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essai - littérature.

Publié le 28/04/2013

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essai - littérature. 1 PRÉSENTATION essai (littérature), ouvrage théorique dans lequel un auteur expose librement, sans être soumis à des contraintes formelles, des considérations sur un sujet donné. Ce qui caractérise principalement l'essai, c'est cette liberté -- qui s'exerce aussi dans le ton -- liée à l'absence de codification formelle ou de règles génériques. Du fait même de la diversité formelle qui le caractérise, l'essai est l'une des formes que peuvent prendre les écrits polémiques ou satiriques, ce en quoi il diffère de la dissertation ou du traité. Libre dans son style comme dans sa composition et dans la nature du sujet abordé, l'essai peut être court, sans que cette brièveté soit pour autant une règle ; c'est en cela qu'il se distingue de la thèse. 2 LES ORIGINES DE L'ESSAI Même si les oeuvres d'écrivains latins tels Cicéron, Sénèque ou Plutarque peuvent être considérées a posteriori comme des archétypes du genre, la naissance de l'essai en tant que genre remonte à la Renaissance, et tout particulièrement à l'oeuvre inaugurale de Montaigne. L'épanouissement de cette forme d'écrit peut passer pour une conséquence de la priorité que la Renaissance a accordé à l'individu, mais il découle aussi, sans doute, de l'inclination de cette époque pour l'exploration du moi et pour l'étude des relations de l'individu avec la société et le monde extérieur. Les Essais, dont la publication commença en 1580 pour s'achever en 1595, sont contemporains d'une période de profonds bouleversements dans la vie intellectuelle et sociale, correspondant à la fin de cet humanisme optimiste qu'illustrait, à l'aube de la Renaissance, le discours De la dignité humaine de Pic de la Mirandole (1486). La postérité s'est étonnée de la composition visiblement aléatoire des Essais. L'oeuvre, en effet, se présente comme un ensemble de méditations apparemment livrées au hasard d'une plume capricieuse et compliquées de digressions. Le texte, en outre, brasse et commente un très grand nombre de références littéraires latines, sous forme de fragments, qui témoignent de l'immense érudition classique de l'auteur. Méditation sur la mort, sur la maladie, sur la vie sociale et politique, sur les grands de ce monde, les Essais sont avant tout un portrait « en mouvement « de Michel de Montaigne lui-même. Plus tard, Pascal, admiratif mais scandalisé par le scepticisme religieux des Essais, dénoncera l'orgueilleux et « sot projet « que Montaigne avait « de se peindre «. Un siècle plus tard, c'est Rousseau qui accusera Montaigne de ne se peindre que « de profil « et de n'avouer que des défauts agréables. Si Montaigne a choisi d'intituler son ouvrage « essais «, et non « mélanges « ou « commentaires «, comme il aurait pu le faire en raison de ses nombreuses analyses des auteurs grecs et latins, c'est parce qu'il voulait ne s'inscrire dans aucun genre, pour marquer la nature multiple et libre de ses réflexions. Paradoxalement, ce choix antigénérique (formulé contre une classification réductrice de la littérature en genres et en catégories) a créé un genre. 3 LES DIFFÉRENTES SORTES D'ESSAIS Défini par l'absence de contraintes formelles, l'essai est un genre souple et entièrement adaptable au dessein de l'auteur, que ce dessein soit sérieux, comme en témoignent les Essais ou conseils civiques et moraux (1597-1625), de sir Francis Bacon, quasi contemporains de ceux de Montaigne, ou léger, comme le sera, deux siècles plus tard, l'essai sur le Plaisir de haïr, (1823) de William Hazlitt. Un certain nombre de textes philosophiques, à toutes les époques, se sont intitulés « essais «, ainsi l'Essai sur l'entendement humain, de Locke (1690), l'Essai sur les moeurs et l'esprit des nations, de Voltaire (1769) ou les Essai sur les données immédiates de la conscience, de Bergson (1889). C'est dans le domaine de la philosophie politique que l'essai a été utilisé de la façon la plus pertinente, car il est particulièrement apte à l'exposition d'un point de vue critique, polémique ou novateur, se montrant alors susceptible de faire naître le scandale. Intituler un ouvrage « essai « revient dès lors à revendiquer une liberté d'examen. Parmi les textes les plus célèbres de la littérature essayiste dans le domaine de la philosophie politique, figurent, entre autres, les deux discours de Rousseau, le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (1755) et le Discours sur les lettres et les arts (1750), qui relèvent de l'essai même s'ils n'en portent pas le nom, mais aussi l'Essai sur les révolutions, de Chateaubriand (1797), les Considérations sur la France, de J. de Maistre (1797) ou encore l'Essai sur l'inégalité des races humaines, de Gobineau (1853-1855). Le sous-genre de l'essai satirique ou polémique a largement été illustré à toutes les époques. À cet égard, on pourra citer de nombreux essayistes anglo-saxons, parmi lesquels Charles Lamb, dont les Essais d'Elia sont un recueil de ses articles écrits pour le London Magazine entre 1823 et 1833. Mentionnons aussi Swift, auteur d'essais polémiques qui sont des satires d'une ironie mordante : le modèle du genre est une célèbre parodie d'essai, attribuée à un prétendu économiste et intitulée Modeste Proposition pour empêcher les enfants des pauvres en Irlande d'être à la charge de leurs parents ou de leur pays, qui propose, arguments à l'appui, de manger les enfants des pauvres comme solution rationnelle au problème de la misère en Irlande. L'essai peut traiter de toutes les matières, ce qui signifie que le sujet ne saurait jouer comme critère de définition du genre : il a indifféremment pour objet l'histoire (Essais de critique et d'histoire, de Thomas Macaulay, 1843), les mathématiques (Essai philosophique sur les probabilités, de Laplace, 1814) ou la littérature (Essai sur la poésie dramatique, de Dryden, 1668 ; Essais de critique littéraire, de Macauley, 1843). Si l'essai est presque toujours écrit en prose, ce critère même n'a pas toujours non plus été observé, puisqu'il existe des essais en vers, les plus célèbres de cette catégorie étant l' Essai critique (1711) et l'Essai sur l'homme (1734), de Pope. L'essai a aussi emprunté la forme épistolaire pour discuter les valeurs de l'époque contemporaine ; c'est ce dont témoigne l'essai d'Oliver Goldsmith intitulé Citoyen du monde (1762), qui est imité des Lettres persanes, de Montesquieu. 4 ÉVOLUTIONS DE L'ESSAI AU XXE SIÈCLE À bien des égards, le XXe siècle peut passer pour l'âge d'or de la littérature essayiste. Le genre a continué à se développer au gré de l'évolution historique. Au XXe siècle, le nom d'essai continue à désigner les écrits les plus divers et relevant des genres les plus variés (considérations, pamphlets, mélanges, réflexions, etc.). Les textes de poétique et d'esthétique recueillis par Valéry sous le titre de Variétés (1929, 1936, 1938 et 1944) sont des essais sur l'art et sur la création, ainsi que ceux de V. Woolf, réunis sous le titre de The Common Reader (1925-1932). Proust est l'auteur d'une série d'essais sur la littérature qui furent réunis dans Contre Sainte-Beuve (posthume, 1959) et Pastiches et Mélanges (1919). Plus proches de la période contemporaine, les écrits de Sartre sur la littérature, Situations (1947-1976) et Qu'est-ce que la littérature ? (1947) ainsi que le petit texte qui a contribué à la vulgarisation de son oeuvre philosophique et de la problématique de l'existentialisme, L'existentialisme est un humanisme, sont des essais. C'est aussi le cas des textes de Michel Butor sur la littérature, Répertoires (I-IV, 1960-1982) et l'Essai sur les Essais (1968) ou encore de Pour une morale de l'ambiguïté (1947) et le Deuxième Sexe (1949), de Simone de Beauvoir. On doit aussi à Thomas Mann une abondante production d'essais politiques, parmi lesquels Considérations d'un apolitique (1918) et De la République allemande (1922) mais aussi Avertissement à l'Europe (1938) et Appels aux Allemands (1942), qui dénonçaient le nazisme. Dans le domaine de la littérature américaine, on retiendra les essais satiriques du journaliste et critique Mencken, Prejudices (1919-1927), ceux du critique littéraire James Agee, Louons maintenant les grands hommes (1941), ou encore du romancier James Baldwin comme Personne ne sait mon nom (1961), la Prochaine Fois, le feu (1963), et The Devil finds Work (1976). Parmi les essayistes américains contemporains, Norman Mailer, a inauguré un genre où se mêlent biographie, histoire, journalisme et roman avec les Armées de la nuit (1968), recueil de réflexions sur la guerre du Viêt Nam. Citons aussi son compatriote Tom Wolfe, dont les essais, recueillis pour la plupart dans les Décennies pourpres (1982), The New Journalism (1973), From Bauhaus to our House (1981) et le Bûcher des vanités (1987) sont autant de dénonciations de la société américaine contemporaine. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« Les textes de poétique et d'esthétique recueillis par Valéry sous le titre de Variétés (1929, 1936, 1938 et 1944) sont des essais sur l'art et sur la création, ainsi que ceux de V.

