Devoir de Philosophie

VOULOIR ET DESIRER (cours de philosophie)

Publié le 10/07/2016

Extrait du document

philosophie

 

A. Vouloir

 

MOTIFS ET MOBILES DU VOULOIR

 

Le propre du vouloir humain le plus ordinaire est que la nature qui s’y manifeste touche à la raison et que la raison qui s’y déploie touche à la nature. L’homme veut ce qu’il veut certes, mais dans le présent de cet acte qu’il s’approprie, i) surplombe ce qui l’incite à vouloir, le meut et l’émeut. Que le vouloir soit réfléchi ou irréfléchi, conscient ou subconcient, le sujet n’en ôte pas pour autant ce qui le pousse à vouloir, ce qui le détermine à agir. Contrairement au désir, le vouloir à ses raisons. Il a ses présupposés autant rationnels qu’irrationnels. Il puise tant bien que mal à l’intérieur de ces deux sources. Il a ses mobiles, il a ses motifs. Il n’est dicible ou descriptible qu’à l’intérieur de cette jointure entre mobiles et motifs. Les mobiles dont il préc�de ce sont les penchants, les inclinations, les tendances ou les passions. Ce sont les forces psycho-somatiques qui propulsent vers l’action.

 

Les motifs ce sont par contre, toutes les raisons suivant lesquelles le sujet op�re dans son acte volontaire, le passage de la conception à l’exécution.

 

Cette description toute pure ou toute formelle conf�re un sens au schéma classique (enseigné dans les classes) selon lequel l’acte volontaire constitue l’unité de quatre moments irréductibles :

 

la conception d’une idée

 

la délibération

 

la décision

 

l’exécution.

 

Elle prédéfinit le vouloir humain comme \"le fait de consentir à un motif en agissant”.

 

PRÉSUPPOSÉS ET ELLIPSES DU VOULOIR

 

En effet, une volonté agit toujours, et toujours suivant DES MOTIFS. Sans motifs, elle se réduirait à une simple tendance, à un simple souhait.

 

Le VOULOIR prend appui sur un fond de réflexion et s’inspire “à la lumi�re de la raison”. Mais si le motif éclaire le vouloir, il ne le détermine pas à agir pour autant. Pour que la volition soit une volonté en acte il faut néanmoins le concours de l'impulsion afin de tirer le sujet de son inertie et l’introduire au cœur de l’exécution. Faute de quoi le vouloir demeure au stade de la résolution, dans l’embarras du choix ou l’examen de soi, bref il succombe dans l’inaction : ce qui est le sort du vélléitaire et non le ressort du mouvement volontaire. Par conséquent, nous pouvons considérer que le présupposé fondamental de toute volonté s’articule autour de deux dominantes :

philosophie

« En quoi le rapprochement suggéré entre nature et raison détermine l'essence du vouloir.

Il y a comme un malaise pour la pensée à se pencher sur "l'ambivalence" de son propre vouloir, dont on ne peut semble-t-il rien dire qui ne soit déjà équivoque, à savoir que le vouloir ne vise, somme toute, qu'à maintenir la puissance sensi· ble dans la ligne de la raison.

L'homme, dit-on, est un être double: comme être sensible, il a de' penchants, besoins et inclinations et comme être doué de raison, il a des préférences, aspira­ tions et représentations.

Son vouloir consiste précisément dans son pouvoir d'agir par raison et dans celui d'arraisonner ses impulsions.

LE VOULOIR DE LA TRADITION Il y a une raison apparente à admettre le bien-fondé d'une telle hypothèse et qui nous interpelle du côté de la tradition, à comprendre le vouloir à partir de cette double détermination et de l'intellect et du désir.

Ainsi chez les grecs, deux facultés semblent concourir à la production d'un mouvement volontaire : le désir et la représentation.

La volonté héllénique est une espèce à part mais çom­ prisc dans cette essence déterminante que l'on nomme : "désir naturel" (orexis).

Ce désir naturel (genre ou essence déterminante) est composé des espèces suivan­ tes : a - l'épithumia : constitue le désir aveugle ou l'appétit irrationnel.

b - le thumos : indique l'impulsion, l'emportement qui, de par son caractère impétueux, méconnaît la raison tout en s'y conformant dans une certaine mesure.

Ce serait le cœur obéissant à la raison, le cœur lorsque les passions se taisent.

c - le boulesis : révèle une sorte de désir rationnel et par là même volontaire.

Elle exprime le caractère noétique (rationnel) de la volonté comme "faculté supérieure de désirer" selon le mot de Kant.

LE VOULOIR COMME IMPULSION DU COE:UR Vouloir serait donc un désir raisonné.

Nous dirons aujourd'hui un désir sublimé, élevé et consolidé par le haut.

Le vouloir héllénique comme désir raisonné et raisonnable s'apparente moins au désir comme appétit irrationnel (épithumia) dont le siège nous dit Platon est dans le ventre, qu'à l'impulsion du cœur (thumos), région pré-éclairée ou sur­ éclairée par la raison donc favorable à la sublimation ou à la domestication rationnelle ou raisonnable.

La volonté émanerait du cœur, comme de sa source et ce serait la raison qui lui indiquerait le chemin à suivre et le but à poursuivre.

Cette tendance volontariste du cœur, attestée et soutenue par un certain plato­ nisme (notamment dans La République) ne délivre pas pour autant le vouloir du désir, elle ne dit pas encore le propre du vouloir ou sa différence spécifique.

En effet, la volonté intelligente demeure chargée et la volonté désirante, éclairée par l'intelligence.

Cependant, il y a un semblant d'affranchissement du vouloir à l'égard du désir lorsqu'il est question non plus de la description psychologique, mais de la prescription pratique ou morale.

LE VOULOIR PRATIQUE ET MORAL Le vouloir ne s'éclaire dans sa pureté originelle qu'à partir de cette avancée vers le pratique.

Que l'on songe à la "PROAIRESIS" aristotélicienne comme à une. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles