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AHANER, verbe intransitif.

Publié le 17/10/2015

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AHANER, verbe intransitif.  

A.—  Vieilli, rare.  Fournir un effort physique très pénible ou l'être s'essouffle; par extension pousser des ahans*. 

1. [En parlant d'une personne ou d'un animal domestique] :

Ø 1. Voici poindre dans la brume des dos courbés d'hommes qui sont joints par quelque chose qu'ils portent. Ce sont des brancardiers territoriaux chargés d'un nouveau cadavre. Ils avancent, avec leurs vieilles têtes hâves, ahanant, suant et faisant la grimace sous l'effort.  

HENRI BARBUSSE, Le Feu,  1916, page 164. 

Ø 2.... ils avaient conservé leur paquetage par devers eux : de sorte qu'ils étaient beaucoup plus chargés que nous et ahanaient sous le poids.

FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances,  1946, page 363. 

Ø 3. Le cheval maigre ahane et souffle devant lui, par ses naseaux, un double brouillard conique et blanc.

PAUL VIALAR, La Mort est un commencement, Le Petit jour, 1947, page 256. 

2. [En parlant d'une chose personnifiée] :

Ø 4. (... ce talus de cailloux, c'est la ligne où ahanent les lents et lourds et noirs express Naples-Tarente.)

VALÉRY LARBAUD, A. O. Barnabooth,  1913, page 38. 

Remarque : 1. Ahaner est présenté en ce sens comme un mot bas ou populaire dans le Dictionnaire de l'Académie Française 1798 et 1835. 2. Synonymes : s'échiner, s'épuiser, s'éreinter, s'essouffler, s'exténuer, se fatiguer, geindre, peiner, se surmener. 3. À signaler aussi le sens de \" labourer \" donné comme \" vieux \" dans le Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842 et Dictionnaire universel de la langue française (Louis-Nicolas Bescherelle) 1845, la marque de vieillissement dans le Dictionnaire des sols (Georges Plaisance, André Cailleux) 1958. 

B.—  Par analogie, littéraire.  Fournir un effort moral, intellectuel, etc. très pénible : 

Ø 5. Mais Herluison (...) avait sucé pendant quelques semaines le lait du commandement (...) Ce lait (...) était plutôt un cocktail de responsabilités (...) nous ne cherchions pas à comprendre, tandis que lui peinait, ahanait, faisait des efforts désespérés pour y parvenir.

PAUL VIALAR, La Mort est un commencement, Le Bal des sauvages, 1945, page 198. 

Ø 6. J'ahanais à la suivre [Algorithme] ma béatitude s'essoufflait, s'allégeait, s'aérait.

ALEXANDRE ARNOUX, Algorithme,  1948, page 50. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 15. 

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