Devoir de Philosophie

q uintessence (1532, Rabelais).

Publié le 29/04/2014

Extrait du document

rabelais
q uintessence (1532, Rabelais). ? Le sens moderne d'abstraction e st introduit par Oresme (1370) ; le mot prend par métonymie la valeur d'« idée générale » (1564, Rabelais) et de « théorie générale », souvent avec une connotation péjorative (des abstractions, 1694). L'expression faire abstraction de... « n e pas prendre en considération » apparaît au XVIIe s. (1658, Pascal). Enfin, comme abstrait, le mot entre dans le domaine de l'art, d'abord pour exprimer une tendance vague au refus de l'expression et du détail, puis (v. 1930) l'absence de toute référence au concret par imitation. Cet emploi technique semble précédé par l'allemand Abstraktion (1908, chez le critique d'art Wörringer) et l'anglais abstraction (1921, chez Huxley) ; il correspond à différents concepts, désignés par des expressions telles que abstraction géométrique, lyrique, e tc. ? Les dérivés ABST RACT IONNISME n. m. e t ABST RACT IONNIST E a dj. et n. sont d'abord des termes de philosophie (attestés au XXe s. ; mais l'anglais a abstractionist, d ès 1844, et abstractionism chez W. James, en 1909), puis d'art (1926 et 1925 pour les deux mots anglais correspondants). ? ? L'adjectif ABST RACT IF, IVE e st emprunté (1510) au latin médiéval abstractivus, d érivé de abstractus ou dérivé du radical de abstraction ; on parle d'abord de science abstractive « abstraite », puis (1547) de substance abstractive « e xtraite d'une matière ». Le mot est vieux, sauf dans méthode abstractive e n sciences ; il a eu le sens de « qui pratique l'abstraction », substantivé au XIXe s. : « L'abstractif pense. L'instructif agit », écrit Balzac (Louis Lambert, 1832), qui emploie aussi ABST RACT IVIT É n. f . ABST RACT EUR n. m. et adj. e st un emprunt (1532, Rabelais) au latin médiéval abstractor, d e abstractus, e t ne s'emploie guère que dans abstracteur de quintessence, d ésignant un alchimiste et, figurément, une personne qui se plaît aux abstractions subtiles (image analogue pour alambiqué). ? ? IN ABST RACT O loc. adv. et adj. reprend (1864, Renouvier) une locution latine signifiant « dans l'abstrait, sans tenir compte de la réalité », formée de in- (-> 2 in-) e t de abstractus. ABSTRUS , USE a dj. e st un emprunt ancien (1149) au latin abstrusus, participe passé de abstrudere « cacher » et initialement « pousser, mettre à l'écart », ce verbe étant formé de abs- e t de trudere « pousser » (-> intrus), q ui s'oppose à trahere « tirer » (Cf. e xtruder, e tc. ; -> traire ). ? L'adjectif signifie « difficile à comprendre ». La paronymie avec abstrait* a d onné à abstrus sa valeur intellectuelle. ABSURDE a dj. e st emprunté, d'abord sous la forme absorde (déb. XIIe s.), au latin absurdus, q ui signifie « dissonant », et est formé de ab- (-> à) e t de surdus « inaudible » (-> sourd). Absurdus, comme absonus (de ab- e t de sonus « son »), signifie « discordant ; qui n'est pas dans le ton » et au figuré, comme alienus, « hors de propos ». Le sens du français apparaît déjà en latin, des propos « discordants » ne s'accordant pas avec la logique. ? Absurde correspond dès l'ancien français à « fou, qui est contraire à la raison » ; la substantivation (l'absurde), utilisée au XVIe s. (Montaigne), a disparu devant absurdité, mais par l'absurde (déb. XVIIe s.) remplace durablement le latinisme ab absurdo. ? Mot devenu courant, absurde e st repris au XXe s. en philosophie, notamment sous l'influence de Camus (1942), qui lui donne une valeur originale (« privé de sens logique », toute réalité phénoménale étant absurde), notamment comme nom masculin (la philosophie de l'absurde). ? ABSURDIT É n. f . (XIVe s.) vient du dérivé latin chrétien absurditas (Priscien) ; le mot correspond au