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islandaise, littérature.

Publié le 06/05/2013

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islandaise, littérature. 1 PRÉSENTATION islandaise, littérature, littérature produite par les habitants d'Islande depuis la colonisation du pays au IXe siècle jusqu'à nos jours. Le vieux norois et l'islandais étant, dans la pratique, le même langage, on fait souvent référence à la littérature en vieux norois pour parler des écrits médiévaux islandais. La littérature islandaise compte également des écrits produits par des Islandais en norvégien et en danois ou parfois dans d'autres langues. Pour plus de lisibilité en français, les caractères islandais Ð (ð) et Þ (þ) ont été notés D (d) et Th (th). 2 LES EDDAS ET AUTRES POÈMES La toute première littérature islandaise comprend des poèmes appelés Eddas et de la poésie scaldique (genre hérité des Norvégiens, interprétée par les scaldes, sortes de bardes ou poètes à la cour ; voir littérature norvégienne). L'origine du terme Edda est confuse. Il se peut que ce terme vienne du vieux norois « edda « (« arrière-grand-mère «), mais il vient plus probablement de Oddi, un foyer culturel situé dans le sud de l'Islande. Oddi a été la résidence, à différentes périodes, de Saemund Sigfússon (Saemund le Sage, 1056-1133), un ecclésiastique instruit, qui, dit-on, a compilé une des Eddas (l'Edda poétique, découverte en 1643 par l'évêque Sveinsson), et de Snorri Sturluson qui est connu pour avoir écrit la seconde Edda, dite Edda en prose. Le terme peut également faire référence au vieux norois óthr (« poésie «). D'une façon générale, le terme est utilisé pour nommer deux célèbres collections de poésie islandaise. L'Edda poétique (Edda Sæmundar, IXe-XIIe siècle) est un ensemble de plus de trente poèmes sur les dieux scandinaves et germaniques, et sur des héros humains, notamment Sigurd, l'équivalent islandais de l'allemand Siegfried (voir Nibelungenlied). Il est possible que certains de ces poèmes aient été composés ailleurs qu'en Islande, mais ils ont été, selon toute vraisemblance, retranscrits en Islande au XIIe siècle. L'Edda en prose ou Edda de Snorri (Edda Snorra, v. 1222), manuel d'initiation à la poésie scaldique, énumère et décrit avec force détails ses canons (métrique, diction, thèmes obligés, etc.) en s'appuyant sur des exemples pour beaucoup extraits de l'Edda poétique. Ouvrage pédagogique et philologique, l'Edda de Snorri entend faire revivre les mythes scandinaves après deux siècles de christianisme, éclairer la poésie scaldique, notamment l'Edda poétique, et enseigner l'art poétique traditionnel. La poésie scaldique, composée entre le IXe et le XIIIe siècle, s'attache quant à elle à des sujets variés : poésie de cour, amoureuse, satirique ou funéraire. De construction moins libre que les vers eddiques, sa structure est strictement syllabique et elle se caractérise par l'utilisation de kenningar, ou métaphore filée, qui donne parfois à la poésie scaldique l'aspect de devinettes, et de heiti (métonymie). 3 LES SAGAS L'Islande est également connue pour ses sagas médiévales (sögur), nées à la fin du XIIe ou au début du XIIIe siècle. Les sagas sont des contes qui rapportent la vie des rois et des héros réels ou légendaires, hommes ou femmes, venant d'Islande et de Scandinavie. Composées en prose, le plus souvent par des auteurs anonymes, les sagas sont probablement la transcription de récits provenant de la tradition orale. Toutefois, certaines sagas, par leur composition et leur rythme, laissent à penser qu'elles sont une véritable création littéraire. Il n'existe aucun manuscrit original, les transcriptions et les collections, parfois révisées et augmentées par rapport aux originaux, ont