combattu les Légistes en proclamant que la nature humaine, essentiellement bonne et noble, doit être cultivée sans recourir aux châtiments. Siun tseu professait la plus grande admiration pour Confucius. Il reprochait en revanche à Mencius l'imprécision de ses idées et son optimisme quant à la nature humaine. Il affirmait au contraire : " La nature humaine est mauvaise ; ce qu'elle a de bon est artificiel. " C'est par artifice, c'est grâce à la civilisat...

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