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Le problème de la vérité.

Publié le 12/11/2016

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jours, les axiomes mathématiques ne sont plus des principes absolus, souverains, alors que pour Descartes ils étaient de droit divin.

 

On serait conduit, en suivant la théorie de la vérité-code, à ne plus tenir compte de la vérité empirique. C’est bien ce que fit Descartes : selon lui, une proposition n’est pas vraie, tant qu’elle n’est pas déduite.

 

La théorie kantienne de la vérité s’est constituée en réaction contre ces exagérations cartésiennes.

 

Conception (Kantienne) de la Vérité-Accord de la Pensée avec elle-même

 

et avec son objet (à l’intérieur même de la représentation).

 

Chez KANT, le critère de la vérité consiste, d’une part,, dans la conformité de la pensée avec les lois de l’entendement, sans qu’il y ait, d’autre part, de critère général de la connaissance sensible. En résumé, la vérité comprendrait deux éléments : le normativisme (lois constitutionnelles de la pensée) et le postulat selon lequel il existe des données phénoménales, indépendantes de chacun de nous et communes à tous. C’est grâce à l’existence de ces données que nous pouvons nous accorder tous. La conscience logique est obligée d’obéir aux lois de la raison, et, subsidiairement à deux critères : 10 la constatation de l’accord entre tous les hommes ; 2° le besoin d’action. De sorte que, derrière l’accord de la pensée avec son objet, on peut voir l’obéissance à la législation intérieure. De même encore, nous voyons poindre le critère de 1 ’accord des esprits entre eux.

 

La science, selon Kant, est fondée sur des principes assurés : elle régit des groupes de phénomènes ayant un caractère de constance, de nécessité. Mais sa compétence se limite précisément au monde des phénomènes. Quant au monde des « noumènes », c’est-à-dire des choses-en-soi, il nous demeure fermé. Il ne peut être qu’objet de foi, et non objet de connaissance.

 

Nous avons été amené à parler, il y a un instant, de besoin d'action. A ce besoin, peat se rattacher une conception de la vérité connue sous le nom de Pragmatisme (du grec : to pragma, l’action, l’activité). C’est la conception de la vérité-succès.

 

Conception de la Vérité-Succès.

 

Toute vérité est alors une anticipation qui réussit. Deux propositions qui ont les mêmes conséquences sont également vraies l’une et l’autre. Une proposition sans conséquence est une proposition vide et purement verbale... On peut deviner que les sciences expérimentales ont joué dans la constitution du pragmatisme un rôle analogue à celui que jouèrent les mathématiques au XVIIe siècle dans la constitution de la vérité-code. La vérité d’une formule résiderait donc dans la réussite opératoire. De là des exagérations contre lesquelles Ch. S. Peirce, fondateur du pragmatisme, a lui-même protesté.

 

Et puis, quel genre de succès va prouver la vérité de nos idées ? N’y a-t-il pas de faux succès ? Et, dans ce cas, qu*est-ce qui distingue un

I. — VALEUR ET LIMITES DE LA CONNAISSANCE.

 

Nous ne doutons guère, en pratique, des données des sens, non plus que des connaissances d’ordre scientifique. Et pourtant, quand nous comparons nos sensations (couleurs, odeurs, saveurs, sons, chaleur, froid, etc.) avec ce que la physique nous révèle, nous sommes confondus par la disjonction opérée entre ce que nous sentons et ce que nous savons. Enfin, la science elle-même, si nous prolongeons notre réflexion au-delà des purs phénomènes, nous met en présence d’une réalité évanescente (Qu’est-ce que la matière, depuis que nous connaissons mieux l’atome ? etc.)...

 

Depuis bien longtemps, des philosophes, et qui n’avaient pas à leur disposition les savoirs de notre époque, ont opposé (cela commence nettement avec Parménide, au VIe siècle av. J.-C.) le domaine de la réalité et le domaine des apparences. La tradition s’est continuée, à cet égard ; et c’est toute l’histoire de la philosophie qu’il faudrait retracer pour exposer les diverses réponses à cette éternelle question : que vaut notre connaissance ? Pouvons-nous atteindre la vérité ? Et par quel « criterium » nous en assurer ?

 

II. — LES THÉORIES DE LA VÉRITÉ.

 

En quoi consiste donc la vérité ? Plusieurs thèses, représentées chacune par divers penseurs ont été soutenues. Les voici résumées, d’après un Cours (inédit) d’André Lalande :

 

Conception de la Vérité-Copie.

 

Cette conception semble bien se ramener à celle du sens commun. Pourtant, elle n’est pas spécialement populaire : on la retrouve jusque chez Saint-Thomas d’Aquin. Veritas adaequatio rei et mentis. Il y a vérité quand ce que nous présente notre entendement est rigoureusement “ressemblant» avec le “ modèle », c’est-à-dire avec le réel.

« 254 PHILOSOPHIE GÉNÉRALE (F aisons remarquer très fami lièrement, en passant, qu'il y a là presque de la naïveté : car nous sommes dans la position de quelqu'un à qui l'on montrerait une miniature , par exemple, ou un portrait exécuté par un peintre, mais dont il ne verrait pas le modèle .

Comment pouvoir dire si c'est ou non ressemblant ?) DESCARTES dira : "les idées sont en moi comme des tableaux ou des images ...

» (3• Médi­ tation).

Il assure que les vérités intellectuelles sont la copie de vérités qui existent dans l'entendement divin.

Mais déjà, chez cet auteur, une autre conception se fait jour : il arrive, en cherchant le critère du vrai, à se dégager de la pure et simple reproduction du réel, pour ne parler que d'un criterium subjecti f de la vérité.

Et nous sommes amenés par là à une théorie que A.

Lalande appelle la " vérité-code ».

Conception de la Véri té-Code.

Le critère du vrai y est défini par l'évidence intérieure : l' évidence des. »

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