été réalisées à partir du 3.1 XIIIe siècle. Les sagas légendaires et royales Des centaines de sagas ont été écrites en Islande médiévale. Elles se répartissent en cinq catégories. Les sagas des « temps anciens « (fornaldarsögur) ou sagas légendaires, relatent les aventures de héros légendaires ou inventés. Parmi ces sagas légendaires figure notamment la Saga de Hrólf Kraki (Hrólfs saga kraka ok kappa hans, XIVe siècle). Il existe aussi les sagas royales (konungasögur), qui narrent l'histoire des souverains de Norvège et du Danemark, dont l'une des plus abouties est la Heimskringla (« Orbe du monde «, en vieux norrois ; Sagas des rois de Norvège -- Nóregs Konunga Sögur, v. 1220-1235), de Snorri Sturluson. On peut également citer la Saga de saint Óláf (Óláf Haraldsson saga). 3.2 Les sagas des Islandais Puis viennent les sagas des Islandais ou des « temps récents « (Islendingasögur) qui racontent la vie de personnages célèbres, notamment de colonisateurs ou de leurs descendants, vivant entre 930 et 1050. Dans cette catégorie, qui compte environ une quarantaine de sagas, les cinq plus célèbres sont la Saga d'Egill (Egils saga Skallagrímssonar, XIIIe siècle, également attribuée à Snorri Sturluson), qui retrace la vie du poète guerrier Egill Skallagrímsson, la Saga des gens du Val-au-Mont (Laxdoela saga), une histoire d'amour à trois personnages, la Saga de Snorri le godi (Eyrbyggja saga), la Saga de Grettir le Fort (Grettis saga) et la Saga de Njall le brûlé (Brennu-Njáls saga), considéré comme l'un des chefs d'oeuvres de l'art littéraire islandais, un récit complexe et riche traitant de conflits humains et sociaux. À ces oeuvres remarquables, s'ajoute également la Saga de Gisli Sursson (Gísla saga Súrssunar), conte tragique d'un hors-la-loi héroïque. 3.3 Les sagas des contemporains Il existe également les sagas dites des contemporains (samtidarsögur), dans lesquelles les auteurs rapportent des événements présents, et qui jouent en quelque sorte le rôle de chroniques locales. L'ensemble de ces sagas est regroupé dans un recueil intitulé Sturlunga Saga. Ces sagas racontent les détails sanglants de la lutte fratricide qui a conduit à la destruction de l'ancien Commonwealth islandais (Icelandic Commonwealth, 930-1264). Le meilleur exemple est la Saga Íslendingar de Sturla Thórdarson (1214-1284), un neveu de Snorri Sturluson. Parmi les autres récits historiques de l'Islande médiévale, on trouve le Íslendingabók (« Livre des Islandais «) d'Ari Thorgilsson l'érudit (1067-1148), le Landnámabók (« Livre des colonisateurs «), auquel Ari Thorgilsson a peut-être participé, mais aussi les sagas des évêques (Byskupa sögur), notamment la saga de Pall (Pals saga Biskups). 3.4 Les sagas des chevaliers Enfin, on distingue les sagas de chevaliers (riddarasögur). Ces adaptations ou traductions des chansons de geste et des romans courtois, notamment ceux de Chrétien de Troyes, apparaissent à la fin du XIIIe siècle. Les plus connues sont la Ivens saga (traduction d'Yvain ou le Chevalier au lion de Chrétien de Troyes), la Karlamagnuss saga (la Saga de Charlemagne) et la Tristrams saga ok Isondar (d'après la légende de Tristan et Iseut) 3.5 Les thaettir (þættir ou þáttr) Il existe également des sagas miniatures, appelées thaettir (þættir ou þáttr) qui correspondent aux dits médiévaux (petites pièces poétiques non chantées). Parmi ceux-ci, le Dit d'Audunn des Fjords de l'Ouest (Audunar tháttr vestfirzka) et le Dit de Jökull fils de Búi (Jökuls tháttr Búasonar). 