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Aristote, Histoire des animaux (extrait) Médecine exceptée, l'histoire de la biologie trouve ses racines dans l'oeuvre d'Aristote relative à la philosophie des êtres vivants.

Publié le 27/04/2013

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Aristote, Histoire des animaux (extrait) Médecine exceptée, l'histoire de la biologie trouve ses racines dans l'oeuvre d'Aristote relative à la philosophie des êtres vivants. Dans son Histoire des animaux, volumineux traité de dix livres (dont le dernier est toutefois considéré comme inauthentique), il ne décrit pas moins de 400 espèces, parmi lesquelles on estime qu'il en a disséqué une cinquantaine. Conformément à son titre (le terme « histoire « dans son ancienne acception correspond à une recherche rationnellement menée, sans inclure de notion de temps), cet ouvrage se veut un recueil de descriptions détaillées et précises des animaux, tant sur les plans de l'anatomie et de la physiologie que du comportement. Histoire des animaux d'Aristote Différentes classes d'animaux Les différences entre les animaux concernent leur genre de vie, leurs actes, leur caractère, leurs organes. Nous allons d'abord en parler d'une manière générale, puis nous nous arrêterons sur chaque genre. Les différences relatives à la manière de vivre, aux actes, au caractère, sont les suivantes. Les animaux sont aquatiques ou terrestres. Ils peuvent être aquatiques de deux façons : les uns parce qu'ils passent leur vie et se nourrissent dans l'eau, qu'ils l'absorbent et la rejettent, et qu'ils ne peuvent vivre s'ils en sont privés, comme la plupart des poissons ; les autres se nourrissent et passent leur vie dans l'eau, mais ils absorbent de l'air et non de l'eau, et se reproduisent hors de l'eau. Plusieurs de ces animaux ont des pieds, par exemple la loutre, le rat d'eau, le crocodile, d'autres ont des ailes, comme la mouette, le grèbe, d'autres sont sans pieds, par exemple le serpent d'eau. Certains autres trouvent leur nourriture dans l'eau et ne peuvent vivre au dehors, et pourtant ils n'aspirent ni air ni eau, par exemple l'actinie et les coquillages. Parmi les animaux aquatiques, les uns vivent dans la mer, d'autres dans les cours d'eau ou les étangs, d'autres dans les marais, comme la grenouille et le triton. Différents modes de vie Parmi les animaux terrestres, les uns aspirent et rejettent l'air (c'est ce qu'on appelle l'inspiration et l'expiration), par exemple l'homme et tous les animaux terrestres qui ont des poumons, les autres n'absorbent pas d'air mais vivent et trouvent leur nourriture sur la terre, par exemple la guêpe, l'abeille et les autres insectes. J'appelle insectes les animaux dont le corps présente des segments soit sur le dos, soit sur le dos et sur le dessous du corps. Beaucoup d'animaux terrestres, nous l'avons vu, tirent leur nourriture de l'eau ; au contraire, parmi les animaux aquatiques qui absorbent l'eau, aucun ne prend sa nourriture sur la terre. Mais certains animaux vivent d'abord dans l'eau, puis changent de forme et vivent hors de l'eau ; c'est le cas des vers de rivière : car de ces vers se forme l'oestre. D'autre part, certains animaux restent fixés au même endroit, les autres se déplacent. Les premiers se trouvent dans l'eau, mais il n'y en a pas parmi les animaux terrestres. Au contraire beaucoup d'animaux aquatiques vivent attachés, par exemple plusieurs genres de coquillages. Il semble aussi que l'éponge ait quelque sentiment : la preuve, c'est, dit-on, qu'elle est plus difficile à détacher si l'on s'approche sans précaution. Il en est aussi qui tantôt sont fixés tantôt se détachent, par exemple une variété de ce qu'on appelle les actinies. Certains se détachent la nuit et vont chercher leur nourriture. Beaucoup, sans être attachés, n'ont pas la faculté de se mouvoir, par exemple les huîtres et ce qu'on appelle les holothuries. D'autres nagent, par exemple les poissons, les céphalopodes et les crustacés comme les langoustes. D'autres marchent, par exemple le genre des crabes : ceux-ci en effet sont par nature aquatiques et ont la faculté de marcher. Parmi les animaux terrestres les uns volent, comme les oiseaux et les abeilles, chacun à sa façon, les autres se meuvent sur le sol : parmi ceux-ci les uns marchent, d'autres rampent, d'autres se meuvent par ondulations. Mais aucun ne se borne à voler, à la différence du poisson qui ne peut, lui, que nager. En effet, même les animaux à ailes membraneuses peuvent marcher : la chauve-souris a des pieds ; et le phoque a des pieds atrophiés. Certains oiseaux ont les pieds faibles et pour cette raison on les appelle « apodes «. Ce genre d'oiseaux de petite taille est excellent pour le vol. D'ailleurs il est presque de règle que les oiseaux qui leur ressemblent soient d'excellents voiliers mais ne puissent pas marcher, par exemple l'hirondelle et le martinet. Tous ces oiseaux ont les mêmes moeurs, la même disposition des ailes, et leur aspect est très voisin. Mais l'apode se montre en toute saison, le martinet seulement en été lorsqu'il pleut. C'est alors qu'on le voit et qu'on le prend. D'ailleurs, en général, cet oiseau est rare. La plupart des animaux sont capables de nager et de marcher. Source : Aristote, Histoire des animaux, trad. Par Pierre Louis, Paris, Belles-Lettres, 1964. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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