Devoir de Philosophie

Le Président de la IIIe et de la Ve République

Publié le 11/11/2013

Extrait du document

Donnet Raphaelle DISSERTATION DROIT CONSTITUTIONNEL LE PRÉSIDENT DE LA IIIe et la Ve REPUBLIQUE « Le président de la République ne saurait être confondu avec aucune fraction. Il doit être l'homme de la nation tout entière, exprimer et servir le seul intérêt national » a déclaré le Général De Gaulle, père fondateur de la Vème République. Sous la IIIe comme la IVe République, le pouvoir exécutif n'a aucune assise indépendante du Parlement. Les propos de De Gaulle s'inscrive en rupture par rapport à l'idée d'une suprématie parlementaire de la IIIème République dans laquelle le Parlement avait toujours le dernier mot. Dans un discours célèbre, prononcé à Bayeux le 16 juin 1946, au moment où la Constitution de la IVe République était en voie d'élaboration, le Général De Gaulle condamne un tel système. Pour lui, le président de la République est le garant de l'intérêt national. Il doit donc se situer au-dessus des luttes partisanes. Or, en raison de son mode d'élection, le Parlement se trouve toujours sous l'emprise des partis politiques. Selon De Gaulle, il faut que le chef de l'État soi élu « par un collège électoral plus large, et composé de manière à faire de lui le Président de l'Union française en même temps que celui de la République ». Il choisirait ses membres du gouvernement qui, tout en étant responsables devant le Parlement, n'auraient plus besoin d'être investis par celui-ci, c'est du chef de l'État que doit procéder le pouvoir exécutif. Il disposerait librement du droit de dissolution ce qu'il lui permettrait « de servir d'arbitre au-dessus des contingences politiques, soit normalement par le conseil, soit dans les moments graves de confusion, en invitant le pays à faire connaitre, par les élections, la décision souveraine ». De Gaulle remet donc en question le principe de la souveraineté parlementaire : il s'appuie sur l'idée de la séparation des pouvoirs, de leur indépendance, déclarant que l'exécutif ne saurait procéder du législatif. Cette idée de donner à l'exécutif une assise indépendante du Parlement et de confier au chef de l'état des pouvoirs importants était alors tout à fait étrangère à la tradition républicaine française. Il s'agira donc pour nous de voir la mesure dans laquelle il est possible d'affirmer que le président de la République gagne en légitimité et en autorité sous la Ve République, qu'il n'est pas seulement un chef de l'État, à titre représentatif comme dans la IIIe République mais aussi un chef de l'exécutif sur le même plan que le gouvernement. Nous verrons dans un premier temps que l'institution présidentielle gagne en stabilité et en autorité de 1875 à 1958 puis dans un second temps comment cette affirmation se traduit à travers les pouvoirs attribués au président de la République dans la Constitution et comment la pratique peut la nuancer. I / Une institution présidentielle gagnant en stabilité et en autorité de 1875 à 1958 Nous verrons dans un premier temps comment le mode d'élection du président de la République a évolué et tendu vers une légitimité à gouverner, avant de voir dans un second temps le passage d'une absence totale de responsabilité du président à sa responsabilisation progressive sous la Ve asseyant son autorité. Le mandat présidentiel gagnant en légitimité par une évolution du système d'élection d'une république à l'autre Aux vues de l'article 2 de la loi constitutionnelle du 25 février 1875, le président de la République est élu pour sept ans, à la majorité absolue des suffrages par le Sénat et la Chambre des Députés réunis en Assemblée Nationale. Marqués par le mauvais souvenir de 1848 qui leur apprenait qu'un chef de l'État élu par le peuple est presque fatalement conduit à détruire les institutions républicaines, les constituants de 1875 n'ont pas voulu commettre la même erreur. Ils choisirent un mode de désignation, qui s'il favorise en certain effacement du chef de l'État, a du moins l'avantage d'éviter que les suffrages populaires portent à la tête de l'État un homme tenté d'abuser de son pouvoir et de son prestige que lui valent et sa situation et son élection. Le vote se caractérise par deux règles qui visent à affranchir le président de toute sujétion vis-à-vis des partis et de l'Assemblée : le vote a lieu au scrutin secret et l'élection a lieu à la majorité absolue, ce qui assoit l'autorité du président élu. D'après le texte original de la Constituti...

« Nous verrons dans un premier temps comment le mode d’élection du président de la République a évolué et tendu vers une légitimité à gouverner, avant de voir dans un second temps le passage d’une absence totale de responsabilité du président à sa responsabilisation progressive sous la Ve asseyant son autorité.

