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Histoire de l'art en Grèce

Publié le 17/01/2011

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histoire

 Le monde Egéen est un vaste quadrilatère délimité par la Grèce à l' Ouest et au Nord, la Turquie à l' Est, les îles Cyclades et la Crète au Sud. Dans cet espace ainsi délimité, des courants très puissants de culture se sont produits depuis le Néolithique et jusqu'aprés l'invasion romaine. Le monde égéen n’en présente pas moins une incontestable unité. Unité climatique tout d’abord, malgré certaines différences locales; unité organique également, due au lien puissant que constitue la mer entre ces terres isolées. On a pu comparer la mer Égée à un lac tant y sont rares les vastes étendues d’eau sans terre à l’horizon. Les relations intérieures sont complétées par un jeu de relations avec l’extérieur, en particulier avec l’Orient. C’est dans les grands ports de la côte syro-phénicienne, Ugarit et Byblos, que les échanges commerciaux et artistiques seront les plus féconds. Ce que l’on nomme actuellement monde égéen a longtemps été appelé monde préhellénique. Tout ce qui précède le début du IIe millénaire fut longtemps considéré comme barbare. La «révolution néolithique», c’est-à-dire le passage de l’état nomade à l’état sédentaire, la construction d’habitats fixes, la naissance de l’agriculture et l’apparition de la domestication, a son origine quelque part dans le Proche-Orient, plus précisément peut-être sur le plateau anatolien. Comme ailleurs, l'origine des cultures égéennes vient de l' Est parfois en avance de plusieurs siécles; mais, si l'Est "ensemence" le monde Egéen, la réponse ne sera pas servile mais originale après une période d'assimilation. Période Néolithique (~6500 à ~3.200) C’est seulement au début du Néolithique récent (~4700 a ~3200) qu’une occupation humaine est attestée pour la 1° fois : un petit groupe vivant d’agriculture et d’élevage, mais aussi de pêche et de chasse, habite de petites maisons au soubassement de pierre, peut-être protégées par une enceinte; il maîtrise particulièrement bien les techniques du façonnage de l’obsidienne et produit une céramique originale à décor peint en blanc. Il y a une sédentarisation progressive et en conséquence des traces d'urbanisation en Macédoine, Epire, et surtout en Thessalie. Apparition de la céramique et d'une petite plastique en terre cuite. Les sites en Thessalie se présentent sous la forme de collines arrondies, les magoulas. Sur chacun d’eux se superposent sur plusieurs mètres les restes des divers niveaux d’occupation. Les plus anciennement connus, Sesklo et Dimini, dans la région de Volo, ont donné leur nom aux deux phases principales du néolithique thessalien. Site de Sesklo La phase de Sesklo (dans le golfe de Volo) (Ve millénaire) se distingue par une production de céramique de haute qualité: les formes sont encore lourdes, mais le fini des vases est très soigné; le décor qui combine les motifs géométriques est d’ordinaire appliqué en rouge sur un fond blanc (Ex: Vase en damiers inspirée de poteries orientales) Le motif de la spirale (venant d'Anatolie) figure sur des sceaux trouvés dans les plus anciennes couches néolithiques. Les bâtiments comportent une salle principale, rectangulaire ou carrée, précédée d’une sorte de porche dont l’auvent repose sur deux poteaux et sur les avancées des murs latéraux. C’est le plan même qu’aura plus tard la partie centrale, ou mégaron, du palais continental à l’époque mycénienne. Site de Dimini Dans la phase de Dimini (IVe millénaire), le décor des céramiques est enrichi par l’introduction de la bichromie et l’apparition de motifs nouveaux, en particulier la spirale, comme sur cette jarre où des faisceaux de lignes parallèles s’organisent sans monotonie ni froide symétrie autour d’un motif central en spirale. À Dimini, le mégaron est manifestement le principal édifice du village: il est construit au centre de l’habitat, sur une aire dégagée qu’entourent plusieurs enceintes concentriques. Il ne faut cependant pas l’imaginer comme un palais ni comme le prototype direct du palais mycénien; ce n’est que l’habitation rustique du chef du village. On trouve un peu partout dans ce vaste espace des figurines d’aspect semblable. Les plus nombreuses sont des figurines féminines, généralement nues, aux formes plantureuses, aux caractères sexuels accusés et a l' attitude stéréotypée, qu’elles soient debout ou assises, les bras ramenés sur les seins ou sur le ventre. Certaines figurines, plus rares, sont masculines, et peut-être faut-il les considérer comme le complément mâle de cette déesse de la fécondité. Apparition de la métallurgie : les fours pouvant atteindre 1500°C permettent donc la fusion et le mélange de la plupart des métaux jusque là utilisés à l'état natif uniquement. Il faut attendre la fin du Néolithique récent pour retrouver à Képhala, dans l’île de Kéos, un habitat insulaire et surtout un cimetière, le premier que l’on connaisse dans la région: les sépultures, individuelles ou multiples, sont installées dans des tombes en fosse creusées dans le rocher; leurs parois sont parfois revêtues de dalles (tombes à ciste) ou d’une maçonnerie de moellons (tombes maçonnées); le mobilier funéraire est pauvre – quelques vases et menus objets au plus –, mais témoigne déjà de l’existence d’inégalités sociales. Période du Bronze (~3.200 à ~1.100) On divise la période du bronze en 3 sous-périodes : Ancien - Moyen - Récent. Pour chacune d'elle on identifie une civilisation dominante, l'ensemble formant la civilisation égéenne du pré-classique : Remarque : Il faut être très attentif au fait que l'apogée de telle ou telle civilisation a une époque donnée, n'implique pas que celle-ci n'existe pas avant ni disparaisse ensuite. En réalité il y a influence réciproque avec domination à un moment donné de l'une ou l'autre de ces civilisations  Avec le Bronze ancien (3200 - 1950) c'est l' apogée de la civilisation cycladique. On distingue couramment 2 phases – BA I et BA II – représentées par 2 cultures – Grotta-Pélos et Kéros-Syros. Pendant le Bronze moyen (~1950 à ~1550) c'est la civilisation crétoise (ou minoenne) qui prend le relais. A partir de 1550 : Bronze récent dominé par la civilisation mycénienne (ou helladique) jusqu'en 1200, les Cyclades font partie de la zone d’influence crétoise de part leur position géographique, mais conservent une bonne part de leurs caractères originaux. Les oeuvres présentées : - Joueur de harpe, assis sur une chaise aux formes recherchées attestant de la maitrise, dans la pierre, des 3 dimensions - Statuette de Paros soutenant sur sa tête une figure plus petite - Vase candela (=lampe) de la fin du cycladique ancien à oreillettes perforées en marbre - Boites à couvercle en forme de bobine en marbre - Palette légèrement incurvées aux coins perforés = palette à fard ? - Petit hérisson (île de Cyros en bichromie, son ventre creux et rempli d'eau versait celle ci dans un bol tenu entre ses pattes - "Poêle à frire" : imitation de miroir, de brûle parfum, de tambour ? au décor incisé de spirales En Crète, de la phase d' influence cycladique (2300), on a trouvé dans des tombes des vases, théières et cruches à bec en marbre ou stéatite dont les formes laissent supposer des relations avec le Proche Orient et surtout l' Égypte. Dans l'îlot de Moklos : petites épingles en or découpées en forme de fleur. Vase en argile du site de Koumasa dont la peinture représente le combat d'un homme et d'un taureau. Sur le continent helladique : bien qu'étant en retard par rapport aux Cyclades on a trouvé des vases et des saucières à l'anse rivetée en or (Heraya) ou en terre cuite (Lerne) Civilisation Cycladique (3200-1950) L’évolution des Cyclades à l’age du bronze ancien est subdivisée en périodes appelées Cycladique ancien (C.A.), moyen (C.M.) et récent (C.R.). Ce schéma tripartite soulignait l’évidente parenté qui unit alors les îles à l’ensemble du monde égéen, en même temps qu’il marquait les différences qui les séparent de la Crète (civilisation minoeenne) et de la Grèce continentale (civilisation helladique ou Mycénienne). La production de céramique, est marquée par la prédominance exclusive des décors incisés et des décors imprimés, qui se combinent souvent entre eux, et par l’abondance des formes originales. On a trouvé sur les 2 sites ci-dessus (et dans l'ile d' Amorgos) des "idoles" cycladiques dans les tombes du type dit "à bras croisés" se distinguant par une tête uniquement marquée d'un nez triangulaire et parfois une ébauche incisée de cheveux. et avec des proportions canoniques du corps qui se décrit en 4 parties égales : Téte/base du cou - base du cou/ventre - ventre/genoux - genoux/pieds. Elles sont parfois sans tête, dite "en violon". On ne sait pas très bien si les maisons sont construites en brique crue sur un soubassement de pierre, ou entièrement en pierre. Mais il est clair qu’elles sont simples composées d’une pièce ou deux, et de forme irrégulière, curviligne ou rectiligne, sauf à Kéos où elles appartiennent aux types helladiques. Les pratiques funéraires sont mieux connues. Depuis le Néolithique récent, la coutume est d’enterrer les morts à l’extérieur de l’habitat, quelquefois dans des tombes isolées, mais souvent dans de véritables cimetières, qui peuvent compter des centaines de tombes. Celles-ci sont souvent des tombes maçonnées et des tombes à ciste, héritières des tombes néolithiques de Képhala, mais elles ont une entrée, une couverture en encorbellement ou même un étage ;elles sont souvent signalées par une dalle, un muret ou une aire de cailloux. Il existe aussi de véritables tombes à chambre. Partout, les morts sont inhumés, à un ou plusieurs par tombe, couchés sur le côté, les jambes repliées, avec leurs vêtements, leurs objets de parure et un mobilier réduit. Les mobiliers funéraires continuent à attester l’existence d’inégalités sociales. Le mode de vie n’est guère différent de ce qu’il est dans le reste du monde égéen. L’agriculture fournit l’essentiel des moyens de subsistance: blé, orge, vesces, pois et lentilles. La vigne et l’olivier commencent à se répandre mais curieusement peu l'orge. L’élevage concerne surtout le mouton et la chèvre, secondairement le bœuf et le porc. Mais la fréquence des poignards de cuivre, longs ou triangulaires, indique que la chasse continue à jouer un rôle important. La poterie est toujours montée au colombin et modelée à la main, mais l’usage de matrices se répand pour l’impression de certains décors, et le four de potier (innovation majeure) fait son apparition. La production comprend une série de formes originales, qui ont souvent leur équivalent en marbre et posent parfois des problèmes d’interprétation, comme les célèbres «poêles à frire». Malgré la simplicité de leur forme, ces dernières ont en effet donné lieu aux hypothèses les plus variées: on a pu y voir des plateaux, des