sens usuel de l'adjectif, une absurdité « acte, parole, etc. absurde » étant attesté dès l'apparition du mot (1371-1375). Le dérivé ABSURDEMENT l'adjectif. ? a dv. (1549) n'a pas, sauf exception, les valeurs philosophiques de ABUS n. m. e st emprunté (1370) au latin abusus, terme juridique, formé de ab- (-> à) avec l'idée d'excès et de usus « usage » (-> us). ? C omme en latin, le mot correspond étymologiquement à « usage excessif » puis (1451) à « résultat d'un tel usage », c'est-à-dire « attitude ou habitude mauvaise » et spécialement (1532, Rabelais) à « tromperie » (sens provenant du verbe abuser, ci-dessous, et qui a disparu). ? Dans l'usage courant, le mot donne lieu à plusieurs syntagmes figés (abus de pouvoir, de langage) mais s'applique à tous domaines ; l'emploi absolu concerne le plus souvent la vie sociale et politique (les abus), sauf dans l'expression familière y a d e l'abus (XXe s.) « c'est exagéré ». ? Le verbe ABUSER semble dérivé de abus mais est attesté antérieurement (1312) ; on peut supposer un latin populaire °abusare. ? Abuser signifie d'abord « user mal (de qqch.) » puis (1370) « tromper » ; l'influence d'amuser, longtemps employé avec une valeur voisine, est alors sensible. ? Abuser d'une femme (1370, Oresme) est un euphémisme pour violer. ? D'après l'anglais to abuse, abuser (par exemple un enfant) se dit en français du Canada (depuis 1913) pour « maltraiter », et (1973) « entraîner à des activités sexuelles (en profitant de la faiblesse physique ou psychologique de la personne objet de l'abus) ». Cet anglicisme tend à s'employer en français d'Europe, mais abus e t abus physique (1980 au Québec) dans ce sens, semblent propres au français d'Amérique du Nord. ? Les dérivés ABUSEMENT n. m. (XVe s.) et ABUSEUR n. m. (1709) sont devenus rares. ABUSIF, IVE a dj., e mprunt (v. 1290) au dérivé latin abusivus, terme de grammaire, concerne d'abord l'usage du pouvoir, les lois. ? Il signifie ensuite (1556) « trompeur », mais son sens ? d ominant est resté « qui constitue un abus ». Il a pour dérivé ABUSIVEMENT a dv. (1380) « en commettant des abus », sens disparu au profit de la valeur passive « en constituant un abus » (1524). ? ? Le préfixé DÉSABUSER v. t r. (1610), « tirer d'une erreur », s'emploie au pronominal (1671) ; il est moins courant que DÉSABUSÉ, ÉE a dj., participe substantivé (1829), qui semble n'avoir été employé qu'assez tard (v. 1910) comme adjectif, avec un sens nouveau, non plus « détrompé, revenu d'une erreur », mais « qui a perdu ses illusions ». ? Le dérivé DÉSABUSEMENT n. m. (1647), « action de (se) désabuser », est littéraire. ABYSSAL , ALE , AUX a dj., d érivé savant de abyssus, apparaît en théologie (1521, écrit abissal) pour qualifier ce qui est insondable, d'après les emplois d'abîme* au figuré. ? L'adjectif, rare, sera repris (1886) en même temps que ABYSSE n. m. (1890) « région sous-marine très profonde, fosse ». ? Un emploi psychologique récent (mil. XXe s.), psychologie abyssale, e st une métaphore de ce sens, l'adjectif fonctionnant comme intensif de profond, e t succède à de nombreux emplois littéraires du même type (depuis 1929, in T. L. F.). ACABIT n. m. pourrait être emprunté à l'ancien provençal acabit (t prononcé) du verbe °acabir « achever », composé de cabir ou caber, q ui signifie « employer » : ce serait donc « employer complètement, finir ». Ce mot provençal vient ou bien du latin capere « prendre, saisir », dont les dérivés ont donné capable, captif, ou encore, comme le verbe achever, d e caput « la tête » (-> chef). ? Acabit d ésignait depuis le XIVe s. le bon ou le mauvais état (d'un fruit, par exemple), puis depuis le XVe s. un accident et ses résultats malheureux. Au XVIIe s., le mot s'applique à la qualité bonne ou mauvaise d'une marchandise, dans le