La IIIe République, régime d'assemblée?
Publié le 21/01/2013
                             
                        
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sur l’avis conforme du Sénat, dissoudre la Chambre des députés avant l’expiration légale de  
son mandat ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Toutefois, la façon dont Mac-Mahon a utilisé cette prérogative l’a discréditée  
aux   yeux   des   républicains   ;   elle   est   apparue   comme   une   atteinte   aux   droits   de   la   Nation  
représentée par la Chambre des députési.
                                                            
                                                                                
                                                                    De ce fait, en 1879 lorsque J.
                                                            
                                                                                
                                                                    Grévy - un républicain  
modéré – succède à Mac-Mahon, il accepte dans son discours le principe de la non utilisation  
du   droit   de   dissolution.
                                                            
                                                                                
                                                                      Désormais   J.
                                                            
                                                                                
                                                                      Grévy   mais   aussi   les   futurs   chefs   d’État   hésiteront   à  
utiliser ce droit ; d’où le nom « Constitution Grévy ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Par exemple, en 1924, le Parlement
contraint   A.
                                                            
                                                                                
                                                                      Millerand   à   démissionner   parce   qu’il   envisageait   d’avoir   recours   à   ce   droit.
Ainsi,   l’abandon   du   droit   de   dissolution   prévu   dans   la   «   Constitution   Grévy   »   limite  
l’indépendance   des   Présidents   sous   la   IIIe   République   vis-à-vis   des   Chambres,   ce   qui  
déséquilibre,   en   son   lieu,   la   balance   de   pouvoir   au   profit   du   Législatif..
Ceci   étant   dit,   suite   à   la   «   Constitution   Grévy   »   le   retour   au   parlementarisme   moniste   avec  
l’abandon du droit de dissolution rend l’Assemblée Nationale, qui exerce déjà des fonctions  
importantes  (par exemple : le Sénat peut être constitué en Cour de Justice pour juger sur un  
plan pénal les membres de l’Exécutif) un élément prépondérant du système politique de la IIIe  
République, mais  qui néanmoins  a délégué  par la force des  choses, en cas  de nécessité, une  
partie de ses pouvoirs à l’Exécutif.
L’inefficacité du travail parlementaire au début du XXe siècle amène le Parlement à accepter  
durant la Première Guerre mondiale de déléguer au Gouvernement le pouvoir de faire la loi.
                                                            
                                                                                
                                                                     
Toutefois,   même   en   1924,   Poincaré   obtient   l’autorisation   du   Parlement.
                                                            
                                                                        
                                                                      Cette   pratique   de  
décrets   –   lois   aboutira   à   une   généralisation   entre   1934   et   1940.
Le pouvoir à légiférer représente depuis des siècles la fonction essentielle du Législatif.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ainsi,  
la pratique des décrets-lois, qui reste néanmoins inconstitutionnelle, constitue la preuve d’un  
partage de pouvoirs entre le Législatif et l’Exécutif.
                                                            
                                                                                
                                                                    Dans 
cette perspective, il faut préciser que souvent ce n’étaient pas les assemblées qui légiféraient  
mais   souvent   les   partis   politiques   ;   la   loi   est   initiée   et   approuvée   avant   tout   par   les   partis.
Ce constat nous incite, par conséquent, à nuancer l’idée que la IIIe République avait organisé  
et   pratiqué   un   régime   déséquilibré   au   profit   de   l’Assemblée   Nationale   et   voire   même   à  
supposer   que   la   IIIe   République   construite   pour   une   monarchie   parlementaire   devient  
rapidement un support pour une partitocratie.
II.
                                                            
                                                                                
                                                                      Une   partitocratie   favorisée   sous   la   IIIe   République   par   la   constitution   Grévy
La   «   Constitution   Grévy   »   est   considérée   dans   l’Histoire   constitutionnelle   de   la   IIIe  
République un facteur  fondamental  qui contribue à l’effacement  de la fonction du Président  
derrière   les   partis.
                                                            
                                                                                
                                                                      En   effet,   le   discrédit   du   droit   de   dissolution   ainsi   que   le   retour   au  
parlementarisme   moniste   transforme   le   President-Monarque   en   un   Président   dessaisi   de   ses  
privilèges essentiels.
Désormais, bien qu’il continue a intervenir dans le domaine consensuels tels que diplomatie  
ou   politique   coloniale,   son   choix   des   ministres   est   un   acte   passif   d’enregistrement   de   la  
volonté des partis.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il n’existe pas en France à cette époque comme en Angleterre, deux partis  
organisés   fortement,   ayant   à   leur   tête   des   leaders   incontestables   devenant   automatiquement  
ministres ou chefs du gouvernement lorsque l’un des partis l’emporte.
                                                            
                                                                                
                                                                    C’est ainsi, il est rare
que des personnes soient nettement désignées au Chef de l’État par les indications du pays ou  
le   vœu   des   Chambres.
                                                            
                                                                                
                                                                      Il   reste   donc   dans   les   limites   assez   larges   des   indications   des   partis.
                                                                                                                    »
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