brûle-parfums, des miroirs, des tambours, des vases à libations et même... des idoles. Le développement de la métallurgie reste modeste et le bronze véritable n’apparaît pas encore: il est précédé, comme dans les régions voisines, par le cuivre à l’arsenic. La navigation est illustrée par une quinzaine de représentations de bateaux sur des «poêles à frire» de Syros: il s’agit de longues pirogues, mues par des pagaies, dont la proue est surélevée et dont la poupe porte un emblème en forme de poisson. Sans doute toutes les traversées sont-elles alors effectuées, en l’absence de voiles, dans des embarcations de ce type. Civilisation Crétoise ou Minoenne (1950-1550) La Crète était habitée depuis le Néolithique Les enclos funéraires de l’Est (Mochlos) et surtout les grandes tombes collectives à voûte de la Messara, de plan circulaire, qui connaissent alors leur plus grand développement et resteront en usage pendant l’époque des palais, ont fourni armes, sceaux, figurines, objets de parure, vases de pierre, qui attestent des relations nouvelles avec les civilisations voisines, Orient, Égypte et surtout au bronze ancien avec la civilisation dominante des Cyclades. La céramique comprend 2 phases principales: l’une où prédomine une céramique monochrome, apparentée au Micénien de Grèce continentale, l’autre où la vogue est aux décors en peinture mate. Un certain nombre de sites occupés précédemment sont abandonnés, et un regroupement de la population s’opére. Les habitats deviennent de véritables villes, comme Phylakopi à Mélos et Haghia Irini à Kéos, et ils sont, en outre, souvent fortifiés. Les maisons, qui peuvent être entièrement en pierre, sont tantôt petites et composées d’une à trois pièces, tantôt complexes et plus vastes. Les morts continuent d’être enterrés, hors de la zone habitée, dans de véritables cimetières. Les tombes en fosse sont les plus fréquentes, mais les tombes maçonnées et les tombes à ciste sont toujours bien représentées et l’on construit parfois une plate-forme dallée près de la tombe. Le mobilier des tombes reflète une production artisanale et une prospérité accrues. L’emploi du tour de potier se généralise au Bronze moyen pour la poterie fine. Sur les vases, multiplication des «marques de potier», dont l’interprétation reste incertaine, mais qui jouent sûrement un rôle dans le contrôle de l’activité économique. À côté du cuivre natif et du cuivre à l’arsenic, dont l’emploi se maintient, on commence à produire du bronze véritable, sans que l’on puisse déterminer d’où provient l’étain. Mais la panoplie des objets fabriqués – armes, outils, bijoux, etc. – ne subit que des changements ponctuels et l’artisanat reste local, Les échanges connaissent un accroissement notable et des îles comme Théra, Mélos et Kéos semblent y prendre une part active. Les relations avec le continent sont attestées par la présence de poterie cycladique en Attique et dans le nord-est du Péloponnèse, par celle de céramique minyenne dans les îles et par l’utilisation des minerais du Laurion. Mais le rôle joué par la Crète ne cesse de croître et les îles semblent servir d’intermédiaires dans la diffusion des produits crétois sur le continent. Premiers palais crétois (~2100 à ~1700) Au Bronze moyen c'est l'apogée de la civilisation Crétoise avec les premiers palais de Cnossos, Malia , Phaistos qui apparaissent vers le tout début du IIe millénaire. Détruits brutalement, parfois à plusieurs reprises comme celui de Phaistos, ils ont été, après 1700, recouverts par les seconds palais, et leur plan d’ensemble reste ignoré: ils possédaient tous, dès cette époque, la grande cour centrale (22 x 50 m à Malia) rectangulaire avec une table d'offrande (ou une fosse sacrificielle) au centre, propre aux palais minoens, entourée de pièces d'habitat, d'apparats, de stockages, d'archives et une salle du trône centrale sur le coté Ouest. Un escalier permettait de monter à l'étage. Une nécropole jouxte le palais. L’apparition de ces palais correspond à l’instauration d’un nouveau système politique et social. De véritables villes, succédant aux communautés proto-urbaines de l’époque précédente, entourent les palais; ailleurs, les sites d’habitat se multiplient, et le développement rapide d’agglomérations secondaires est particulièrement net. De nouveaux lieux de culte apparaissent: à côté de sanctuaires palatiaux ou urbains, des «sanctuaires de sommet», aménagés au sommet de collines ou de montagnes, particulièrement nombreux dans la Crète de l’Est, ont livré de très nombreuses figurines humaines ou animales et des ex-voto de guérison, comme à Petsofa près de Palaikastro. Objets et symboles cultuels se multiplient dans les différents lieux de culte (doubles haches, cornes de consécration). Les sépultures individuelles, inhumations dans des jarres ou dans des sarcophages en argile, font leur apparition dans les nécropoles. Développement d’une administration complexe qui met en œuvre des méthodes de contrôle économique analogues à celles du Proche-Orient. L’écriture dite «hiéroglyphique» (ou Linéaire A qui n'a jamais été décrypté) est désormais utilisée pour des enregistrements comptables sur des tablettes d’argile crue. Un petit nombre d’entre elles, cuites dans l’incendie de la destruction finale, ont été conservées dans les dépôts d’archives du palais de Cnossos ou du quartier Mu de Malia; un système complexe de scellés sur argile, apposés sur des coffres, des jarres ou des portes de