4 PÉRIODE DE STÉRILITÉ LITTÉRAIRE Après la perte de l'indépendance du pays vers 1264, la littérature islandaise connaît un certain déclin et, à partir de 1400 jusqu'au XIXe siècle, presque aucune littérature en prose n'est écrite. Seule la Réforme suscite quelques traductions de la Bible dont la plus remarquable est celle de l'évêque Gudbrandur Porlàksson (1541-1627) en 1584. Des vers sacrés sont cependant composés, ainsi que des rímur, longs poèmes célèbres pour leur ingénuité métrique et qui continuent à être populaire jusqu'à la fin du XIXe siècle. La rímur (dont le nom est emprunté au français « rime «) naît au début du d'exalter la pensée luthérienne, sauvant ainsi la forme. La poésie du Au XVIIe XVe XIVe siècle mais après une bataille de l'Église contre les vers profanes qui menace le genre, l'évêque Gudbrandur use à son tour des rímur afin siècle est également représentée par Loftur Guttormsson (?-1433) qui apporte un nouveau souffle à la poésie scaldique et aux rímur. siècle, on assiste à un renouveau de la littérature islandaise avec Arngrímur Jònsson le Savant (1568-1648). Son roman historique Crymogaea (1609) donne une nouvelle impulsion aux intellectuels islandais qui se tournent alors vers l'étude des origines. La prose est également marquée par les oeuvres de Jón Ólafsson (1593-1679 ; le Livre des voyages, 1661) et de Jón Magnússon (1610-1696 ; le Livre des souffrances, v. 1659). Mais l'oeuvre la plus marquante de cette période est celle du pasteur Hallgrímur Pétursson (1614-1674), qui publie en 1666 Passiusàlmar (Psaumes de la Passion). 5 LITTÉRATURE ISLANDAISE MODERNE La littérature islandaise subit, de 1750 à 1830, les influences de la littérature étrangère, notamment anglaise et française. Les Lumières entraînent un courant rationaliste, bien représenté par Eggert Olafsson (1726-1768) qui publie en 1772 Voyages à travers l'Islande (Stjórn Skýrslutæknifélags Íslands), traduit rapidement en plusieurs langues. La poésie populaire -- et particulièrement les rímur -- est également en vogue et annonce le romantisme, qui domine les années 1830, et se fait ressentir dans l'oeuvre de poètes comme Bjarni Vigfússon Thorarensen (1786-1841) et Jónas Hallgrimsson (1807-1845), ainsi que celle de Benedikt Sveinbjarnarson Gröndal (1826-1907). Jónas Hallgrimsson cependant ouvre la voie à une poésie tiraillée entre nationalisme et romantisme, qui annonce un déclin du courant. Une autre oeuvre importante du XIXe siècle est la collecte et la publication de Contes populaires islandais, l'équivalent islandais des Contes de Grimm, par Jón Árnason (1810-1888). Ce recueil de contes en dix parties relate les mythes (des elfes, des trolls, des géants, etc.), les légendes et les récits merveilleux hérités de la tradition orale, dans un style uniforme et populaire. Avec quelques décennies de retard sur ses voisins scandinaves, la littérature islandaise entre dans l'ère de la modernité, avec l'émergence de nombreux courants, notamment le réalisme, le naturalisme, puis le symbolisme. On peut considérer que le roman moderne islandais commence avec la parution de Garçon et Fille (Piltur og stúlka, 1850), une description de la vie de l'époque par Jón Thórdarson Thoroddsen (v.1819-1868), poète et romancier. Cette première forme de fiction présente, soit une ambiance introspective -- comme dans les premiers romans d'Einar Kvaran (1859-1938) --, soit fournit des images clairement détaillées de la dure vie rurale -- comme dans la Ferme sur la montagne (Heidarbýlid, 1908-1911), un cycle en quatre volumes de Gudmundur Magnuússon, qui écrit sous le nom d'emprunt de Jón Trausti (1873-1918). Le réalisme, sous forme de satire, se manifeste quant à lui dans les nouvelles de Gestur Pálsson (1852-1891) et, sous forme ironique, dans la poésie de Stephan G. Stephansson (1853-1927). Ce dernier, qui s'est expatrié pour devenir fermier au Canada, est reconnu pour le langage plein de sensibilité qu'il utilise. Parallèlement se développe une tendance plus idéaliste, voire mythique, dans la littérature représentée par Einar Benediktsson (1864-1940). 6 LA LITTÉRATURE DEPUIS LE XXE SIÈCLE 6.1 La prose À l'aube du XXe siècle paraît Nonni. Aventures d'un jeune islandais racontées par lui-même (Nonni. Erlebnisse eines jungen isländers, von ihm selbst erzählt, en allemand, 1913) de Jón Stefán Sveinsson, auteur de livres pour enfants. Ce roman d'aventure est devenu culte pour des générations d'enfants islandais et du monde entier (l'ouvrage ayant été traduit dans une trentaine de langues). Parmi les écrivains en prose de renom du XXe siècle, Gunnar Gunnarsson (1889-1975) s'impose comme le maître des descriptions des caractères et écrit un certain nombre de ses romans en danois (l'Histoire de la famille Borg -- Borgslaegtens historie, 1912-1914 ; le Rivage de la vie -- Livets strand, 1915 ; Heureux les simples d'esprit -- Salige er de enfoldige, 1920 ; et son cycle l'Église sur la colline -- Kirkjan á fjallinu, 1923-1928). Thórbergur Thórdarson (1889-1974), un éminent styliste, est de son côté largement suivi par ses lecteurs grâce à ses oeuvres autobiographiques humoristiques. Cependant l'auteur islandais le plus connu et célébré est Halldór Laxness, qui obtient le prix Nobel de littérature en 1955. Salka Valka (1931-1932), Gens indépendants (Sjálfstoeett folk, 1934-1935), et Lumière du monde (Ljós heimsins, 1937-1940), sont au nombre de ses romans expressionnistes et épiques traitant de la vie en Islande. Après la Seconde Guerre mondiale, les principaux romanciers contemporains sont Ólafur Jóhann Sigurdsson (1918-1988), auteur de romans comme la Lettre du pasteur Bödvar (Bréf séra Bödvars, 1965) ; Indridi G. Thorsteinsson (1926-2000), qui a interprété les tensions de la société islandaise du XXe siècle, dans des romans comme Au nord de la guerre (Nordan vid stríd, 1971) ; Gudbergur Bergsson (né en 1932), un commentateur ironique des faiblesses des gens ordinaires (l'Aile du cygne -- Svanurim, 1991) et Svava Jakobsdóttir (1930- 2004), auteur du symbolique le Locataire (Leigjandinn, 1969). La nouvelle génération de romanciers est représentée par Vigdis Grimsdóttir (né en 1953 ; Je m'appelle Isbjörg, je suis lion -- Ég heiti Ísbjörg, ég er ljón, 1989), Álfrún Gunnlaugsdóttir (née en 1938 ; Errances -- Hringsól, 1987), Pétur Gunnarsson (né en 1947 ; Point point virgule tiret -- Punktur punktur komma strik, 1976), Steinunn Sigurdardóttir (né en 1950 ; le Voleur de vie -- Tíma p jófurinn, 1986 ; adapté au cinéma en 1998 par Yves Angelo et Nancy Houston), Einar Már Gudmundsson (né en 1954 ; les Anges de l'univers -- Englar alheimsins, 1993, Grand prix de la littérature nordique) et Einar Kárason (né en 1955 ; Trilogie de Thulé -- Heimskra manna ràd, 1992). 6.2 La poésie L'Islande connaît une tradition poétique prégnante depuis la poésie scaldique médiévale, qui à travers les âges a conservé ses règles particulièrement complexes et raffinées, et n'a eu de cesse d'exalter des thématiques reprises dans les Eddas (gloire de l'Islande et de ses héros historiques, légendaires ou mythologiques, etc.). Cette verve islandaise a encore au XXe siècle ses défenseurs, notamment le néo-romantique Davíd Stefánsson (1895-1964), qui cherche son inspiration dans le folklore et les ballades islandaises, Einar Benediktsson (1864-1940) qui édite notamment les rímur de Sigurdur Breidfjörd (1798-1846) et Tómas Gudmundsson (1901-1983), déjà maître du style et de la diction classique, qui devient, en glorifiant son pays et sa capitale, le poète de la ville de Reykjavik. Cependant, de nouvelles tendances littéraires, baignées par les influences des littératures étrangères, voient le jour avec Steinn Steinarr (1908-1958), dont l'expression moderniste synthétisée dans Temps et Eau (Tíminn og vatnid, 1948) annonce les poètes atomiques. Ses contemporains les plus accomplis essaient également de marier la tradition avec une approche moderne -- parmi eux, Ólafur Jóhann Sigurdsson (1918-1988) et Snorri Hjartarson (1906-1986). Suivant la voie d'une poésie renouvelée, émerge dans les années 1950 une pléiade d'écrivains, parmi lesquels figure Einar Bragi, fondateur de la revue d'avant-garde Birtingur (1955-1968) qui édite non seulement les futurs poètes atomiques mais aussi les grands noms de la littérature mondiale. Parmi ces poètes atomiques, qui libèrent le vers islandais et ouvrent la voie à de nouvelles thématiques contemporaines (société, actualité, idéologie politique, etc.), se trouvent leurs principaux chefs de file Hannes Sigfússon (né en 1925 ; Veilles silencieuses -- Dymbilvaka, 1949), et Jón Óskar (né en 1921 ; la Nuit sur nos épaules -- Nóttin á herdum okkar, 1958) dont le style n'est pas sans rappeler celui de Paul Éluard, mais aussi Jón úr Vör (1917-2000 ; le Village de pêcheur -- Þorrpid, 1946), un précurseur du courant, Stefán Hördur Grímsson (né en 1920 ; la Danse des fées -- Svartálfadans, 1957), Sigfús Dadason (1928-1996 ; Poèmes -- Ljod, 1947-1951), fondateur de la revue littéraire Timarit Máls og menningar, Matthías Johannessen (né en 1930 ; Borgin Hló -- « la ville a ri «, 1958), Hannes Pétursson (né en 1931 ; Livre de poèmes -- Kvoedabók, 1955) et Thór Vilhjálmsson (né en 1925 ; Vite, vite, disait l'oiseau -- Fljótt, fljótt, sagdi fuglinn, 1968). Héritier de cette veine poétique, Thorsteinn frá Hamrí (né en 1938) a également publié des sagas populaires tandis que la nouvelle génération est marquée par des personnalités diverses telle Gunnar Hardarson (né en 1954), Gyrdir Elíasson (né en 1961) ou Thórarinn Eldjárn (né en 1949) dont l'oeuvre satirique Disney Rímur (« ballade de Disney «, 1978) est aujourd'hui le recueil le plus vendu en Islande. À noter également le poète Sjón (Sigurjón Birgir Sigurdsson, né en 1962) auteur de chansons pour Björk, et de la bande originale du film Dancer in the Dark de Lars von Trier. Il est également lauréat du Grand Prix de littérature du Conseil nordique en 2005, pour son roman le Moindre des mondes (Skugga-Baldur, 2003). 6.3 Le théâtre Le théâtre est une forme moins présente dans la littérature islandaise du XXe siècle, cependant de grands auteurs islandais ont marqué de leur empreinte la dramaturgie de l'île, notamment l'oeuvre en danois de Jóhann Sigurjónsson (1880-1919 ; le Voeu -- Dan Önsket, 1912 ; les Proscrits -- Bjærg-Ejvind, 1912). Le théâtre islandais est également représenté par les oeuvres de Agnar Thoórdarson (1917-2006) et Jókull Jakobsson (1933-1978), frère de la dramaturge Svava Jakobsdóttir (née en 1930), auteur de pièces brillantes et évocatrices qui s'inscrivent dans la veine tchékhovienne, notamment Ris donc, Madeleine, ris donc (Hloedu Magdalena hloedu, 1975). Très vivante aujourd'hui, la scène contemporaine est marquée par des auteurs populaires tels Ólafur Haukur Símonarson (né en 1947 ; la Mer -- Hafid, 1992), Hávar Sigurjónsson (né 1958 ; Anges -- Englabörn, 2001), Thorvaldur Thorsteinsson (né en 1960 ; And Björk of course..., en anglais, 2002) et Hrafnhildur Hagalin (né en 1965 ; Doucement Électre -- Hægan Elektra, 2000). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« (traduction d’ Yvain ou le Chevalier au lion de Chrétien de Troyes), la Karlamagnuss saga (la Saga de Charlemagne) et la Tristrams saga ok Isondar (d’après la légende de Tristan et Iseut ) 3. 5 Les thaettir (þættir ou þáttr ) Il existe également des sagas miniatures, appelées thaettir (þættir ou þáttr) qui correspondent aux dits médiévaux (petites pièces poétiques non chantées).

Parmi ceux-ci, le Dit d’Audunn des Fjords de l’Ouest (Audunar tháttr vestfirzka) et le Dit de Jökull fils de Búi (Jökuls tháttr Búasonar). 4 PÉRIODE DE STÉRILITÉ LITTÉRAIRE Après la perte de l’indépendance du pays vers 1264, la littérature islandaise connaît un certain déclin et, à partir de 1400 jusqu’au XIXe siècle, presque aucune littérature en prose n’est écrite.

Seule la Réforme suscite quelques traductions de la Bible dont la plus remarquable est celle de l’évêque Gudbrandur Porlàksson (1541-1627) en 1584.

Des vers sacrés sont cependant composés, ainsi que des rímur, longs poèmes célèbres pour leur ingénuité métrique et qui continuent à être populaire jusqu’à la fin du XIXe siècle.

La rímur (dont le nom est emprunté au français « rime ») naît au début du XIVe siècle mais après une bataille de l’Église contre les vers profanes qui menace le genre, l’évêque Gudbrandur use à son tour des rímur afin d’exalter la pensée luthérienne, sauvant ainsi la forme.

La poésie du XVe siècle est également représentée par Loftur Guttormsson (?-1433) qui apporte un nouveau souffle à la poésie scaldique et aux rímur. Au XVII e siècle, on assiste à un renouveau de la littérature islandaise avec Arngrímur Jònsson le Savant (1568-1648).

Son roman historique Crymogaea (1609) donne une nouvelle impulsion aux intellectuels islandais qui se tournent alors vers l’étude des origines.

La prose est également marquée par les œuvres de Jón Ólafsson (1593-1679 ; le Livre des voyages, 1661) et de Jón Magnússon (1610-1696 ; le Livre des souffrances, v.

1659).

Mais l’œuvre la plus marquante de cette période est celle du pasteur Hallgrímur Pétursson (1614-1674), qui publie en 1666 Passiusàlmar (Psaumes de la Passion). 5 LITTÉRATURE ISLANDAISE MODERNE La littérature islandaise subit, de 1750 à 1830, les influences de la littérature étrangère, notamment anglaise et française.

Les Lumières entraînent un courant rationaliste, bien représenté par Eggert Olafsson (1726-1768) qui publie en 1772 Voyages à travers l’Islande (Stjórn Skýrslutæknifélags Íslands), traduit rapidement en plusieurs langues.

La poésie populaire — et particulièrement les rímur — est également en vogue et annonce le romantisme, qui domine les années 1830, et se fait ressentir dans l’œuvre de poètes comme Bjarni Vigfússon Thorarensen (1786-1841) et Jónas Hallgrimsson (1807-1845), ainsi que celle de Benedikt Sveinbjarnarson Gröndal (1826-1907).

Jónas Hallgrimsson cependant ouvre la voie à une poésie tiraillée entre nationalisme et romantisme, qui annonce un déclin du courant.

Une autre œuvre importante du XIXe siècle est la collecte et la publication de Contes populaires islandais, l’équivalent islandais des Contes de Grimm, par Jón Árnason (1810-1888).

Ce recueil de contes en dix parties relate les mythes (des elfes, des trolls, des géants, etc.), les légendes et les récits merveilleux hérités de la tradition orale, dans un style uniforme et populaire. Avec quelques décennies de retard sur ses voisins scandinaves, la littérature islandaise entre dans l’ère de la modernité, avec l’émergence de nombreux courants, notamment le réalisme, le naturalisme, puis le symbolisme.

On peut considérer que le roman moderne islandais commence avec la parution de Garçon et Fille (Piltur og stúlka, 1850), une description de la vie de l’époque par Jón Thórdarson Thoroddsen (v.1819-1868), poète et romancier.

Cette première forme de fiction présente, soit une ambiance introspective — comme dans les premiers romans d’Einar Kvaran (1859-1938) —, soit fournit des images clairement détaillées de la dure vie rurale — comme dans la Ferme sur la montagne (Heidarbýlid, 1908-1911), un cycle en quatre volumes de Gudmundur Magnuússon, qui écrit sous le nom d’emprunt de Jón Trausti (1873-1918). Le réalisme, sous forme de satire, se manifeste quant à lui dans les nouvelles de Gestur Pálsson (1852-1891) et, sous forme ironique, dans la poésie de Stephan G.

Stephansson (1853-1927).

Ce dernier, qui s’est expatrié pour devenir fermier au Canada, est reconnu pour le langage plein de sensibilité qu’il utilise.

Parallèlement se développe une tendance plus idéaliste, voire mythique, dans la littérature représentée par Einar Benediktsson (1864-1940). 6 LA LITTÉRATURE DEPUIS LE XX E SIÈCLE 6. 1 La prose À l’aube du XXe siècle paraît Nonni.

Aventures d'un jeune islandais racontées par lui-mêm e (Nonni.

Erlebnisse eines jungen isländers, von ihm selbst erzählt , en allemand, 1913) de Jón Stefán Sveinsson, auteur de livres pour enfants.

Ce roman d’aventure est devenu culte pour des générations d’enfants islandais et du monde entier (l’ouvrage ayant été traduit dans une trentaine de langues). Parmi les écrivains en prose de renom du XXe siècle, Gunnar Gunnarsson (1889-1975) s’impose comme le maître des descriptions des caractères et écrit un certain nombre de ses romans en danois ( l’Histoire de la famille Borg — Borgslaegtens historie, 1912-1914 ; le Rivage de la vie — Livets strand, 1915 ; Heureux les simples d’esprit — Salige er de enfoldige, 1920 ; et son cycle l'Église sur la colline — Kirkjan á fjallinu, 1923-1928).

Thórbergur Thórdarson (1889-1974), un éminent styliste, est de son côté largement suivi par ses lecteurs grâce à ses œuvres autobiographiques humoristiques.

Cependant l’auteur islandais le plus connu et célébré est Halldór Laxness, qui obtient le prix Nobel de littérature en 1955.

Salka Valka (1931-1932), Gens indépendants (Sjálfstœett folk, 1934-1935), et Lumière du monde (Ljós heimsins, 1937-1940), sont au nombre de ses romans expressionnistes et épiques traitant de la vie en Islande.

Après la Seconde Guerre mondiale, les principaux romanciers contemporains sont Ólafur Jóhann Sigurdsson (1918-1988), auteur de romans comme la Lettre du pasteur Bödvar (Bréf séra Bödvars, 1965) ; Indridi G.

Thorsteinsson (1926-2000), qui a interprété les tensions de la société islandaise du XXe siècle, dans des romans comme Au nord de la guerre (Nordan vid stríd, 1971) ; Gudbergur Bergsson (né en 1932), un commentateur ironique des faiblesses des gens ordinaires ( l’Aile du cygne — Svanurim, 1991) et Svava Jakobsdóttir (1930- 2004), auteur du symbolique le Locataire (Leigjandinn, 1969). La nouvelle génération de romanciers est représentée par Vigdis Grimsdóttir (né en 1953 ; Je m’appelle Isbjörg, je suis lion — Ég heiti Ísbjörg, ég er ljón, 1989), Álfrún Gunnlaugsdóttir (née en 1938 ; Errances — Hringsól, 1987), Pétur Gunnarsson (né en 1947 ; Point point virgule tiret — Punktur punktur komma strik, 1976), Steinunn Sigurdardóttir (né en 1950 ; le Voleur de vie — Tíma p jófurinn, 1986 ; adapté au cinéma en 1998 par Yves Angelo et Nancy Houston), Einar Már Gudmundsson (né en 1954 ; les Anges de l'univers — Englar alheimsins, 1993, Grand prix de la littérature nordique) et Einar Kárason (né en 1955 ; Trilogie de Thulé — Heimskra manna ràd, 1992). 6. 2 La poésie. »

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