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LA CONSCIENCE MORALE - L’OBLIGATION ET LE DEVOIR

Publié le 03/11/2016

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conscience

nel actuel : soit que nous jugions une de ces situations-problèmes de notre passé (dans le remords par exemple), soit que nous jugions l’action d’autrui. Pour juger du point de vue moral, il faut saisir la contradiction entre ce qui s’est passé et ce qui aurait dû se passer, ce qui a été fait et ce qui aurait dû être fait, et pour cela ajouter à la conscience des conditions objectives de la situation, la conscience du devoir comme s’imposant à n’importe quel homme dans cette situation en tant qu’il peut être considéré comme agent moral. Autrement dit, nous ne pouvons juger autrui du point de vue moral qu’en lui supposant une conscience morale identique à la nôtre.

 

Il y a peut-être une erreur dans cette hypothèse, mais ce qui importe ici. c’est de constater que l'impératif moral se présente sous l'aspect d’un devoir généralisable, universel même. On appellera également « conscience morale » le centre de diffusion de ces jugements de valeur.

 Dans quelles expériences se manifeste la conscience morale ?

 

Avant de nous poser la question de la nature et de l’origine de la conscience morale, nous tenterons de la saisir dans ses manifestations concrètes.

 

_I _ La mauvaise conscience. Il semble qu’on ne puisse décrire

 

 la mauvaise conscience  que par référence à « la bonne conscience ». Mais la bonne conscience est presque inconscience morale parce qu'elle est absence de souci moral, elle est demi-conscience. Si, à propos d un devoir accompli, la conscience s’aiguise dans une affirmation de satisfaction de soi (que l’on pourrait appeler « bonne conscience »), on peut être sûr que cette affirmation spectaculaire, devenue vanité de la bonne conscience, entraîne ipso facto une mauvaise conscience due à cette vanité même, et peut-être au sentiment qu’on n’a pas fait tout ce qu’on devait, comme si dans la recherche de l’approbation de ce qu’il a fait, le sujet cherchait à oublier le souvenir de ce qu il n’a pas fait.

 

La mauvaise conscience est un malaise moral dû à une sorte de non-unité du moi ; l’action est suspendue par une hésitation dans laquelle le sujet fuit la conscience de soi parce qu’il est devenu insupportable à lui-même. Et pendant qu’il fuit, il se retrouve à chaque instant. « La mauvaise conscience », dit V. Janketevitch, « est cernée de tous côtés par des surfaces réfléchissantes sur lesquelles les problèmes rebondissent ; partout les choses lui renvoient sa propre image ; elle voudrait sortir de soi, et partout c’est elle-même qu’elle rencontre

 

Il y a donc en elle deux mouvements inverses et simultanés : un effort pour s'éloigner, une tendance à adhérer » (V. Janketevitch, « La mauvaise conscience », 1951).

Dissertations traitées dans ce cours :

 

  Dans quelles experiences se manifeste la conscience morale ?

Qu'est- ce que la conscience morale et quelle est son origine? Est-elle un instinct divin?

La conscience morale est-elle l'oeuvre de l'éducation?

La conscience morale est-elle l'expression de la raison?

La c onscience morale est-elle le reflet de la conscience collective ?

Quels sont les caractères de l'obligation morale?

Rousseau dans la Profession de foi du Vicaire savoyard (« L’Émile » livre IV) : « Il est au fond des âmes un principe inné de justice et de vertu, sur lequel, malgré nos propres maximes, nous jugeons nos actions et celles d'autrui, comme bonnes ou mauvaises, et c’est à ce principe que je donne le nom de conscience... Conscience ! conscience ! instinct divin, immortelle et céleste voix ; guide assuré d’un être ignorant et borné, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rends l’homme semblable à Dieu, c est toi qui fais l’excellence de sa nature et la moralité de ses actions ». On a beaucoup épilogué sur cette tirade de Rousseau qui reprend les thèmes platoniciens de Shaftesbury (1671-1713) et de Hutcheson (1694-1747), selon lesquels l'homme, contrairement à 1 hypothèse de Hobbes, n’est pas un loup pour l’homme, mais trouve au fond de son coeur un instinct de Bien.

conscience

« nel actuel : soit que nous jugions une de ces situations-problèmes de notre passé (dans le rem ords par exemple), soit que nous jugions l'action d'autrui.

Pou r juger du point de vue moral, Il faut saisir la contradiction entre ce qui s 'est passé et ce qui aurait dû se passer, ce qui a été fait et ce qui aurait dû être fait , et pour cela ajouter à la conscience des conditions objectives de la situation, la conscience du devoir comme s'Imposant à n'importe quel homme dans cette situation en tan t qu 'il peut être considéré comme • agen t moral •.

Autrement dit , nou s ne pouvons juger autrui du point de vue moral qu' en lui supposant une conscience morale Identique à la nôtre.

Il y a peut-être une erreur dans cette hypothèse, mais ce qui Importe Ici, c'est de constater que l' impératif moral se présente sous l' aspe ct d'un devoir généralisable, universel même.

On appellera également • conscience morale • le centre .;le diffusion de ces jugements de valeur.

m Dans quelles expe rlences Be manifeste la conscienc e morale ? Avant de nous poser la question de la nature et de l 'origine de la conscience mo rale, nous tenterons de la sa isir dans ses manifes ­ tations concrètes.

- I- La mauvaise conac ien ce.

11 semble qu'on ne puisse déc rir e • la mauvaise conscience • que par référence à • la bonne conscience •· Mais la bonne conscience est presq ue inconscience morale parce qu'elle est absence de souel moral, elle est demi-conscience.

Si, à propos d'un devoi r accompli, la conscience s'aigui se dans ane affirmation de satisfaction dt soi (que l'on pourrait appeler • bon ne conscience •), on peu t être sûr que cette affirmation spectaculaire, devenue vanité de l a bonne conscience, entratne ip so facto une mauvaise conscience due à cette vanité même, et peut-ê tre au sen timent qu'on n'a pas f ait tout ce qll'on devait, comme si dans la reche rche de l'appr obation de ce qu'il a fait, le sujet che rchait à oublier le souvenir de ce qu'il n'a pas fait.

La mauvai se conscience est un malaise moral dù à une sorte de non­ unité du moi ; l'action est suspendue par une hési tation dans laquelle le sujet fuit la conscience de soi parce qu'Il est devenu insupportable à lui-même.

Et pendant qu'il fuit, il se retrouve à chaq ue Instant.

• La mauvaise conscience •, dit V.

Jank e levilch, • est cernée de tou s côtés par des surfaces réfléchis santes sur lesquelles les problèmes rebon dissent ; partou t les choses lui renvoient sa prop re Image ; elle voudrait sortir de sol, et partout c'est elle-même qu'elle rencontre.

Il y a donc en elle deux mouvements inverses et simultanés: un efTort pour s'éloigner, une tendance à adhérer • (V .

Jankelevilch, • La mau ­ vaise conscience •, 1951).. »

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