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Fiche sur la Religion

Publié le 19/12/2013

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religion
LA RELIGION Vient du latin « religio » qui vient soit de « religare » : relier soit de « religere » : recueillir de nouveau, rassembler Double aspect de la religion : Piété qui relie les hommes à a divinité ( Bergson appelait « religion dynamique » ) Pratique rituelle institutionnalisée ( Bergson « religion statique ) Religion définit comme ensemble de croyances et de rites comprenant un aspect subjectif (sentiment religieux ou la foi) et un aspect objectif (cérémonies, institutions, une église) La ou les religions ? Remarquable par son universalité et par sa diversité : existe plusieurs formes de religion Le fait religieux est universel : il n'est pas une société où l'on puisse repérer des manifestations de la vie religieuse Quel rapport existe-t-il entre les innombrables différences qu'on peut observer d'une religion à une autre ? L'ambivalence du terme vient du fait qu'il ne caractérisait que la religion chrétienne : c'est de là que le concept de religion s'étendit à toute manifestation Le sacré et la profane Cette unité peut être trouvée dans l'opposition que toute religion établie entre le sacré et le profane Le profane est la réalité insignifiante qui ne se définit que par rapport au sacré. Le sacré (objets, êtres, lieux ...) concentre en lui toute la signification du réel : en l'objet sacralisé est censée s'exprimer une puissance relevant d'un ordre supérieur Opposition = forme élémentaire de la vie religieuse, élément constitutif de la religion d'après Durkheim Le sacré n'apparaît que sur fond de profane : inversement, un monde devenu entièrement profane dans lequel tous les lieux, les moments et les objets s'équivaudraient serait un monde irreligieux. L'existence d'un tel monde est peu probable : même dans les sociétés contemporaines les plus fortement laïcisées, il est possible de repérer des résidus de conscience religieuse Il s'agit ici plutôt de religiosité que de religion. On peut voir de la religiosité dans tellement de pratiques et d'attitudes profanes que c'est lors la spécificité du concept de religion qui s'évanouit. Foi et raison, religion et philosophie Pour retrouver le sens véritable de la vie, il nous faut donc considérer le contenu de signification de l'expérience du sacré. Face au sacré, l'homme religieux fait l'expérience d'un « tout-autre », à la fois terrible et fascinant, effrayant et admirable : une transcendance ou le « numineux » d'après Rudolf Otto Il faudrait donc faire naître toute religiosité du sentiment qu'a l'homme de sa finitude et de sa dépendance à l'égard d'une puissance qui le dépasse L'attitude religieuse par excellence est alors la foi La foi = la confiance (vient de « fides ») Le fidèle s'en remet à Dieu parce qu'il se voit borné, limité et que Dieu est puissance infinie  L'acte de foi a donc rapport à des vérités jugées essentielles mais mystérieuses situées au-delà de ce que la raison peut comprendre (les « vérités du coeur » selon Pascal) et qui sont l'objet d'une révélation La raison et la foi, la philosophie et la religion ont des rapports complexes oscillant entre l'hostilité déclarée et le principe d'une collaboration D'un point de vue religion, c'est sur la faiblesse de la raison que se fonde la nécessité de la foi La rationalisation des vérités témoignerait d'une attitude non religieuse Le Dieu de la religion n'est pas le Dieu abstrait des philosophes : c'est un « Dieu sensible au coeur » La foi est une conviction qui engage tout individu, une adhésion totale à ce qui reste pour lui un mystère indéchiffrable L'expérience religieuse peut se vivre dans l'absence de certitude et dans l'angoisse comme l'a montré Kierkegaard La religion n'est-elle qu'une illusion ? Le rationalisme classique, avec Descartes et Spinoza, ne récuse pas la foi mais affirme l'autonomie de la raison : la foi concerne le salut de l'âme, la recherche de la vérité est l'affaire de la raison Cela peut être une façon encore de sauver la foi en limitant le domaine où elle exerce mais cela favorisa aussi au XVIIe siècle un athéisme philosophique, une explication matérialiste du monde ou au moins une forte hostilité à l'idée de révélation et au mystère des dogmes Les dogmes sont conçus comme d'absurde superstition La religion devient alors suspecte d'être une tromperie obéissant à des fonctions sociales ou politiques Quand Marx écrit que la religion est l' « opium du peuple », il se situe dans la lignée des Lumières. Il introduit une idée nouvelle : la religion n'est pas une simple ignorance, elle est une ignorance qui a une signification anthropologique d'où l'idée d'une aliénation religieuse formulée par Ludwig Feuerbach : Dieu infinie n'est que la projection hors de soi des aspirations humaines que borne l'expérience de notre finitude L'homme s'aliène en Dieu car en lui, il se réalise en un « autre » imaginaire Avec Marx, on pourra voir dans les frustrations sociales de l'homme la clef de l'aliénation religieuse Avec Nietzsche, on pourra soupçonner tout ce que révèlent de pulsions morbides et négatives la piété religieuse et le sentiment de culpabilité lié à la hantise du péché Avec Freud, on pourra interpréter l'illusion religieuse comme une « névrose obsessionnelle de l'humanité » rejouant indéfiniment et rituellement le meurtre du père Toutes les représentations du phénomène religieux sont réductrices : elles font de celui-ci un symptôme d'autre chose : opposition sociale (Marx), domination du négatif (Nietzsche) ou souvenir traumatique (Freud) Chacune de ces réductions est exclusive des autres car toute analyse réductrice de la religion a tendance à négliger la diversité et la complexité du phénomène et à sous-estimer la valeur spirituelle de l'expérience religieuse.

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