A- Le mandat présidentiel gagnant en légitimité par une évolution du système d’élection d’une république à l’autre Aux vues de l’article 2 de la loi constitutionnelle du 25 février 1875, le président de la République est élu pour sept ans, à la majorité absolue des suffrages par le Sénat et la Chambre des Députés réunis en Assemblée Nationale.

Marqués par le mauvais souvenir de 1848 qui leur apprenait qu’un chef de l’État élu par le peuple est presque fatalement conduit à détruire les institutions républicaines, les constituants de 1875 n’ont pas voulu commettre la même erreur.

Ils choisirent un mode de désignation, qui s’il favorise en certain effacement du chef de l’État, a du moins l’avantage d’éviter que les suffrages populaires portent à la tête de l’État un homme tenté d’abuser de son pouvoir et de son prestige que lui valent et sa situation et son élection.

Le vote se caractérise par deux règles qui visent à affranchir le président de toute sujétion vis-à-vis des partis et de l’Assemblée : le vote a lieu au scrutin secret et l’élection a lieu à la majorité absolue, ce qui assoit l’autorité du président élu.

D’après le texte original de la Constitution (art.

6), le président sous la Ve République était élu pour sept ans – conformément à une tradition dont l’origine s’expliquait par une espérance de vie prêtée au trône – au suffrage direct.

Le collège électoral comprenait les membres du Parlement et des conseils généraux, ainsi que des représentants des conseils municipaux.

Ce mode d’élection établi en 1958 répondait à l’intention de soustraire la désignation du Président de la République à l’emprise des partis.

En 1962, compte tenu d’une part de la disparition de la communauté et, d’autre part, de l’évolution du régime dont la pratique politique avait accentué le caractère plébiscitaire, il devenait possible d’envisager l’élection du chef de l’état au suffrage universel direct.

Préparé par le gouvernement, un texte modifiant en ce sens l’article 6 de la Constitution fut soumis à la votation populaire et adopté par référendum le 28 octobre 1962.

Par ailleurs, la limitation de la durée du mandat présidentiel était une question récurrente.

Il en était question depuis fort longtemps, puisque, en 1973 déjà, le président Pompidou, atteint par la maladie, avait fait déposer un projet de loi constitutionnelle en vue de l’établir.

Voté à de courtes majorités par les députés et les sénateurs, en réalité très réticents, ce projet n’a même pas été soumis au Congrès.

Ni le président Giscard d’Estaing ni les président Mitterrand ou Jacques Chirac n’ont cherché à reprendre le projet.

Ce dernier s’est finalement rallié à la condition qu’il s’agisse d’un quinquennat « sec », c'est-à-dire que le projet ne comporte aucune autre disposition que celle concernant la durée du mandat et qu’il ne soit susceptible d’aucun amendement lors de son passage devant les assemblées.

Un seul mot est changé à l’article 6 de la Constitution.

Il fallait encore, aux termes de l’article 89 de la Constitution un vote de confirmation du Congrès et du peuple.

Pour la première fois depuis 1958, le président a décidé d’utiliser la procédure de confirmation référendaire.

Les électeurs ont approuvé le projet, devenu loi constitutionnelle, en désertant les urnes : le quinquennat a été adopté par le peuple dans la plus grande indifférence, alors même qu’il bouleversait les institutions.

Enfin, dans sa rédaction issue de la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008, l’article 6 de la Constitution précise désormais dans son deuxième alinéa que « nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ».

En passant d’une élection à la majorité absolue des suffrages, à une élection au système direct puis à un système d’élection au suffrage universel direct, le président de la République démontre sa légitimité qu’il ne possédait pas avant face à des assemblées issues et représentatives du peuple.

Le président gagne donc en autorité, une autorité et un pouvoir qu’il tend à assoir notamment par sa « responsabilisation » d’une république à l’autre.

B- La responsabilisation du Président de la République Inscrite dans la Constitution de la IVe République, l’irresponsabilité du président (art 6 : « le président de la République n’est responsable qu’en cas de haute trahison ») rencontre certaines limites, lorsque, le président, sort du rôle effacé qui doit être le sien en vertu de la pratique du régime.

La démission forcée de Millerand en est un bon exemple.

Élu en 1920, Millerand prononce trois ans plus tard un discours le 14 octobre à Évreux, dans lequel il prend position sur le fonctionnement des institutions et préconise une. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles