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Société LA GASTRONOMIE

Publié le 10/02/2019

Extrait du document

terroir, plus simple et plus modeste. En outre, bon nombre de Français n’ont plus le même rapport à l’assiette. Une certaine importance est donnée à la convivialité et à l’art de recevoir. Ainsi assiste-t-on, petit à petit, à la multiplication des salles à manger.

L’amplification médiatique

 

Au xxe siècle, c’est la grande vogue du Pavillon Élysée, de Ledoyen, de la Tour d’Argent et de Lapérouse. Leur réputation va s’amplifier avec l’arrivée du Guide Michelin et de bon nombre de critiques gastronomiques.

 

Le célèbre Guide Michelin, rouge, qui attribue des étoiles (jusqu’à trois) en fonction de la qualité des mets, du service et du standing, est inventé en 1900. Rapidement, dans l’Hexagone comme dans le reste de l’Europe, il fait connaître les grands chefs français. Aujourd’hui encore, il est indétrônable. En 1998, on ne compte que dix-neuf établissements trois étoiles, au prestige international.

 

Toutefois, l’envolée de la gastronomie française n’a lieu qu’après la Seconde Guerre mondiale. Après des années de restrictions alimentaires, la fréquentation des restaurants augmente d’autant plus que, durant les Trente Glorieuses, le pouvoir d’achat des Français croît sensiblement. Signe des temps: en 1953, la grande cuisine fait son entrée chez les Français de classe moyenne par le biais de la télévision. On y voit alors le très célèbre chef Raymond Oliver prodiguer conseils et recettes.

 

Mais, avec les années 1960, un certain vent de révolte commence à se lever dans les établissements parisiens. La rébellion est savamment orchestrée par Christian Millau et Henri Gault, qui ne feront ensuite que l’accentuer. En 1972, ils font paraître un guide, le Gault et Millau, dans lequel ils encensent la nouvelle cuisine. Celle-ci se caractérise par des inventions nouvelles, des associations d’éléments inattendus, des cuissons faibles, des sauces courtes et la légèreté des préparations. On y retrouve également le mélange sucré-salé. Ils raniment alors la querelle qui, de

 

Les nouvelles saveurs en provenance du Nouveau Monde - canne à sucre, cacao, riz, fraise -ont révolutionné la pâtisserie au xvf siècle. Elle est, depuis, devenu un art à part entière.

 

Les chefs français jouissent d’un rayonnement international certain. Ils savent très bien s’exporter comme ici Joël Rebuchon à Tokyo.

▼ Association biologique curieuse entre un champignon et plusieurs espèces de chênes, la truffe noire ou Tuber melanosporum fait le régal des gourmets après avoir atteint des prix astronomiques sur les marchés du Périgord. Elle se déguste de toutes les façons, dans les omelettes, dans le foie gras, dans les farces accompagnant les volailles...

Oshihara - Sipa Press

tout temps, a opposé les « anciens » contre les «modernes». De nouveaux chefs sont portés au pinacle (Sanderens, Robuchon, Verrat) tandis qu’on méprise quelque peu les maîtres queux de la cuisine bourgeoise.

 

Aujourd’hui, avec la crise des années 1980 et les problèmes financiers que connaissent de nombreux grands chefs, ces querelles s’amoindrissent. Les grands chefs tentent de faire corps pour sauver le prestige de la gastronomie française, ne parlant plus que de la qualité et de la fraîcheur des produits, allant jusqu’à proposer des menus dégustation pour inciter les moins fortunés à franchir la porte de leur établissement.

 

Le rayonnement de la gastronomie française

 

Paul Bocuse est le précurseur de ce rayonnement international de la grande cuisine française. Dans les années 1970-1980, il multiplie les tournées triomphales à travers les cinq continents, bientôt rejoint par les frères Troisgros, Michel Oliver, Alain Chapel ou Michel Guérard, ainsi que par les figures emblématiques de la cuisine française.

CONFRÉRIES

 

ET ASSOCIATIONS

 

Nombreuses sont les confréries et autres associations qui célèbrent un produit, une région, une technique de fabrication, un artisanat. Certaines datent du Moyen Âge comme la confrérie Saint-Étienne (XIVe siècle) qui célèbre le vin d’Alsace. Toutes s'inspirent des règles du compagnonnage avec les termes, les calendriers et les rites. Leurs adhérents doivent subir une sorte d'examen de passage avant d’être intronisés et d’endosser le costume d'apparat, qui diffère selon leur degré d'initiation ou leur grade (apprenti, compagnon, maître, dignitaire honoris causa). Elles rendent toutes hommage à l’esprit rabelaisien.

 

Parmi les plus célèbres, on peut citer les confréries vineuses (Sacavins d’Anjou, Chevaliers du Tastevin, les Amis de la Bière), les confréries et associations gastronomiques (la confrérie du Fromage de tête, celle de la Tête de veau, ou encore l’Association amicale des amateurs d’authentiques andouillettes).

