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Analyse linéaire, Chapitre 6 Les Misérables

Publié le 02/01/2014

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Situation du texte Victor Hugo : Une figure emblématique de la littérature française et chef de file du mouvement romantique (mouvement qui cherche à peindre les états d'âmes, c'est le sentiment et la raison). Son engagement politique se retrouve dans ses oeuvres, le Dernier jour d'un condamné et plus particulièrement dans Les Misérables. Les Misérables : OEuvre majeure de Victor Hugo, il avait lui-même déclaré après l'avoir achevé en 1862 qu'il pouvait mourir en paix. Décrit la vie de Misérable de Paris mais gravite plus particulièrement autour du personnage de Jean Valjean ancien Bagnard. L'extrait : chapitre 6, analepse au récit principal (Jean Valjean vient de s'endormir dans la maison de l'Evêque). Narre la vie de Jean Valjean avant son arrivée à Digne et avant même sa déportation pour Toulon. Ici il s'agit de la raison de son envoi au bagne jusqu'à son « incarcération ». Caractérisation  Disproportion entre la cause et la conséquence. Après avoir volé un pain il perd sa propre identité. On peut aussi noter l'alternance presque régulière entre passage narratifs et commentaires du narrateur. Problématique  En quoi, à travers l'histoire de Valjean, l'auteur dénonce-t-il un système judiciaire qui broie les hommes, des hommes qui de surcroît ne sont pas profondément des criminels ? Thème récurrent chez Hugo. Découpage  Première partie de la ligne 1 à 13 : Le vol de Jean Valjean Deuxième partie de la ligne 14 à 27 : Une sentence qui accable Valjean, le bouleverse. Troisième partie de la ligne 28 jusqu'à la fin : Le bagne détruit Jean Valjean, l'homme qui a volé un pain n'existe plus, l'expiation. Le vol de Valjean, un vol presque justifié La description des faits Le vol constitue une rupture, autant dans les habitudes de vie de Isabeau que dans l'existence de Valjean. « Bras » aucune identification, une sorte de métonymie qui réduit le voleur à son bras comme si au final ce n'était pas vraiment lui, que son bras le forçait à agir. Le voleur jette le pain, il renonce clairement à l'objet de son vol, il ne veut plus être un voleur. Au moment de l'identification du voleur, au moment où l'on reconnait Valjean c'est un homme qui a renoncé à l'objet de son vol, qui est blessé et même si les preuves l'accablent sa culpabilité en semble atténuée. Description des faits, déposition dont Isabeau aurait très bien pu être l'auteur La plaidoirie en faveur de Valjean On retrouve la forme de la déposition avec « Ceci se passait en 1795 » avec une sorte de nécessité de contextualiser pour ensuite passer en quelque sorte au tribunal. L'utilisation du chef d'accusation exact est un des éléments qui conforte cette interprétation. « Il y a contre les braconniers un préjugé légitime » concession qui amorce une plaidoirie en faveur des braconniers. Démonstration, syllogisme, raisonnement logique. Parallélisme de construction « Les villes font des hommes... » « La montagne, la mer, la forêt font des hommes... » qui souligne l'opposition entre ses deux types d'hommes, humanité préservée. Essaye de convaincre le lecteur qu'il ne s'agit pas d'un criminel. Conclusion de la première partie  Cet homme trainé donc au tribunal apparait comme un homme bourru mais un homme tout de même, il a de plus renoncé à l'objet de son vol. Mise en avant de facteur qui pourrait justifier le fait qu'on le gracie mais. Une sentence qui accable Valjean, le bouleverse La sentence « Jean Valjean fut déclaré coupable. Les termes du code étaient formels. » Succession de deux phrase courtes, lapidaires qui tombent lourdement au même titre que le jugement. A ces deux phrases courtes, l'auteur oppose deux phrases plus longues dont une exclamative qui témoigne de son indignation soulignait par l'image du naufrage « La société s'éloigne ». Malgré cette indignation le verdict est tombé. Une autre phrase lapidaire et froide s'en suit pour rappeler que malgré cette indignation rien ne peut changer ce qui a été décidé par le tribunal. Jean Valjean face à cette sentence « L'abandon d'un être pensant » ignoré par la société. Phrase longue pour décrire la victoire à Montenotte et phrase courte juxtaposé pour la grande chaîne. Importance relative de l'envoi d'homme au bagne, rien d'extraordinaire. Banalisation de la destruction d'un homme. Une fois de plus, Valjean se distingue des autres bagnards, un ancien guichetier de la prison, habitué à ce genre de situation, habitué à l'exposition de « grande chaîne » le remarque et le désigne même comme « Malheureux ». Malheureux, un adjectif qu'on associe à une victime pas à un criminel Scène très visuelle, très précise à travers les yeux du Guichetier « Quatrième cordon dans l'angle nord de la cour », Assis par terre comme les autres mais se distingue. Décrit un homme perdu, le criminel est devenu victime, perdu, désemparé « Pauvre homme » encore une fois terme qui conviendrai mieux à une victime. Accumulation qui témoigne de l'accablement de Valjean, témoigne de sa dimension humaine. La destruction de Valjean « Il partit pour Toulon » Réalité dure, à nouveau phrase Lapidaire qui stoppe l'envolé concernant Valjean, qui pourrait le rendre plus humain, signe la fin de son humanité. Accumulation qui souligne les conditions excessivement dure du voyage. Succession de phrase simple, décrit avec froideur la déshumanisation de Valjean, du numéro 24601. Fatalité, dimension religieuse, comme résigné, déterminisme qui perd foi en tout « sans guide » après avoir perdu ce qu'il avait. Phrase longue, la phrase avec cette gradation « Enfoncèrent » « s'engloutissent », « disparaissent » elle-même est un méandre dans lequel on s'enfonce. Phrase courte à nouveau, lapidaire, oscille entre lyrisme et réalité, cible la véritable idée. Après la déportation, la disparition de Valjean, c'est la disparition de sa soeur et de de ses enfants ils ne sont plus rien, même Valjean les oublie et le parallélisme de construction le souligne, tout a oublié. Homme endurci qui oublie son nom et même jusqu'à la raison de sa condamnation. « Voilà tout », phrase nominale, ce raccourci presque saisissant qui ponctue l'idée de la cicatrice. Valjean est un homme endurci par le bagne qui a oublié, c'est tout ce qu'il y a à savoir.

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