magasins, permet de contrôler les entrées et sorties de biens et de denrées dans les magasins palatiaux. La prospérité économique nouvelle se traduit par l’existence d’artisans spécialisés, dépendant de l’autorité centrale: les maisons d’artisans (graveur de sceaux, potier, fondeur) du quartier Mu de Malia en fournissent le meilleur exemple. L’introduction de nouveaux moyens techniques (développement des outils de métal, utilisation du tour rapide) et les demandes nouvelles émanant des palais transforment les conditions de la production artistique, et les innovations des ateliers palatiaux se diffuseront dans l’ensemble de la Crète. C’est l’époque de la céramique de Camarès, aux formes raffinées ( en «coquille d’œuf») et au riche décor polychrome en rouge, jaune, blanc sur fond sombre, qui révèle le mieux certaines caractéristiques de l’art minoen: le goût des motifs tournoyants, l’alliance des spirales et des éléments naturalistes (fleurs, pétales, poulpes) que l’on retrouvera tout au long de l’histoire de la céramique minoenne et mycénienne. Exemples : - Cruche polychrome (1800) enduite d'un bleu sombre et rehaussée d'une fleur à pétales blanches - Coupe en terre aux parois fines (dite en "coquille d'oeufs") La glyptique, qui connaît un développement considérable à cette époque, marqué par l’apparition de formes nouvelles (prismes, cachets à tige), reprend les mêmes motifs.  L’orfèvrerie, que seuls quelques documents permettent de connaître (pendentif aux abeilles, épées d’apparat de Malia), utilise le filigrane, l’incrustation et la granulation. Ex : Pendentif "aux 2 abeilles" face à face, découvert dans la nécropole du palais royale de Malia, en or, qui maîtrise la technique de la granulation (graines d'or soudées entre elles) La Crète tient alors la place principale dans le monde égéen. Les textes orientaux nous renseignent sur l’existence de relations commerciales avec la Mésopotamie; des fragments de vases de Camarès ont été retrouvés dans la vallée du Nil, et des objets d’art égyptisants en Crète impliquent une connaissance directe de l’art égyptien par les artistes crétois. Mais palais et sites crétois sont brutalement détruits aux environs de 1700. Les causes de ces destructions, fréquemment accompagnées d’incendies, restent incertaines: tremblements de terre, troubles internes liés à des rivalités entre palais. Cette coupure, qui met fin à la période dite des premiers palais, ne suspend cependant que très momentanément les progrès de la civilisation minoenne. Crétois/Minoéen (fin), Mycénien/Helladique Les premiers palais crétois (env. 2000-1700) ont été détruits puis reconstruits. Bronze moyen (suite) : Apogée de la civilisation minoenne . Les seconds palais (env. 1700-1450) Les seconds palais minoeens Cnossos, Mallia, Phaistos, et Zakro reçoivent vers 1600, au début du Minoen récent, leur forme architecturale presque définitive et présentent un même type d’organisation. Non fortifiés, ils forment une masse monumentale compacte, composée de «quartiers» accolés autour d’une cour centrale où aboutissent les voies d’accès. Au rez-de-chaussée, on distingue les différents blocs fonctionnels (quartiers résidentiels, d’apparat, magasins, communs) et les formes typiques de l’architecture palatiale (pièces ouvrant sur plusieurs côtés par des baies multiples que séparent des piliers, dites polythyron; puits de lumière, bassins lustraux, salles hypostyles); l’aile ouest, la plus imposante, aligne sanctuaires et pièces d’apparat sur la cour centrale. L’étage comportait certaines des pièces les plus importantes: halls de réception, bureaux administratifs. L’art de la fresque , est connu surtout à Cnossos (Cueilleur de safran, Oiseau bleu); il se répand très vite en Crète dès le début du 16° siècle, mais aussi dans les Cyclades. L’influence des fresques sur les peintres de vases est visible: généralisation d’un décor en sombre sur clair, développement de motifs naturalistes végétaux à partir de 1600 et d’un «style marin» après 1500. Les arts du relief atteignent dans les ateliers de Cnossos, à cette époque, leur perfection, avec les rhytons de pierre en forme de têtes animales ou de coquillages, et la série des vases à décor sculpté – scènes religieuses et représentations de style marin, des palais de Zakro et de Malia. L’art des ivoires sculptés, en ronde bosse («Acrobate») ou en relief, se développe aussi à cette époque. En glyptique, les grandes bagues-cachets en métal précieux, ornées souvent de scènes religieuses,comme la bague en or d' Isopata évoquant un rituel ( 4 femmes dans la campagne, robe à volants superposés. Visages stylisés. On peut voir une apparition divine peut-être provoquée par l'attitude extatique des femmes) fournissent le meilleur exemple d’un style «monumental» inspiré à la fois par les fresques et par les vases de pierre sculptés. D’autres sceaux, en pierres dures semi-précieuses, montrent, à côté de multiples scènes animales, des compositions plus complexes, comme celle qui a été retrouvée sur une empreinte de La Canée représentant le «maître de la Ville». De nombreuses figurines d’adorants en bronze ont été retrouvées dans les sanctuaires, les palais ou les villas. Ces produits des ateliers palatiaux témoignent de l’importance accrue des cérémonies rituelles dans la religion officielle. Le culte s’adressait essentiellement, semble-t-il, à une divinité féminine, figurée avec des attributs variés  ( déesse aux serpents, maîtresse de la vie animale; déesse aux oiseaux). La distinction entre les différentes catégories d’attributs n’est pas toujours claire, et l’on ne peut guère déterminer s’il s’agit d’aspects différents d’une même déesse ou d’un véritable polythéisme. La période des seconds palais marque aussi l’apogée de l’expansion minoenne. Le développement des ports de Kommos et de Zakro, la découverte, dans le palais de Zakro, de défenses d’éléphant et de lingots de cuivre montrent la part des relations extérieures dans l’économie palatiale. La Syrie reste l’un des principaux partenaires, mais les relations avec l’Égypte sont bien attestées par des peintures de tombes thébaines qui représentent les «tributaires» du pays Keftiou, la Crète. Le développement du commerce extérieur peut avoir été une des causes principales de cette expansion dans le bassin égéen connue sous le nom de thalassocratie. Des fragments d’inscriptions en linéaire A, écriture (non déchiffrée) employée en Crète pendant toute la période des seconds palais, ont été retrouvés dans ces îles. Vers 1450, les palais crétois, à l’exception de celui de Cnossos, sont détruits, les «villas» ravagées et incendiées. Ce cataclysme – sans relation directe avec l’éruption volcanique de Théra, vers 1500, et dû plus vraisemblablement à des destructions causées par l’homme – marque en même temps la fin de la thalassocratie minoenne. Description du site de Cnossos et oeuvres: Le palais est quadrangulaire de 150m x 100m et couvre 1,3 ha. L'architecture reste proche de celle des premiers palais. Une grande cour centrale dessert l'essentiel des bâtiments répartis à l'est et à l'ouest (bassins lustraux, salles hypostyles, salles d'apparat, salle du trône, sanctuaires). A l'ouest, le corridor des processions a des murs décorés. Utilisant la dénivellation du sol l'ensemble se répartit sur 5 niveaux. Les escaliers sont éclairés par des puits de lumière. Les colonnades des salles ont curieusement un diamètre plus faible en bas qu'en haut. Ensemble de grandes jarres pour conserver les aliments. Sur les murs :  Porteur de rythons (coupe à boire en forme de tête d'animal ou de corne) aux chairs brunes Peinture "la parisienne" à la carnation claire, lèvres carminées et yeux noirs  Danseuse couronnée de fleurs de lys aux chairs claires Tête de taureau en stuc aux reliefs très réaliste Fresque à l "oiseau bleu" sur fond blanc de paysage naturel Peinture miniature d'une multitude de personnages aux contours d'autant moins précis que le plan est lointain Peinture de 3 jeunes acrobates s'exerçant à s'élancer d'une plate-forme sur le dos d'un taureau pour retomber à l'arrière En ivoire, un acrobate (30cm) très réaliste aux muscles et tendons saillants. Les proportions sont parfaites et le mouvement précis et élégant Figurines en terre peinte ??? dites "Déesses au serpent" (30cm) à la poitrine dénudée, haute coiffe, petit gilet et large ceinture, jupe ample et longue Rython en stéatite d'une tête de taureau modelé aux proportions idéales Description d'autres sites et oeuvres : Sanctuaire de Thylissos : Adorant en bronze (16cm) à l'allure svelte, large ceinture et très longues jambes chaussé de scandales. Site de Haghia Triada : Sarcophage en stuc peint aux couleurs vives (orange, crème, bleu...) représentant des scènes de libation, sacrifice cloisonnées de frises en spirale. Palais de Zachro : Rithon en chlorite (31cm) dont le corps est peint/gravé ??? d'un sanctuaire à étages en perspective bidirectionnelle "Vase du chef" : de profil tenant le sceptre, face à son armée, pagne traditionnel à 2 vantaux "Vase des moissonneurs" en serpentine : Rython globulaire : sur la couverte un chanteur brandissant un sistre suivi de personnages portant une gaule sur l'épaule. Mouvement général de procession ou de fête. La précision des anatomies confirme les principes médicaux de dissection. Dans les Hellades au bronze moyen : Les mycéniens d'abord influencés par la culture crétoise ont peu à peu dominé à partir du 17° siècle la région à partir de Mycénes en Argolide. Dans les Cyclades au bronze moyen  : Les crétois ne recherchaient pas à étendre leur domination, cependant les îles du sud ont subit une forte influence crétoise de part leur proximité. A Akrotiri dans l'île de Thera (Santorin) on a trouvé de nombreux vestiges de l'influence crétoise, car la ville n'a été que peu détruite par l'explosion du volcan (toujours en activité) au 2° millénaire qui a ravagé une grande partie de l'île. C'est un tremblement de terre plus récent qui a provoqué l'abandon de la ville , les habitants ayant eu le temps d'emporter leurs objets précieux. Les maisons à 2 étages et colombage ont des fresques sur les murs (peinture "fresque du printemps" de 2 m de haut aux couleurs brun, rouge et jaune). La ville possédait des égouts en maçonnerie : Cruche "au dauphin bondissant". de couleur brune sur fond crème. Kimbé (= baignoire) présentant sur sa surface externe 2 dauphins noirs bondissant hors de l'eau Vase à bec renversé (typique de cette époque) peint d'un bouquet de crocus ocre Vase à bec inversé peint d'une hirondelle en vol Fresque des jeunes boxeurs du site d'Akrotiri  Civilisation Mycénienne (ou Helladique) ~1400 à ~1200 C'est la civilisation mycénienne , sous le double héritage des Héllades (cf néolithique) et d'indos européens venus du nord qui prédomine sans que rien ne l'ait annoncée, au Bronze récent (~1580 à ~1100). L’archéologie des Cyclades se confond désormais avec celle