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KIBBOUTZ (mouvement des)

Publié le 22/02/2012

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Conçu à l'origine comme le ferment d'une société nouvelle, le kibboutz ne représente plus aujourd'hui en Israël qu'une survivance du passé. Le premier groupement collectiviste (kvoutzah) est fondé à Deganya, dans la vallée du Jourdain, en 1909, bien avant la création de l'État d'Israël. Il réunit un groupe de travailleurs volontaires qui participent à la « construction du pays », ne touchent pas de salaire et reçoivent « selon leurs besoins ». Ce n'est qu'en 1921 que la première collectivité portant le nom de « kibboutz » apparaît à Ein Harod. Elle répond à un impératif économique, politique et militaire. Le kibboutz incarne l'idéologie sioniste socialiste du retour à la terre, d'une « régénération » du peuple juif par le travail manuel et d'un égalitarisme strict. C'est à la fois une ferme collective et une place forte. Ses habitants constituent le gros des troupes d'élite de la Hagana, l'armée clandestine juive, puis de Tsahal, la « force de défense » (l'armée) israélienne. Ils occupent une place prépondérante dans le nouvel État, disposant de 20 élus sur 120 dans l'Assemblée constituante, la première Knesset. Les deux grandes familles de kibboutzim, le Takam, affilié au Parti travailliste, et Hakibboutz ha'artzi, lié au Mapam (sioniste socialiste), ont fusionné en 1999. Le Parti national religieux dispose, lui, de son propre réseau (Hakibboutz hadati). Au nombre de 265, les kibboutzim regroupaient, à la fin des années 1990, 2 % de la population israélienne ; ils assuraient 40 % de la production agricole et 7,7 % de la production industrielle. Victimes d'une grave crise financière à la fin des années 1980, ils ont cependant dû intégrer la notion de rentabilité et notamment renoncer au principe d'égalité des salaires. Christophe BOLTANSKI

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