Woolf, réunis sous le titre de The Common Reader (1925-1932).

Proust est l'auteur d'une série d'essais sur la littérature qui furent réunis dans Contre Sainte-Beuve (posthume, 1959) et Pastiches et Mélanges (1919). Plus proches de la période contemporaine, les écrits de Sartre sur la littérature, Situations (1947-1976) et Qu'est-ce que la littérature ? (1947) ainsi que le petit texte qui a contribué à la vulgarisation de son œuvre philosophique et de la problématique de l'existentialisme, L'existentialisme est un humanisme, sont des essais.

C'est aussi le cas des textes de Michel Butor sur la littérature, Répertoires (I-IV, 1960-1982) et l' Essai sur les Essais (1968) ou encore de Pour une morale de l'ambiguïté (1947) et le Deuxième Sexe (1949), de Simone de Beauvoir. On doit aussi à Thomas Mann une abondante production d'essais politiques, parmi lesquels Considérations d'un apolitique (1918) et De la République allemande (1922) mais aussi Avertissement à l'Europe (1938) et Appels aux Allemands (1942), qui dénonçaient le nazisme. Dans le domaine de la littérature américaine, on retiendra les essais satiriques du journaliste et critique Mencken, Prejudices (1919-1927), ceux du critique littéraire James Agee, Louons maintenant les grands hommes (1941), ou encore du romancier James Baldwin comme Personne ne sait mon nom (1961), la Prochaine Fois, le feu (1963), et The Devil finds Work (1976). Parmi les essayistes américains contemporains, Norman Mailer, a inauguré un genre où se mêlent biographie, histoire, journalisme et roman avec les Armées de la nuit (1968), recueil de réflexions sur la guerre du Viêt Nam.

Citons aussi son compatriote Tom Wolfe, dont les essais, recueillis pour la plupart dans les Décennies pourpres (1982), The New Journalism (1973), From Bauhaus to our House (1981) et le Bûcher des vanités (1987) sont autant de dénonciations de la société américaine contemporaine. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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