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Exposé : La Tour De Babel Par Pierre Bruegel (1525-1569) - Histoire de l'art

Publié le 06/10/2013

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Introduction :           Dans le traitement de ce thème, Bruegel fait plusieurs choix significatifs et relativement ambigus. Bien qu’il représente un défi humain voué à l’échec, l’artiste semble refuser à donner au mythe une tournure tragique : l’écroulement programmé de la Tour n’empêche pas la ville de croître aux alentours.         Avant de procéder à l’étude du tableau, il convient de revenir rapidement sur le texte biblique qui l’a inspiré : dans la plaine de Shinéar (au sud de l’Irak actuelle), le roi Nemrod et son peuple avaient entrepris la construction d’une tour qui devait atteindre les cieux. L’unité des hommes, qui parlaient tous la même langue, semblait rendre le projet possible. Pour punir l’orgueil humain, Dieu décide alors de diversifier les langues   et les empêche ainsi de s’entendre   et de poursuivre leur entreprise. Plusieurs lectures de ce mythe ont été proposées, allant d’une explication du développement des différentes civilisations, des processus de sédentarisation et de diversification linguistique à une condamnation de l’orgueil des hommes.         Mais qu’en est-il de cette œuvre de Bruegel ? Quelle est sa position par rapport au récit, et qu’apprend-t-on de nouveau sur l’art à partir de ce tableau ?         Tout d’abord, nous tenterons d’analyser la peinture   pour en déduire la manière dont Bruegel a pu interpréter le mythe, pour tenter ensuite d’en savoir plus sur l’art et de dépasser le préjugé selon lequel l’art ne serait qu’une simple imitation d’un modèle. Nous finirons l’étude du tableau en essayant de montrer comment l’artiste envisage la notion de progrès, qui est implicitement posée par le mythe.   I. Analyse technique de l’oeuvre    1- Les lignes    → Bruegel utilise 2 types de lignes pour délimiter les différents espaces du   tableau : - les lignes courbes sont réservées aux paysages naturels (montagnes, côtes, fleuves) et à la tour, qui s’intègre alors mieux   à l’environnement, et - les lignes droites sont celles de la ville et du port. L’artiste associe la tour à la nature, ce qui peut montrer le désir des hommes de s’approcher de la nature et de Dieu.   2- Les directions   - Les verticales sont nettement visibles et donnent de l’élan au projet,   → il en découle une impression d’énergie, de dynamisme (énergie dépensée par les hommes pour construire la tour).    → La construction de la tour a pour objectif d’atteindre Dieu et Bruegel semble souligner le caractère glorieux de l’entreprise. - mais il y a aussi beaucoup d’horizontales et d’obliques, → d’où l’on peut déduire   que le peintre avait sans doute le souci de vouloir relativiser le projet et y apporter une pointe de réalisme.    → En fait, on voit bien que le peintre montre le côté ambitieux et prestigieux du projet, tout en relativisant et en exposant l’importance des difficultés que l’homme rencontrera au cours de la conception d’un tel projet.   3- Les couleurs   → les couleurs dominantes sont le bleu, le vert et le jaune. Elles semblent être articulées et agencées de manière très minutieuse.  - les couleurs chaudes et épaisses sont effectivement au 1er plan : avec l’ocre clair de l’extérieur de la tour, le rouge de la brique à l’intérieur et au pied du chantier, et le jaune vif dans la tunique d’un des accompagnateurs du roi Nemrod.   - Les couleurs froides,   légères sont au 2ème plan, derrière la tour, même dans la ville d’où émergent à peine quelques tâches brunes. → Ainsi, tout ce qui concerne la tour et sa construction est marqué par des couleurs chaudes et surtout du jaune. → On a donc un élément jaune et clair dans un contexte sombre et froid, comme si ce contraste signifiait que le projet sort de l’ordinaire, éclaire en quelque sorte le monde.   4- Les contrastes de taille   - la tour occupe la plus grande partie de l’espace. -elle est placée au centre, son sommet où s’accrochent quelques nuages touche le haut de la toile.  - tout paraît minuscule : les montagnes et la ville en arrière-plan, le port à droite, placé dans l’ombre, et surtout les humains. → Il est clair que la tour est au centre des préoccupations de Bruegel et que tout s’articule autour d’elle :   l’avenir des hommes dépendrait d’elle et elle serait la seule à pouvoir permettre aux hommes d’atteindre Dieu et le bonheur.   5. L’architecture de la tour   - En montrant la tour à divers niveaux d’avancement selon les étages, Bruegel nous permet de pénétrer au cœur de l’édifice et de cerner les différentes étapes de la construction.  - Si le dessin architectural est très précieux, il paraît néanmoins absurde. La tour, qui semble clairement inhabitable, est composée d’une sorte de réseau de galeries voûtées qui ne mènent à rien. →On peut en déduire une relative inadéquation entre l’objectif très ambitieux du projet et les moyens que l’homme a pour y parvenir.   6. Le chantier et le souci du détail       - le chantier semble avancer de façon anarchique.     - la base de la tour n’est pas complètement achevée alors que de nombreux étages s’élèvent déjà au-dessus. Les derniers niveaux laissent voir l’intérieur   du bâtiment en brique rouge. - et plus haut, la tour semble taillée à même la pierre.  → On a donc un grand manque de cohérence. → Cependant, ce problème semble nuancé par la volonté de l’artiste de montrer tous les détails de la construction, comme s’il encourageait ce type de projet : - au pied de la tour et dans ses étages, le chantier est en pleine activité. - on peut apercevoir des cabanes de bois qui abritent des travailleurs; le peintre représente aussi les différents modes d’acheminement des matériaux : des ânes tirent de lourdes charrettes, des grues transportent les blocs de pierre les plus massifs, un système de levage avec des roues en bois permettent sans doute de déplacer les matériaux vers les niveaux élevés de la tour, des échelles et des échafaudages se dressent un peu partout .   Conclusion du I : - Babel est le symbole d’un développement rapide et du multilinguisme. - Bruegel y apporte toutefois une ambiguïté. Sa peinture semble se présenter comme   une critique face à ce développement titanesque mené de manière particulièrement incohérente.  - Mais, il semble encourager les progrès accomplis en représentant minutieusement les activités humaines, le port et la ville. La tour, même inachevée, s’élance fièrement vers les cieux.

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« 1- Les lignes    → Bruegel utilise 2 types de lignes pour délimiter les différents espaces du   tableau : - les lignes courbes sont réservées aux paysages naturels (montagnes, côtes, fleuves) et à la tour, qui s'intègre alors mieux   à l'environnement, et - les lignes droites sont celles de la ville et du port.

L'artiste associe la tour à la nature, ce qui peut montrer le désir des hommes de s'approcher de la nature et de Dieu.   2- Les directions   - Les verticales sont nettement visibles et donnent de l'élan au projet,   → il en découle une impression d'énergie, de dynamisme (énergie dépensée par les hommes pour construire la tour).    → La construction de la tour a pour objectif d'atteindre Dieu et Bruegel semble souligner le caractère glorieux de l'entreprise. - mais il y a aussi beaucoup d'horizontales et d'obliques, → d'où l'on peut déduire   que le peintre avait sans doute le souci de vouloir relativiser le projet et y apporter une pointe de réalisme.    → En fait, on voit bien que le peintre montre le côté ambitieux et prestigieux du projet, tout en relativisant et en exposant l'importance des difficultés que l'homme rencontrera au cours de la conception d'un tel projet.   3- Les couleurs  . »

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