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LA PERSONNE (cours de philo complet)

Publié le 02/11/2016

Extrait du document

Disons pour simplifier excessivement que la personnalité est d’une part l’ensemble des façonnements produits par l’histoire personnelle et par le milieu culturel (donc qu’elle se construit et s’organise dans le Temps en liaison avec « le caractère » constitutionnel et ses réactions aux situations, et aussi avec les stades de la maturation bio-psychologique et les âges de la vie), et d’autre part l’ensemble des significations que l’individu donne à son milieu de vie, à son existence, à son présent, significations qui déterminent ses conduites, ses interventions, ses réactions.

 

Beaucoup d’auteurs emploient comme synonymes « individualité », personnalité », « caractère ». D’autres distinguent dans le  caractère  une part de « tempérament « (qui serait congénital et constitutionnel) et une part d’acquis historiques et sociaux (qui serait la personnalité proprement dite, avec ses conditionnements, ses habitudes, ses anomalies éventuelles).

 

D’autres auteurs distinguent « Moi » et « personnalité », en soulignant que le second terme est orienté davantage vers les racines affectives (les patterns ou structures de l’affectivité et du vécu), alors que le premier est plus centré sur la conscience de soi.

 

Tout comme le mot « individu », le mot « personnalité » indique la différenciation (chacun de nous a sa personnalité ou mieux est sa personnalité), mais alors qu’« individu » vise l’être observable dans sa globalité séparée, « personnalité » vise plutôt son système d’actions-réaction s et sa manière d’être-au-rnonde, étant entendu que ceci implique une certaine stabilité qui permet de les caractériser (traits de personnalité).

 

Lorsqu’en autrui, on considère la Personne, cela signifie qu'il est alors considéré comme un être-humain quelle que soit sa personnalité, et en mettant même ses traits de personnalité entre parenthèses.

 

Pour Le Senne (» La destinée personnelle », 1050), il faut distinguer le « Moi » et le « Je ». Le « Moi « (tout comme le caractère ou la personnalité) est un ensemble de déterminations, exprimées par des qualificatifs (physiques, psychologiques, psychosociaux). Le Je est une instance supérieure, impliquant la conscience critique de soi, capable de réfléchir sur ces déterminations et même d'entreprendre de les changer.

 

De plus, il est l’unité des * moi » multiples dont nous présentons le visage aux divers groupes dont nous faisons partie. Enfin, outre la réflexion et la synthèse, il est création, puissance créatrice et liberté.

 

Le « Je » fait l’unité des « moi » dans mon présent, et l'unité des personnages que les situations sociales m’ont incité à construire ou à jouer ; il est le fondement du sentiment que nous avons de n’être aucun de ces « Moi » ou de ces personnages ; il est, selon l’expression de Sartre, la possibilité toujours présente de « refuser mon passé », et de remettre en question le moi lui-même, de secouer le joug d un personnage que j’en ai assez de jouer, de faire quelque chose de moi. Il est ouvert sur l’indétermination et sur la transcendance.

LA PERSONNE

Toutes les fois qu’on parle des « Droits de l’Homme », on parle des Droits de la Personne humaine. Toujours l’Homme dont il est question dans ces déclarations de principes, est la Personne, identiquement présente entre tous les innombrables et divers individus de l’espèce Homme, à travers l’Histoire et les civilisations.

 

Il s’agit donc d’une notion très particulière, universelle et métaphysique, et pourtant très concrète puisque « sujet de Droits imprescriptibles » au nom desquels on revendique.

 

En 1948, la Déclaration universelle des droits de l’Homme tente une formulation. On y trouve énoncés 29 articles, parmi lesquels l’égalité en dignité et en droits, le droit à la vie, à la liberté, à la sécurité, le droit à la reconnaissance en tous lieux de sa personnalité juridique, le droit d’appel aux tribunaux, le droit de libre circulation internationale, le droit d’asile, le droit à la propriété, la liberté d’opinion et d’association, le droit de participer à la direction des affaires publiques, le droit au travail et à la rémunération du travail, le droit aux loisirs, le droit à l’éducation, etc.

 

Le préambule à cette déclaration mérité d’être cité ; il commence ainsi : « La reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans ce monde... La méconnaissance et le mépris des droits de l’homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’Humanité, et l’avènement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamée comme la plus haute aspiration de l'Homme... ».

 

On peut évidemment remarquer que cette déclaration universelle de 1948 exprime à sa manière la fin du cauchemar de la Seconde Guerre mondiale qui durant 5 ans et 8 mois avait embrasé le monde et fait environ 38 millions de morts sans parler des milliers de villes complètement détruites.

 

Cependant, quoique marquée dans sa lettre par les circonstances historiques de son élaboration, cette déclaration ressemble étrangement, dans son esprit, à celle que proclamait la Société des Nations après la Première Guerre mondiale, et au préambule de la Déclaration des droits de l’homme de toutes les républiques (aux U.S.A. en 1787, en France en 1789 et 1791).

III — Le personnalisme.

 

Le mot « personnalisme », créé par Renouvier en 1903. a été repris vers 1930 par le groupe de militants et de penseurs réunis autour de la Revue Esprit, dans lequel nous trouvons Simone Weil, Nicolas Berdiaeff, Jacques Maritain, Maurice Nédoncelle et beaucoup d'autres, venus d’horizons politiques différents. Celui qui écrivit le « Manifeste du personnalisme » en 1936, fut Emmanuel Mounier (1905-1960).