tour d e bon acabit (1650), et par extension s'emploie dans des jugements de valeur : un auteur de cet acabit (1697), expression condamnée par les puristes. Depuis le XIXe s., d e... (tel) acabit s'applique aussi aux inanimés. ACACIA n. m. e st un emprunt, sous la forme acacie (XIVe s., apr. 1350), au latin acacia, lui-même repris au grec akakia, d ésignant une plante de la famille des Mimosacées et sans étymologie connue. ? Les formes francisées acace, acache e t la graphie acassia (XVIe s.) ont disparu. Dans ce sens, acacia (1542) tend à se cantonner à l'usage des botanistes. ? En effet, l'appellation mimosa (qui n 'a pas la même extension) le concurrence et une ambiguïté est créée par l'apparition du faux acacia, d u nom d'un arbre d'Amérique du Nord acclimaté en France par Jean Robin en 1601 et dénommé par Linné acacia Robini (1680, en français). C'est cet arbre, appelé aussi robinier, q ui depuis le début du XIXe s. (1824) monopolise dans l'usage courant, en français d'Europe, la plupart des emplois d'acacia. Le mot s'emploie surtout, en Afrique, à propos des espèces de la zone sahélienne qui fournissent la gomme arabique et à propos de celles qui servent de fourrage pour les bovins, comme le gommier. ACADÉMIE n. f ., d ans son sens actuel, est emprunté (déb. XVIe s., av. 1517) à l'italien accademia, q ui vient du latin, lequel l'a repris au grec Akademeia. C 'était un nom propre, désignant les jardins d'un riche citoyen grec, Akademos, où Platon donna son enseignement, près d'Athènes. Par suite, le mot a désigné l'école de philosophie platonicienne. Les institutions italiennes, imitées par la France et l'Europe, sont l'Accademia fiorentina (1540), d el disegno (1563), d ella Crusca (apr. 1550), d ei Lincei (des lynx) [1603], d el Cimento (1657). ? Depuis 1570, il y a eu en France de nombreuses sociétés savantes ou littéraires appelées académies, sur le modèle italien, et dès 1535 Marot appliquait le mot au jeune Collège de France. François de Sales créa à Annecy en 1607 l'Académie florimontane. C 'est en 1635 que Richelieu fonda l'Académie française, la plus célèbre (voir l'encadré). Ont suivi l'Académie royale de danse (1661), l'Académie des sciences (1666), l'Académie de musique (1669 ; C f. opéra), l'Académie d'architecture (1671), l'Académie des inscriptions et belles-lettres (1663). L'Académie royale de sculpture et de peinture, fondée en 1648 et réunie à la littérature lors de la fondation de l'Institut* (1795), date où apparaît l'Académie des sciences morales et politiques, e st devenue en 1816 l'Académie des beaux-arts. En Belgique, l'Académie royale de Belgique (1772) et l'Académie royale de langue et de littérature françaises (1920) concernent directement la francophonie. ? Au XVIIe s., le mot est à la mode pour désigner le manuel exposant les règles d'un jeu (1630, académie des jeux) et une maison de jeu (1666) ou un manège d'équitation (1671). Seul le sens artistique, « exercice de dessin d'après un modèle » (1653), est resté vivant. ? Par décret du 17 mars 1801, académie d ésigne en France la circonscription d'une université. ? Il y a plusieurs dérivés, dont ACADÉMICIEN n. m., d 'abord (1550) pour désigner un philosophe de l'« Académie » grecque de Platon, puis (1635) un membre de l'Académie française (on a dit aussi académiste [1613] et académique n. m.). Si l'Académie française a attendu 1980 pour élire une femme, le mot ACADÉMICIENNE n. f . e st attesté dès 1701, année où l'académie d'Arles envoie à Mme Deshoulières ses « lettres d'académicienne ». ? Le nom s'emploie parfois en Suisse et au Luxembourg au sens d'« universitaire, étudiant diplômé » (attesté 1857). Voir ci-dessous académique. ? ? ACADÉMIQUE n. et adj., e mprunt au dérivé latin academicus, lui-même nom et adjectif (Cicéron),
rabelais

