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La Conception De L'homme De Rousseau

Publié le 05/12/2010

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L’époque du siècle des Lumières, caractérisée par une vision nouvelle et élargie du monde, est une période de pensée moderne où la raison est venue éclairer les hommes. Le philosophe Jean-Jacques Rousseau a vécu à cette époque et était connu pour sa manière particulière de voir le monde, inspirée notamment par l’empirisme d’Aristote, puisqu’il rejettait les idées innées et avait parfois recours à la méthode scientifique. De plus, il développa ses conceptions à partir des racines du naturalisme, ce qui a fait de lui un naturaliste empiriste. Selon lui, l’être humain, partant d’un état de nature à un état de société, tenterait d’atteindre une perfection inaccessible, mais qui assurerait son bien-être et son bonheur. En remettant en question le rationalisme cartésien, Rousseau nous amène  à trouver des réponses aux questions suivantes: l’Homme peut-il être réellement heureux en société? À son état de nature, l’Homme est-il meilleur qu’à son état de société? En se perfectibilisant, l’Homme devient-il davantage libre?

 

Tout d’abord, présentons la conception philosophique de l’Homme de Rousseau. Ce dernier énonça la théorie de liberté et de perfectibilité. Il avait une conception de l’Homme au commencement de l’Humanité, c’es-à-dire à l’état naturel, originel. À cet état, l’Homme était libre, perfectible, seul et doté d’amour de soi et de pitié. Il affirme ainsi que l’Homme est libre positivement parce que la liberté naturelle est une liberté d’indépendance qui consiste à faire en sorte de faire tout ce qui est nécessaire pour assurer sa propre conservation. Toutefois, selon lui, l’Homme s’est dénaturé vers l’état social, en vivant en groupes, en devenant égoïste. Ce sont les catastrophes qui sont à l’origine de ce changement. Afin de les surmonter, l’homme a découvert par hasard qu’il était plus facile de vivre en groupe afin de surmonter leurs faiblesses. Puisque l’Homme vivait isolé et heureux dans des circonstances fortuites, il a noué des relations avec ses semblables tout en continuant à être indépendant et est donc resté libre. Cette seconde période de l’état de nature était donc encore plus heureuse que la première parce que l’amour-propre n’avait pas assez d’envergure sur la pitié naturelle pour compromettre les jugements et les valeurs des Hommes.

 

Ensuite, c’est par un malheureux hasard que l’Homme est sorti de cette période pour entrer dans une phase de désordre causée par l’inégalité, la richesse, la misère, la rivalité et les passions. Ce hasard, ce fut l’invention de la métallurgie et de l’agriculture, qui engendra la propriété privée et ainsi altéra la liberté positive puisqu’ils sont devenus dépendants l’un de l’autre. Pour sortir de cette période de malheur, les hommes ont dû s’associer pour créer la société civile de façon à sauvegarder leur liberté naturelle tout en assurant leur sécurité. C’est l’avènement du Contrat Social; lois instaurées par une autorité politique dans le but d’attribuer à chacun ce qui leur était propre, qui permet de passer de la période malheureuse de l’état de nature vers la société civile. Contrairement à l’Homme naturel, l’Homme social est porté à la perfection de ses capacités naturelles au lieu de les perfectibiliser. 

 

La conception philosophique de l’Homme de Rousseau  nous semble subjective par rapport au fait qu’il ne voit rien de bon dans l’Homme Civil. Effectivement, si l’on considère les théories absolutistes et libérales de ses prédécesseurs avant le Contrat Social, Hobbes et Locke croyaient que tout reposait sur le pervertissement total ou partiel de l’individu. Or, nous avons remarqué que du côté de Rousseau, le problème était avant tout de préserver la liberté de l’Homme, qui liée à la perfectibilité, correspondaient à l’essence même de ce dernier. Il n’a jamais été question pour Rousseau de prôner un retour à l’état de nature et, ce pour deux raisons.  La première étant que cela n’aurait aucun sens de régresser à un état qui n’a peut-être jamais existé, dès que l’Homme est entré en contact avec ses semblables. La deuxième est que l’Homme à l’état de Nature est un homme dont l’état de développement moral et intellectuel serait nul. C’est pourquoi nous appuyons la théorie de Rousseau sur le fait que l’état de nature n’est donc pas un état idéal. 

 

D’un autre côté, la conception très négative de Rousseau où la socialisation entre les Hommes n’est née que par des besoins non comblés et par nécessité, ne reflète pas les deux côtés de la médaille. En effet, nous pensons que l’Homme aurait pu se regrouper et constituer une société non par besoin, mais par intérêt. Le hasard qui amena l’Homme à socialiser ne découle pas seulement des besoins du principe de conservation, mais qu’il peut également découler du fait que l’Homme a besoin d’un sentiment d’attachement. En effet, ce dernier est un signe d’insuffisance. Si chacun de nous n’avait nul besoin des autres, nous n’aurions jamais pensé à nous unir à eux.  Outre cela, nous croyons que l’être Humain ne se développe pas uniquement sur le plan social, mais également sur le plan individuel. Bien entendu, c’est par choix, et donc par liberté, qu’il se développe sur le plan social tout en conservant son individualité malgré la socialisation; et puisque cette décision se fait sur une base volontaire, l’Homme se perfectibilise et ne se perfectionne pas. 

 

Pour conclure sur cette conception de l’Homme, malgré le fait qu’elle semble influencée par le siècle des Lumières, nous continuons à penser qu’elle paraît trop subjective. Dans ce commentaire critique, nous avons mis l’accent sur certains des raisonnements de Rousseau, notamment l’état de Nature et l’état de Société. Le fait qu’il dénote que l’état de Nature ne soit pas un état idéal, démontre au contraire qu’il voit l’état de Société comme supérieur. Or, il présente l’état de Société comme une régression de la liberté. Nous en sommes donc venues à la conclusion que ces raisonnements se contredisaient quelque peu et c’est pourquoi nous pensons que l’état de Société est constitué d’une facette autant sociale qu’individuelle. Somme toute,  si nos besoins communs nous unissent par intérêt, nos misères communes nous unissent-elles réellement par affection?

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