de la Grèce mycénienne. La construction de remparts à Phylakopi et l’agrandissement de ceux d’Haghia Irini témoignent de l’insécurité qui subsiste. La peinture murale, sans doute largement répandue, est attestée à Akrotiri, et à Phylakopi. Elle témoigne d’une parenté évidente avec celle de Crète. Le décor s’organise en scènes miniatures ou en grands tableaux encadrés de motifs géométriques variés, et l’on y trouve des représentations du monde végétal et animal, des scènes à caractère narratif ou historique ou des thèmes supposés religieux La métallurgie, produit des armes (épées, poignards, lances), des ustensiles et des vases de bronze. C’est aussi le cas de l’orfèvrerie, de la bijouterie et de la fabrication d’objets de parure, qui rehaussent des vêtements d’apparence nettement crétoise. La religion paraît utiliser les mêmes objets cultuels qu’en Crète, mais le premier sanctuaire véritablement attesté, celui d’Haghia Irini à Kéos, contient des statues féminines – de prêtresses ou d’adorantes plutôt que de divinités – qui, tout en étant d’allure minoenne, n’ont pas de parallèle exact en Crète. S’il est clair, en effet, que l’influence crétoise est dominante dans les îles, l’influence mycénienne est également présente. À un moment encore mal déterminé de la période, l’éruption du volcan de Théra , en Crète, détruit brutalement la ville d’Akrotiri et les autres habitats de l’île. Contrairement à ce qu’on a pu penser pendant un temps, elle n’a guère de conséquences en Crète et n’a rien à voir avec les destructions du Minoen récent I b, qui lui sont postérieures. En revanche, elle provoque la formation d’un énorme nuage de cendre au-dessus des: là les dégâts sont sans doute importants.  Les tombes sont de grandes fosses rectangulaires creusées dans le rocher à des profondeurs variables, aux parois doublées de petits murs de moellons ou de briques; le sol est recouvert de simple cailloutis. La couverture, faite d’une couche de branchages ou de dalles enduites d’argile, est soutenue par de grosses poutres à embouts métalliques. La chambre funéraire n’est accessible que par le puits vertical au fond duquel elle est construite, et cette disposition n’autorise pas le grandiose cérémonial qui caractérisera plus tard les tombes royales à tholos : une fois le corps déposé sur le sol, on construit la couverture par-dessus, on remplit le puits de terre, puis on élève un tumulus sur lequel est placée une stèle. L’enceinte funéraire qui entoure et isole les tombes est la seule concession faite à l’apparat. On a considéré les tombes à fosse de Mycènes comme la version royale des tombes à ciste mésohelladiques: les tombes à fosse reproduiraient le type de la ciste en le portant à des dimensions supérieures. Dans ces tombes à fosse, les corps sont placés indifféremment en position étendue ou repliée qui est de règle dans les tombes à ciste. La sépulture n’est plus individuelle mais familiale. On note enfin une coutume qui subsistera plusieurs siècles, le rassemblement dans un coin de la tombe de tous les ossements plus anciens, quand il n’y a pas assez de place pour le nouveau défunt.  Les seigneurs de Mycènes, tels les nobles du Moyen Âge, avaient une passion pour la guerre et les jeux violents. À côté d’eux sont posés en grand nombre épées, poignards, pointes de lance et de flèche. Certaines de ces armes, délicatement décorées d’incrustations d’or, d’argent et d’électrum sur fond de nielle ou munies d’une poignée d’ivoire parfois revêtue d’une feuille ouvragée, n’ont servi que pour l’apparat. D’autres sont des armes de combat, si rares à l’inverse dans la Crète contemporaine. L’art crétois faisait peu de place aux scènes de guerre; les premiers Mycéniens en aiment au contraire l’illustration mouvementée: Des squelettes d’enfants sont entièrement revêtus d’une carapace de métal précieux. Les femmes, elles, sont couvertes de bijoux de toute taille, diadèmes aux fins motifs incisés, colliers, épingles, et sur leurs vêtements sont cousues ou collées de minces rondelles d’or au décor varié. L’art des tombes à fosse comporte un extraordinaire amalgame de productions et d’influences venues de toutes les parties du monde égéen. La céramique en est un sûr témoin: outre les vases d’origine continentale, apparaissent des vases importés de Crète ou des Cyclades, tandis que se développent les premières productions de la céramique proprement mycénienne. De toutes les influences, celle de la Crète est la plus forte. La plupart des objets des tombes sont directement assimilables à des objets minoens: les bagues en or à chaton ovale ornementé, les rhytons coniques  ou en forme de tête de lion ou de taureau, les tasses ou les cruches de métal ornées de spirales ou de rameaux sont crétois, ou pourraient l’être. Le palais mycénien est construit sur une acropole, à l’intérieur d’une forteresse comme à Mycènes, à Tirynthe ou en Béotie dans l’île de Gla . Ils sont pour la plupart de construction "récente" (~13 s.). Les murailles mycéniennes sont construites en blocs énormes, non travaillés ou sommairement équarris et pesant plusieurs tonnes, dont la pose était dans l’Antiquité attribuée aux Cyclopes; elles atteignent jusqu’à 17 mètres de large à Tirynthe et dépassent, aujourd’hui encore, la hauteur de 8 mètres à Mycènes. Elles étaient couronnées par une superstructure en briques crues. Dans l’épaisseur du mur était aménagé à Tirynthe un système de galeries et de chambres-magasins dont la magnifique