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Est-Ce Une Erreur De Porter Une Oeuvre Littéraire Au Cinéma ?

Publié le 19/09/2010

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Nous vivons dans un monde où les médias, les images et les sources d’inspiration ne cessent de se multiplier. Le cinéma n’échappe pas à la règle de la concurrence et s’il veut subsister doit proposer toujours davantage pour attirer le plus de monde possible. L’adaptation lui vient alors en aide en lui apportant des sujets déjà connus. Il est à noter qu’elle est très variée. Les exemples sont innombrables allant des best-sellers comme Da Vinci Code en passant par Harry Potter de Johan Rowling. Elle peut aussi s’inspirer du théâtre, on se rappellera les nombreuses adaptations cinématographiques issues des œuvres de William Shakespeare. Elle peut également utiliser des mémoires, des biographies, des bandes dessinées ou même des jeux vidéo qui lui fournissent une histoire, un récit, des personnages et une notoriété préalable.  Mais l’adaptation littéraire reste de loin la plus riche, la plus ancienne et la plus prolifique d’entre toutes. Un écrivain contemporain a dit : « c’est une profonde erreur d’adapter une œuvre littéraire au cinéma «. Nous allons, ici, nous intéresser aux qualités et aux défauts de l’adaptation d’une œuvre littéraire au cinéma.

 

Tout d’abord, transposer une œuvre littéraire peut s’avérer simpliste et réducteur par la dénaturation que cela implique. En effet, le cinéma se différencie par nature étant donné qu’il n’est fais que d’images et n’est en fait qu’un langage. 

L’un des arguments les plus répétés par les opposants à l’adaptation d’une œuvre littéraire au cinéma est la part de rêve, de subjectivité et d’imagination suscités chez le lecteur, qui disparaît lors de la vision du film. Il n’a alors d’autres choix que d’accepter la vision personnelle du scénariste qui s’impose à lui. Cependant, le cinéma peut parfois apporter un support visuel bien plus concret : voir n’est pas lire. Il permettra ainsi à bon nombre de gens de mieux se représenter une scène et donc peut-être de mieux la comprendre.

 

Ensuite, l’adaptation implique de nombreuses contraintes : les techniques et procédés face à ceux de l’écrit et surtout la durée. Il est effectivement impossible de réunir autant d’éléments narratifs en une heure et demie qu’en quelques centaines de pages. Nous pourrions dès lors être amener à croire qu’adapter ne consiste qu’à couper et enlever.

De plus, depuis l’essor commercial considérable du cinéma, la nécessité d’alimenter « la machine à produire des histoires « est telle que l’œuvre écrite n’est plus qu’un support à retravailler pour satisfaire les exigences du public. Les scénaristes visent donc l’efficacité et la productivité plutôt que la fidélité à l’histoire initiale. Ils trahissent donc l’auteur de l’ouvrage. Toutefois, bien que la littérature soit l’inspiration principale du cinéma et permette son envol, elle n’enlève rien à la beauté artistique du film.

 

Remarquons que le cinéma possède de nombreuses qualités absentes dans la littérature. Notamment le son, l’éclairage, le mouvement, l’espace,... Tous ces éléments apportent un nouvel aspect à l’histoire. Ils créent une atmosphère, une réalité omniprésente. Par exemple, l’éclairage permet de donner corps à la perfection aux ambiances policières, noires, fantastique,… présentes dans les livres par d’autres méthodes que la description.

 

En conclusion, l’adaptation trahit, déforme et réinterprète toujours l’œuvre littéraire, il ne peut en être autrement. Cependant je pense qu’elle profite aux deux genres fondamentalement différents qui se rencontrent, et qui s’enrichissent réciproquement. L’adaptation crée un rapport nouveau à l’œuvre initiale en la réappropriant et la réinterprétant. Le scénariste modifie sa nature, il apporte une vision différente et plus concrète. Le cinéma et la littérature ne s’opposent donc pas, au contraire ils se complètent.

Ce n’est donc pas une erreur d’adapter une œuvre littéraire au cinéma dans la mesure où le scénariste ne s’éloigne pas trop de l’œuvre initiale en conservant une certaine fidélité.

 

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