« co m me ab so n us ( d e ab - e t d e so n us « s o n » ), s ig nif ie « d is c o rd an t ; q ui n 'e st p as d an s l e to n » e t a u fig uré , c o m me alie n us, « h o rs d e p ro pos » .

L e s e n s d u f ra n çais a p para ît d éjà e n l a ti n , d es p ro pos « d is c o rd an ts » n e s 'a cco rd an t p as a v ec l a l o g iq ue. ❏ Absu rd e c o rre sp on d d ès l 'a n cie n f ra n çais à « f o u, q ui e st c o n tr a ir e à l a r a is o n » ; l a su bsta n ti v ati o n (l'a b su rd e), u ti lis é e a u XV I e s .

( M on ta ig ne), a d is p aru d evan t ab su rd ité , m ais par l'a b su rd e ( d éb .

XV II e s .) r e m pla ce d ura b le m en t l e l a ti n is m e ab a b su rd o. ◆ M ot d even u c o ura n t, ab su rd e e st r e pris a u XX e s .

e n p hilo so phie , n ota m men t s o us l 'i n flu en ce d e C am us ( 1 942), q ui l u i don ne u n e v ale ur o rig in ale ( « p riv é d e s e n s l o g iq ue » , to ute r é alité p hén om én ale é ta n t a b su rd e), nota m men t c o m me n om m asc u lin (la p hilo so phie d e l 'a b su rd e). ❏ A BSU RDIT É n.

f . ( XIV e s .) v ie n t d u d ériv é l a ti n c hré ti e n ab su rd ita s ( P ris c ie n ) ; l e m ot c o rre sp on d a u se n s u su el d e l 'a d je cti f , un e a b su rd ité « a cte , p aro le , e tc .

a b su rd e » é ta n t a tte sté d ès l 'a p pariti o n d u mot ( 1 371-1 375). ■ L e d ériv é ABSU RDEM ENT adv. ( 1 549) n 'a p as, s a u f e xce pti o n , l e s v ale urs p hilo so phiq ues d e l'a d je cti f . AB U S n.

m . e st e m pru n té ( 1 370) a u l a ti n ab usu s, te rm e j u rid iq ue, f o rm é d e ab - (→ à ) a v ec l 'i d ée d'e xcè s e t d e usu s « u sa g e » (→ u s). ❏ C om me e n l a ti n , l e m ot c o rre sp on d é ty m olo g iq uem en t à « u sa g e e xce ssif » p uis ( 1 451) à « r é su lta t d 'u n te l u sa g e » , c 'e st- à -d ir e « a tti tu d e o u h ab itu d e m au vais e » e t s p écia le m en t ( 1 532, Rab ela is ) à « tr o m perie » ( s e n s p ro ven an t d u v erb e ab use r, c i- d esso us, e t q ui a d is p aru ).

◆ D an s l'u sa g e c o ura n t, l e m ot d on ne l ie u à p lu sie urs s y n ta g m es f ig és (a b us d e p ouvoir , d e l a n gag e) m ais s'a p pliq ue à to us d om ain es ; l 'e m plo i a b so lu c o n ce rn e l e p lu s s o uven t l a v ie s o cia le e t p oliti q ue (le s a b us), s a u f d an s l 'e xpre ssio n f a m iliè re y a d e l 'a b us ( XX e s .) « c 'e st e xag éré » . ❏ L e v erb e ABU SER s e m ble d ériv é d e ab us m ais e st a tte sté a n té rie ure m en t ( 1 312) ; o n p eut su ppose r u n l a ti n p opula ir e °a b usa re . ◆ Abuse r s ig nif ie d 'a b ord « u se r m al ( d e q qch.) » p uis (1 370) « tr o m per » ; l 'i n flu en ce d ' am use r, l o n gte m ps e m plo yé a v ec u n e v ale ur v ois in e, e st a lo rs se n sib le .

◆ Abuse r d 'u n e f e m me ( 1 370, O re sm e) e st u n e uphém is m e p our vio le r. ◆ D 'a p rè s l'a n gla is to a b use , a b use r ( p ar e xem ple un e n fa n t ) s e d it e n f ra n çais d u C an ad a ( d epuis 1 913) p our « m altr a ite r » , e t ( 1 973) « e n tr a în er à d es a cti v ité s s e xuelle s ( e n p ro fita n t d e l a f a ib le sse p hy siq ue ou p sy cho lo g iq ue d e l a p ers o n ne o bje t d e l 'a b us) » .

C et a n glic is m e te n d à s 'e m plo yer e n f ra n çais d'E uro pe, m ais ab us e t ab us p hy siq ue ( 1 980 a u Q uéb ec) d an s c e s e n s, s e m ble n t p ro pre s a u f ra n çais d'A m ériq ue d u N ord . ■ L es d ériv és ABU SEM ENT n.

m . ( XV e s .) e t ABU SEU R n.

m . ( 1 709) s o n t d even us r a re s. ■ A BU SIF , IV E adj.

, e m pru n t ( v .

1 290) a u d ériv é l a ti n ab usiv us, te rm e d e g ra m mair e , c o n ce rn e d'a b ord l 'u sa g e d u p ouvoir , l e s l o is .

◆ I l s ig nif ie e n su ite ( 1 556) « tr o m peur » , m ais s o n s e n s. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles