Traiter de la question des femmes dans un exposé de culture générale
Publié le 17/04/2013
Extrait du document
«
L'infériorité de la femme est « naturelle » :
D'une part, le mépris de la femme s'apparente de manière fréquente voire récurrente au mépris de la nature.
La
femme est réputée plus proche de la nature que l'homme, qui est vu comme l'incarnation de la culture.
C'est
cette idée que résume Charles Beaudelaire lorsqu'il écrit Mon coeur mis à nu que «la femme est naturelle,
c'est-à-dire abominable» .
La femme est inféondée à son propre corps, reprenant ainsi la distinction entre corps
et esprit : l'homme étant l'esprit et la femme n'étant que chair.
Comme le rappelle Clément Rosset, la métaphore
de la féminité est la plus répandue pour décrire la nature, l'expression « mère nature » en est d'ailleurs un
exemple équivoque.
Ainsi, Diderot, dans de l'interprétation de la nature, décrira la nature comme « c'est une
femme qui aime à se travestir, et dont les différents déguisements laissant échapper tantôt une partie, tantôt
une autre, donnent quelque espérance à ceux qui la suivent avec assiduité de connaître un jour toute sa
personne » .
Rosset dira même que « dans la plupart des civilisations connues, l'image de la nature a été
volontiers associée à des personnalités du sexe féminin » . C'est l'argument de la faiblesse féminine, de la
vulnérabilité du corps féminin qui semble justifier cette thèse.
Françoise Héritier insiste d'ailleurs sur le lien du
sang : c'est parce que la femme perd son sang sans pouvoir l'empêcher tandis que l'homme perd le sien
volontairement : la femme est donc associée à la passivité, contrairement à l'homme qui est associé à l'activité.
Néanmoins, cette observation ne doit pas nous tromper : pour Françoise Héritier, l'inégalité n'est pas du à la
nature, mais est le fruit d'une symbolisation à partir des faits biologiques, qui impliquent des différences entre
les deux sexes.
Cette féministe convaincue refuse de justifier une hiérarchie entre l'homme et la femme
D'autre part, le mépris de la femme est lié a des enjeux culturels : Le passage archaïque de la différenciation
des sexes à leur hiérarchisation est une étape essentielle dans l'histoire des représentations : aujourd'hui, le
dépassement de cette hiérarchie passe donc d'abord par la distinction la plus nette entre l'ordre de la nature et
celui de la culture.
Or, l'appel à une prétendue vérité naturelle apparaît comme un discours de légitimation de
l'ordre établi.
Ce discours, on l'appelle la doxa, c'est-à-dire l'opinion courant, telle qu'elle est définie par Roland.
»
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