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LES SCIENCES HUMAINES

Publié le 29/08/2014

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LES SCIENCES HUMAINES

On désigne sous la rubrique des sciences humaines l'ensemble des disciplines qui ont pour objet l'étude des attitudes, des comportements humains. L'Histoire, la Sociologie, la Psycho¬logie, la Géographie humaine, l'Économie politique sont des «sciences humaines �.

On appelle encore quelquefois ces disciplines les sciences morales (il existe une Académie des Sciences morales et politi¬ques). Une telle expression (qui tombe de plus en plus en désué¬tude) avait l'avantage d'indiquer que ces sciences portent sur les produits de l'activité mentale de l'homme et n'ont pas pour objet l'étude de l'organisme humain' (qui rel�ve de la physiologie).

Mais cette expression est équivoque. Elle risque de nous induire en erreur en nous faisant confondre deux domaines bien distincts, celui précisément des sciences humaines qui étudient

I. Beaucoup d'él�ves de philosophie commettent l'erreur grossi�re de compter la biologie parmi les sciences de l'homme. L'organisme humain est évidemment soumis aux lois biologiques comme d'ailleurs aux lois physiques (l'homme qui tombe dans un précipice illustre la loi de la chute des corps!). Mais la biologie (qui étudie l'organisme humain au même titre que le platane ou la drosophile) ne fait pas partie des sciences humaines (pas plus que la physique) car elle n'étudie pas ce qui est spécifiquement humain dans l'homme.

 

l'activité humaine comme un fait et celui de la morale, disci¬pline philosophique (et non scientifique) qui s'interroge sur la valeur des actes humains (considérés comme bons ou mauvais).

Les sciences humaines sont parfois appelées, aujourd'hui, sciences de l'esprit, expression qui traduit le terme allemand Geisteswissenschaften proposé par Dilthey. Une telle expres¬sion est fâcheuse, car elle est liée à une conception particuli�re des sciences humaines considérées comme radicalement oppo¬sées en leur objet et leurs méthodes aux sciences de la nature. Nous nous contenterons donc de l'expression «sciences humaines� qui a l'avantage d'être tr�s générale et philosophi¬quement neutre.

Les sciences de l'homme sont-elles possibles ? Autrement dit, l'homme, auteur des sciences, peut-il à son tour se considérer comme objet de science ? D'aucuns déclareront que cette ques¬tion préalable est vaine. En cette fin du XXe si�cle, la sociolo¬gie, l'économie politique, la psychologie n'ont-elles pas à leur actif suffisamment de travaux et de résultats pour qu'on cesse de leur contester le droit à l'existence ? Mais si la psychologie, la sociologie, l'économie, l'histoire existent incontestablement sous forme de disciplines organisées, nous devons nous deman¬der dans quelle mesure ce sont des disciplines réellement scien¬tifiques, quels sont leurs rapports avec les sciences de la mati�re, quel statut épistémologique il convient de leur accorder.

A L'HISTOIRE'

I L'HISTOIRE EST-ELLE

UNE SCIENCE ?

On a fait trois objections essentielles à la prétention de l'his¬toire de se constituer comme science : tout d'abord, dit-on,

1. Nous ne traitons ici que du probl�me épistémologique de la valeur scienti¬fique de l'histoire. Sur la question philosophique du «devenir historique �, c'est-à-dire de la signification de l'histoire dans son ensemble, voir dans l'appendice du chapitre XVII l'étude des syst�mes hégélien et marxiste.

 

pas d'observation directe du fait en histoire, puisque l'histoire se définit comme la connaissance du passé (et au sens strict du passé humain) et que le passé est par essence ce qui n'est plus.

Ensuite, même si une connaissance du passé est possible indi¬rectement, cette connaissance demeurera subjective. L'histo¬rien est l'homme d'une époque, d'un pays, d'une classe. Il ne donnera vie au passé qu'en se projetant en lui avec ses valeurs et ses préoccupations contemporaines.

Enfin l'expérimentation étant impraticable en histoire, l'histo¬rien ne pourra aboutir à poser des lois. L'historien raconte, il n'explique pas.

Examinons successivement ces objections.

1° LA CONSTRUCTION DU FAIT HISTORIQUE

Le fait historique est un fait passé, donc n'est pas observable. Mais on peut reconstruire le fait passé à partir de ses « traces � présentes, des « documents � qui subsistent (nous avons vu que même en physique il n'est pas d'observation passive du donné). Ces documents sont d'abord les témoignages, les récits que nous ont légués les générations précédentes. Mais ces récits, malheureusement, n'ont pas toujours été établis selon les exi¬gences de l'esprit scientifique. Nous pouvons connaître l'his¬toire romaine d'apr�s Tite-Live, mais Tite-Live n'a fait que reprendre les écrits de ses prédécesseurs Polybe ou Valerius Antias. Et quelle garantie nous offrent les premiers témoins ? On a dit que l'historien se trouve dans la condition d'un physi¬cien qui ne connaîtrait les faits que par le compte rendu d'un garçon de laboratoire ignorant et peut-être menteur.

« l'activité humaine comme un fait et celui de la morale, disci­ pline philosophique (et non scientifique) qui s'interroge sur la valeur des actes humains (considérés comme bons ou mauvais).

Les sciences humaines sont parfois appelées, aujourd'hui, sciences de l'esprit, expression qui traduit le terme allemand Geisteswissenschaften proposé par Dilthey.

Une telle expres­ sion est fâcheuse, car elle est liée à une conception particulière des sciences humaines considérées comme radicalement oppo­ sées en leur objet et leurs méthodes aux sciences de la nature.

Nous nous contenterons donc de l'expression «sciences humaines» qui a l'avantage d'être très générale et philosophi­ quement neutre.

Les sciences de l'homme sont-elles possibles? Autrement dit, l'homme, auteur des sciences, peut-il à son tour se considérer comme objet de science? D'aucuns déclareront que cette ques­ tion préalable est vaine.

En cette fin du xxe siècle, la sociolo­ gie, l'économie politique, la psychologie n'ont-elles pas à leur actif suffisamment de travaux et de résultats pour qu'on cesse de leur contester le droit à 1 'existence? Mais si la psychologie, la sociologie, 1 'économie, 1 'histoire existent incontestablement sous forme de disciplines organisées, nous devons nous deman­ der dans quelle mesure ce sont des disciplines réellement scien­ tifiques, quels sont leurs rapports avec les sciences de la matière, quel statut épistémologique il convient de leur accorder.

A - L'HISTOIRE 1 1 - L'HISTOIRE EST -ELLE UNE SCIENCE ? On a fait trois objections essentielles à la prétention de l'his­ toire de se constituer comme science: tout d'abord, dit-on, 1.

Nous ne traitons ici que du problème épistémologique de la valeur scienti­ fique de l'histoire.

Sur la question philosophique du. »

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