 

Il écrit : « Nous appelons personnaliste toute doctrine, toute civilisation affirmant le primat de la personne humaine sur les nécessités matérielles et sur les appareils collectifs qui soutiennent son développement » (« Manifeste... », p. 1). Puis Mounier définit son idée en deux temps : 1) une première partie critique ; 2) une seconde partie de déclarations de principe.

 

1 _ Le monde moderne est contre la Personne. La civilisation

 

bourgeoise individualiste est la décadence d’un mouvement de libération de l’individu qui date de la Renaissance. Après une phase héroïque (la Réforme, les grandes découvertes, l’indépendance), on en est arrivé à l’idéal du petit bourgeois dont les valeurs sont l’Argent, la considération, la sécurité, dans un Univers exsangue de béton et d’acier, sans aucune racine spirituelle et sans aucun sens de la Communauté des Hommes, remplacée par la Société Anonyme.

 

Le fascisme consiste à substituer la Puissance à la vie spirituelle ; il est une réaction brutale à la morne décomposition de l'idéalisme bourgeois. Il aboutit à un asservissement plus cruel encore de la Personne, en donnant, par anti-individualisme, priorité au sentiment collectif national, c’est-à-dire à l’État tout puissant, s’afiirmant par la mystique ou par la terreur.

 

Le marxisme a pris en considération le problème de l’Homme et il a mis la libération de l’Homme (par rapport à l’aliénation capitaliste) en tête de ses valeurs ou de ses buts.

 

Cependant le marxisme est, idéologiquement, une négation de la Personne et de l’Esprit, dans la mesure même où tout vient des déterminismes économiques, où la Pensée n’a pas de réelle existence indépendante, donc où l'Homme ne pourra jamais être autre chose qu’un agent économique. Sur le plan empirique, après des décennies de communisme effectif en U.R.S.S. et ailleurs, on constate que les hommes sont considérés comme des producteurs dans une Organisation centralisée, rationaliste et inhumaine.

 

Le marxisme est un idéalisme sans idéal, un idéalisme de propagande cachant un matérialisme de fait, aussi négateur des droits de la Personne que le fascisme, et tout aussi tyrannique. Il y ajoute la mauvaise foi, car le fascisme était ouvertement pessimiste sur

 

« En dehors de cet élément historique, seul f ondement lég itime d'un Droi t inte rnational garantissant la d i gnité de la Personne humaine, i l est à noter que la notion de Personne a été au centre de nomb re u ses conceptions philosophiques, la plus récente étant • le personnalisme • d'Emmanuel 11-founier.

1- Per sonn e et individu , per s onnag e , p e rson­ nalité.

Pou r exp lorer la signi11cation de la notion de Personne, nous ferons un détour pa r l a psychologie.

1 - Personn e et individu.

• Indivis • signi fie ce qui n'est pas divisé en soi-même, qui for me une unité et un Tout.

L'individu est un o rganisme considéré à la fois comme être v i vant unifié et particu ­ larisé, c'est-à-dire comme non-divisible ct comme séparé des autres ou dis tinct.

Considérer l'individu, c'est l e co nsid érer en lui-même, dans ce qu'il a de différentiel.

S'i ndividualiser , c'est se séparer, se consti tuer comme original, se singula riser .

L'individualisme est une fermeture sur soi, dont les formes atté­ nuées sont représentées par l'égocentrisme, l'égotisme, l'égoïsme , et don t la forme extrême serait l'autisme (ou vie uniquement inté­ rieure imaginaire et centrée sur soi avec ab sence de contact extérieur).

Par rapport à l'individu, la personn e représente au contraire l'unité de relations diverses avec l'Autre .

La personne ne peut apparaftre qu'avec aut rui et la conscience d'autrui.

D'ailleurs, si l'individu est le lieu de la parlic ularllé , de la singulari té des exp érien ces, de l'irrem ­ plaçable et du «sentiment • (ainsi que d'une certaine manière d'être ­ au-monde ici- maintenant), la per sonne au con traire est l'univer ­ salité.

Elle est fondée sur le • pa r tout et toujours • ou sur la condition de possibilité.

Un individu peul être violent, emporté par ses passions (et l'i ndividu est chez Hegel le • moteu r • de l'histoire grâce à l'énergie que ses passions développent), bref livré à son inconscient.

Au contraire la personne est avant tout Conscience, ct la conscience est ici universalité, transcendanc e.

La conscience est ce qui se présente chez tous les hommes comme l'iden tité d'une forme pure, mais originaire.

Elle a toujours Je rôle de • donation • du monde.

Une personne est par définition • ouverte " parce qu'autrui est aussi une perso nne pour elle, et qu'elle agi t de manière à toujours voir en l 'Autre l'uni versalité possible.

La phys iq ue des individu s est une physique mécaniste, celle des chocs et rebondissements infinis de bou les.

La physique des personnes est toujours une méta ­ physique , parce que la construction qui résult e de chacune de ces structures per met de dépasser le simple nivea u de l'extério r ité et du choc.. »

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