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ballade - littérature.

Publié le 28/04/2013

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ballade - littérature. 1 PRÉSENTATION ballade (littérature), poème de forme libre et d'inspiration folklorique, issu d'une chanson médiévale. Dans la France du Moyen Âge, la ballade est un type de chanson à danser ; elle évolue pour devenir une forme musicale chantée avant de se transformer en un poème composé sur le modèle des chansons originelles. C'est à partir du XVIIIe siècle, et dans toute l'Europe, qu'elle devient un poème narratif de forme libre et de tradition (ou d'inspiration) folklorique. 2 XIVE-XVIE SIÈCLE Le renouveau musical du XIVe siècle fait d''un air à danser, hérité de l'estampida des troubadours, une forme chantée élaborée. Guillaume de Machaut a écrit des virelais ou « chansons balladées « (forme équivalente à la ballata italienne) ainsi que des rondeaux et ballades. Ses rondeaux et ballades sont toujours polyphoniques : ils se chantent à deux ou quatre voix, mais le plus souvent à trois voix. En général, une seule de ces voix chante un texte, mais Machaut a l'idée de faire des compositions à plusieurs textes superposés. Pour ce faire, il compose une ballade, intitulée « Je voy assez puisque je voy ma Dame «, en ayant soin d'utiliser les mêmes rimes et les mêmes refrains qu'un texte d'un autre auteur, « Quand Theseus, Hercules et Jason « : ainsi, il devient possible de mettre les deux textes en musique en les superposant comme dans un motet. Le texte des ballades de Machaut est composé de trois strophes, longues de sept à dix vers. Chacune d'elles établit des liens complexes avec les deux autres par un système de reprise de phrases musicales de l'une à l'autre. En outre, les mêmes rimes, disposées de la même façon, sont reprises dans les trois strophes et le dernier vers de chacune est identique, formant une sorte de refrain. Eustache Deschamps, quant à lui, utilise souvent la strophe de neuf vers (huit décasyllabes et un vers de sept syllabes). La ballade recourt parfois à l'envoi, qui est une strophe de clôture où le poète s'adresse à son destinataire (parfois sous la forme d'une dédicace). Au XVe siècle, la ballade préfère les vers égaux de dix, huit ou sept syllabes, formant des strophes de sept à treize vers. L'Épitaphe Villon, dite Ballade des pendus (de François Villon, 1463), utilise par exemple le dizain ; elle est composée de trois strophes, d'un envoi au « Prince Jhesus « avec un refrain (« Mais priez Dieu que tous vueille alsouldre ! «). Encore pratiquée par Clément Marot, la ballade française ne survit guère au 3 XVIe siècle, à cause du retour aux formes antiques prôné par la Pléiade ; elle fleurit cependant comme forme populaire dans d'autres pays d'Europe. APRÈS LE XVIIE SIÈCLE À partir du XVIIIe siècle, on appelle ballade une forme libre, narrative plutôt que lyrique. Il s'agit surtout d'un texte de chanson conservé par le folklore ou d'un poème original réinventé dans le sens de la tradition. Les sujets sont souvent puisés dans les anciennes mythologies, les légendes populaires ou les souvenirs de la littérature médiévale. Les ballades populaires anglaises (« Babes in the Wood «, « « Sir Patrick Spens «, « Chavy Chase «) paraissent en recueil dès le XVIIIe siècle (T. Percy, Reliques de l'ancienne poésie anglaise, 1765) : elles alimentent alors la rêverie « gothique « des romantiques (William Wordsworth, Samuel Taylor Coleridge, John Keats, lord Byron) aux préraphaélites. Porté par le « réveil des nations «, le phénomène se répercute en Irlande et en Écosse. Il gagne l'Allemagne, où Achim von Armin et Clemens Brentano compilent d'anciennes ballades dans un recueil commun, le Cor enchanté de l'enfant (Des Knaben Wunderhorn, 1806-1808). Cette époque voit également émerger les ballades littéraires du Sturm und Drang : Lénore, de G.A. Bürger ou le Roi des aulnes, de Johann Wolfgang Goethe. À l'époque classique, la ballade est illustrée par Goethe encore et par Friedrich von Schiller, tournant parfois aux poèmes moralisants (Gottlieb Konrad Pfeffel, Theodor Körner) ou rejoignant le fonds de la chanson populaire (Eduard Mörike). La veine politique et satirique de la ballade au XIXe siècle (avec des mouvements comme la Jeune-Allemagne) se perpétue au siècle suivant avec Bertolt Brecht, Christa Wolf ou Wolf Biermann. C'est dans les pays scandinaves que le fonds de ballades traditionnelles (folkeviser) reste le plus riche, le plus ancien et le plus diversifié : là aussi, les ballades ont alimenté la littérature (Peer Gynt d'Henrik Ibsen trouve ainsi son inspiration dans les ballades islandaises de revenants). En France, le retour à la ballade populaire (Victor Hugo, « la Fiancée du timbalier «, « le Pas d'arme du roi Jean «) n'a pas profondément marqué l'histoire littéraire et demeure moins important que le retour à la ballade lyrique française, constatée depuis Jean de La Fontaine jusqu'à Louis Aragon. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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