« ]! 0 5 c ] 0 La gastronomie conditionnée par l'avancée des connaissances humaines, par la découverte de nouveaux pro­ duits, mais aussi de nouvelles techniques (cuis­ son, ustensile s).

Le cas du vin est exemplaire.

Jusqu'au XVIII• siècle, il n'est souvent qu'un simple jus de raisin; il ne peut devenir un grand cru qu'après la découverte des techniques de fer­ mentation.

Il en va de même dans le domaine de la cuisson.

Jusqu'au Moyen Âge, les aliments sont essentiellement bouillis ou rôtis.

Les épices sont, à cette époque, utilisées en surabondance pour masquer la médiocrité des plats.

L'invention du «potager >>, l'ancêtre du fourneau, est alors capi­ tale.

II permet de mijoter ou de braiser (maintien à feu doux) des viandes et des poissons, d'effec­ tuer des fonds afin d'élaborer des sauces plus travaillées auxquelles on peut ensuite ajouter des aromates tels que l'échalote, la ciboulette et la truffe noire.

Le potager permet d'enterrer défi­ nitivement la cuisine médiévale, qui se maintient jusqu'au milieu du xvn• siècle.

Les sauces grasses à base de beurre font leur apparition ainsi que les jus, les coulis et le salé-sucré.

Les goûts évo­ luent, l'acidité s'amenuise.

Ceci s'explique égale­ ment par la découverte de nouveaux produits (canne à sucre, cacao, riz, maïs, pomme de terre, fraise) en provenance du Nouveau Monde ou d'ailleurs.

L'impulsion de la qualité est donnée par les rois de France, car ces hauts dignitaires sont en mesure de s'offrir les services de grands chefs.

Parallèlement, grâce au développement de l'imprimerie, apparaissent les premiers livres de cu isine.

Guillaume Tire!, dit Taillevent (1310-1395), cuisinier de Philippe VI en 1346, premier queux de Charles V, puis de Charles VI - qui va jusqu'à l'anoblir -, est le tout premier auteur d'un ouvrage qui traite de l'art d'accom­ moder les viandes (Le viandier).

Cependant, en devenant le fait du prince, la grande cuisine se fait ostentatoire.

L'apparat est de mise avec Catherine de Médicis (1519-1589), qui ramène d'Italie, en 1533, cuisiniers, pâtissiers et orfèvres des arts de la table.

Influencées par la Renaissan­ ce italienne, les convenances changent.

Le linge de table devient luxueux et les convives adoptent un certain maintien.

Les premières assiettes ap­ paraissent en 1536, sous le règne de François (••, puis la fourchette, sous Henri Ill (le verre n'est communément adopté que sous la Révolution).

Il faut désormais impressionner ses convives, en particulier les grands souverains d'Europe.

i Anthelme a Sri/lat-Savarin (175�1826), auteur de la Physiologie du goût, élabore une théorie du goût, montre le rôle social de la table et inaugure la littérature gastronomique.

Pour lui, le sujet de la gastronomie est tout ce qui peut être mangé.

Où l'acheter, comment le préparer, comment le présenter, quel est l'effet produit sur l'organisme ...

Ses écrits sont un mélange de considérations moralistes et de piquantes anecdotes.

......

Célèbre goinfre, le géant Gargantua, père de Pantagruel, inventé par Rabelais en 1532, est tout sauf un gastronome.

Joyeux compagnon débonnaire, il aime la vie et n'hésite pas à s'adonner à des excès.

Par sa faconde et ses écarts de conduite, il tranche sur la morale en vigueur à l'époque.

i Le splendide film du danois Gabriel Axel, A Le Festin de Babette (1987), avec Stéphane Audran, est un hymne à la gastronomie française.

CURNONSKY Celui que l'on a surnommé le prince élu des gastronomes est sans conteste le plus grand des chroniqueurs gastronomiques français.

De son vrai nom Maurice-Edmond Sailland, Curnons ky est né en 1872 à Angers, en Maine-et-Loire.

Venu suivre des études litté­ raires à Paris, il s'oriente rapidement vers le journalisme.

Sur le conseil d'Alphonse Allais, il choisit son pseudonyme.

Bientôt connu du Tout-Paris pour sa rondeur et son coup de fourchette, il signe dans le Journal la pre­ mière rubrique de • gastronomade •.

En 1921, il entreprend, avec son ami Marcel Rouff, l'impressionnant chantier de La France gastro­ nomique, tour de France de la bonne chère en vingt-huit opuscules .

En 1927, la revue Le bon gite et la bonne table organise un référendum pour élire •le prince des gastronomes •; la couronne lui échoit.

Il publie par la suite Les recettes des provinces de France, puis Les fines gueules de France que bon nombre de grands chefs actuels conservent amoureusement comme livre de de chevet.

Fondateur et premier prési­ dent de l'académie des gastronomes en 1930, il se dit d'emblée le défenseur de • ...

La bonne cuisine, marquée d'honnêteté et de simplicité, celle qui présente les choses avec le goût de ce qu'elles sont.

• En 1947, il fonde le magazine Cuisine et vin de France.. »

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