voûte en encorbellement prouve la puissance de la construction. L’entrée était celle d’un château fort; une porte à deux battants encadrée par des jambages monolithes s’ouvrait dans un rentrant de la muraille facile à défendre. À Mycènes, au-dessus de l’énorme linteau, deux lions-gardiens (Porte des Lions) sculptés dans la pierre conféraient au portail une majesté royale. Seul le palais de Pylos est resté sans défenses au moment où toute la Grèce mycénienne se fortifiait. C’est lui qui offre l’image la plus complète d’un palais. À la place des nombreuses salles qui, dans le palais crétois, se disposent sans rigueur autour d’une cour centrale, on remarque la simplicité et la netteté du plan de Pylos. L’ensemble est organisé autour d’une salle principale et de ses annexes, le mégaron, qui apparaît ici sous son aspect le plus élaboré. Au-delà d’un porche à deux colonnes qui donne sur une courette, puis d’un vestibule étroit et long, on trouve la salle du trône, de dimensions très supérieures à la moyenne et à peu près semblables dans tous les palais; le trône, probablement de bois à incrustations d’ivoire, était placé contre le mur de droite; au centre de la salle, un grand foyer circulaire, enduit de stuc peint, était encadré par quatre colonnes qui soutenaient un lanterneau ouvert dans le toit, par où s’échappait la fumée. Autour du mégaron s’organisent les longs couloirs de service et la série des magasins où étaient entreposées les grandes jarres de vin et d’huile, enchâssées dans des banquettes le long des murs, ainsi que les offices où l’on rangeait l’abondante vaisselle des banquets royaux. Un peu à l’écart, on a identifié la salle de la reine et une salle de bains, tandis que les archives étaient conservées sur des étagères dans deux petites pièces près de l’entrée. L’étage devait être réservé à des appartements spacieux et aérés. Citadelle de Mycénes :  Porte des lions célèbre avec ses 2 lions sur le triangle de décharge de la porte Cercle A de tombes à fosse de squelettes bardés d'or (voir dessin ci-dessus) Cercle B de tombes à fosses et de stèles à représentation guerrière Masque d' "Agamemnon" en or (30 cm) trouvé dans une tombe Diadème, gobelets à anses et ryhtons en or. Dagues damasquinées en bronze incrusté d'or, electrum, cuivre et argent représentant en miniature des personnages très finement travaillés Figurines dites en Y ou en F (bras levés ou bras croisés) Vase aux "guerriers" du 12° s Les tablettes livrent aussi une évocation fugitive de la religion mycénienne, elles ont permis de comprendre la société mycénienne : modes de gestion, productions, vie courante.... Sur les tablettes figurent les noms de certaines des divinités qui vont peupler le panthéon hellénique, Zeus, Athéna ou Poséidon. Abandon de l'écriture hiéroglyphique (Linéaire A) pour l'écriture syllabique (ou linéaire B) décryptée au 20° s par 2 anglais. L’unité du monde mycénien Jusqu’à la chute de Knossos, le monde égéen n’a jamais connu de véritable unité; la puissance minoenne ne s’est guère exercée que sur mer, et le continent lui a toujours échappé. À l’époque mycénienne, au contraire, la puissance politique, économique et commerciale du continent, et plus particulièrement celle de l’Argolide, est telle que les particularismes locaux disparaissent pendant deux siècles. Même si la Grèce est divisée en plusieurs royaumes, l’organisation est identique dans chacun d’eux. Plus forte encore que l’unité politique se forme alors une unité artistique et culturelle , qui s’étendra bien au-delà des limites géographiques du monde égéen. Cette uniformité est sensible dans toutes les productions artistiques. Partout se généralise une céramique d’excellente qualité, sur l’argile claire de laquelle se détache un vernis de couleur brune, plus ou moins rouge. Le décor utilise de préférence les motifs géométriques simples, traits parallèles, croisillons, triangles ou chevrons. La nature même doit se couler au moule de la géométrie: la fleur se stylise au point de se réduire à deux traits divergents que couronne l’arc des étamines. La figure humaine n’est pas, comme en Crète, absente du répertoire, mais sa représentation souvent combinée à celle de chevaux ou de taureaux paraît surtout sur de grands cratères trouvés à Chypre; le vase des guerriers, qui provient de Mycènes, est la preuve qu’elle n’est pas étrangère à la céramique continentale. La joaillerie emprunte ses motifs à l’art crétois, coquillages, poulpes, rosettes ou papyrus, mais en les stylisant. La technique, également héritée de la Crète, est d’excellente qualité et les procédés les plus délicats, l’art du filigrane ou du grènetis, sont largement répandus. L’or, vraisemblablement importé d’Égypte, ne se raréfie que vers la fin du XIIIe siècle. Très tôt on fabrique, à côté des ornements d’or, des bijoux en pâte de verre, de couleur variée (noire, blanche ou bleue), qui lentement les remplaceront. La tradition cycladique de la grande plastique ne renaît pas à l’époque mycénienne. Les seules œuvres aux proportions proches de la taille humaine, une tête trouvée à Mycènes, rehaussée de couleurs vives dans le style de la fresque, et des statues de culte d’inspiration minoenne trouvées dans l’île de Kéos, sont modelées, l’une dans du plâtre et les autres dans l’argile. De petites figurines de terre cuite peuplent les habitats et surtout les tombes. Ces figurines représentent le dernier avatar de la déesse de la fécondité dans le monde égéen. Enfin, comme le Crétois encore, l’artiste mycénien sait inscrire une scène dans le cadre réduit d’une bague en or, d’une plaque d’ivoire ou d’un cachet de pierre. Ces productions de l’art mycénien sont largement diffusées dans le monde égéen et au-delà: la même céramique se rencontre à Chypre, sur la côte syrienne et en Égypte, vers l’ouest jusqu’en Italie du Sud. Il s’agit souvent d’objets apportés par les commerçants mycéniens pour servir de monnaie d’échange contre le cuivre de Chypre, l’or de l’Égypte, l’ivoire de Syrie ou les étoffes mésopotamiennes, telle cette coupe d’argent décorée de bucranes incrustés, trouvée à Enkomi sur le rivage oriental de Chypre, et dont on connaît une réplique presque exacte en Argolide dans une tombe de Dendra. Mais il arrive aussi que l’esprit de l’art mycénien s’unisse à des motifs orientaux pour créer un art nouveau. L’effondrement La puissance mycénienne atteint son apogée au XIIIe siècle. Elle est alors dans les documents hittites mise sur le même plan que les plus grandes puissances orientales, l’Égypte, l’Assyrie et l’empire hittite d’Anatolie lui-même. La richesse et la paix ne devaient pas durer longtemps. Dès 1230 avant J.-C. naissent des troubles dans le monde égéen; des bandes de pillards descendent à cette époque jusqu’en Égypte. Sur le continent, la fin du XIIIe siècle est marquée par la destruction de tous les principaux sites mycéniens; à Mycènes, à Tirynthe et à Pylos, les palais s’écroulent en flammes. La catastrophe n’est d’ailleurs pas limitée au continent; en Anatolie, l’empire hittite s’effondre; plus au sud, Enkomi à Chypre et Ugarit, sur la côte syrienne, sont détruites. L’unité du monde mycénien est anéantie, bien que sur la plupart des sites la vie reprenne et la civilisation se perpétue. L’insécurité cependant reste si grande sur le continent que les populations s’expatrient en masse vers Chypre et les côtes levantines. L’arrivée au XIIe siècle des Doriens, proches parents des premiers Grecs qui se sont installés en Hellade, a été longtemps tenue pour la cause de l’effondrement du monde mycénien. Mais, en réalité, ce qui faisait sa force et son unité avait déjà disparu. Les envahisseurs n’apportaient avec eux aucune innovation; ni la métallurgie du fer, connue en Anatolie depuis plusieurs siècles, ni sans doute l’incinération des corps, ni même le style céramique à base de motifs géométrisés qui va caractériser les débuts du Ier millénaire ne leur sont dus. C’est cependant de leur arrivée que l’on peut dater la naissance du monde hellénique. Âges obscurs (~11° au ~8° siècle) L’effondrement des royaumes mycéniens, et donc des systèmes palatiaux, s’accompagnent de la disparition, pour 4 siècles, de l’écriture. Ce sont les «âges obscurs» conséquence des menaces extérieures qui se précisent; preuve en est l'effort de fortifications à partir de 1300 confirmant l'arrivée de guerriers pillards venus du Nord-ouest comme les Doriens.  Au crépuscule de cette civilisation, la maladresse du dessin, la schématisation des figures, à Mycénes et dans d'autres sites, montraient déjà que c’en était fini du raffinement des palais. Traditionnellement, dans le domaine des arts, cette période se divise en 2 époques : Proto-géométrique et Géométrique (qui se poursuit environ un siècle au-delà des âges obscurs). Époque proto-géométrique (~fin 11° au ~9°siècle) Avec le monde nouveau qui est en train de naître aux Âges obscurs, la liaison artistique s’établit presque uniquement, par la céramique qui nous renseigne sur les tendances et les goûts de l'époque, puisque toute civilisation, ne peut se passer de récipients, puisque la terre, dont les gisements utilisables sont nombreux en Grèce, est facile à modeler, puisque les ateliers, même de toutes petites villes, gardaient encore le souvenir des magnifiques productions du temps passé. On ne peut parler en effet d’architecture : les roitelets qui règnent alors sur les innombrables cantons de la Grèce sont trop pauvres pour faire édifier des constructions; et les palais dont parle Homère sont ceux de l’époque mycénienne. De temples, on n’a pas trace, les seuls passages de l’épopée qui en fassent mention, sont tardifs, et ce n’est guère qu’au début du VIIe siècle que l’on trouve les ruines de modestes chapelles où s’abritaient les dieux. La sculpture, qui d’ailleurs avait été fort mal représentée durant la période mycénienne, est elle aussi presque inexistante: on ne peut faire état que de minuscules figurines de terre cuite ou de bronze. Les vases, au contraire, nous sont parvenus en quantité: certains accompagnaient le mort dans la tombe pour répondre aux exigences d’un être dont on pensait qu’il avait les mêmes besoins qu’un vivant, d’autres contenaient le cadavre lui-même ou ses cendres, d’autres enfin étaient placés sur la sépulture et, percés au fond, servaient d’entonnoirs aux libations qu’on versait dans la fosse pour apaiser le défunt. On les fabriquait dans tous les secteurs du monde hellénique, et l’on a pu reconnaître, suivant les régions, des écoles, des ateliers qui se distinguaient les uns des autres par le choix des formes et surtout par la disposition du décor, de couleur noire ou rougeâtre selon l’intensité de la cuisson et qui se détachait sur le fond grisâtre ou beige de la terre. Décor très simple au début, qui se complique par la suite. Restreint d’abord aux parties les plus visibles du réci

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