La Culture Travaille-t-elle À Nous Rendre Plus Humain ?

Si on s’intéresse au terme « humain «,  on peut observer que ses sens sont multiples. Tout d’abord, on peut considérer ce terme comme relatif à l'espèce humaine, au genre humain. Cela ne nous intéressera pas puisque dans ce cas la culture ne travaille pas à nous rendre plus humain, puisque dans cette définition du terme, nous le sommes déjà. Une autre définition du terme « humain « serait ce qui est propre à l’Homme. Cette définition prend en compte la vie en société, la conscience de soi, de la mort, le langage articulé, le développement des arts, des sciences et de la pensée, etc. Dans ce cas, on peut considérer traditionnellement  que si l’animal est un être de nature,  la culture est propre à l’humain. Peut-on alors penser que le développement de la culture l’élève et le rend sans cesse de plus en plus humain ?

La culture comporte plusieurs dimensions. Tout d’abord une dimension technique (par exemple le refus de la modernité chez lez Amish), une dimension symbolique, en effet, chaque société a ses propres symboles, dont la fonction est de relier les membres de la communauté autour des valeurs qu’ils incarnent,  une dimension sociale (la hiérarchie ne fonctionne pas de la même façon pour toutes les cultures), et enfin une dimension idéologique (On peut prendre l’exemple des 10 commandements). Ces différentes dimensions de la culture ainsi que le langage et le dialogue, permettent à l’Homme d’échapper à ses instincts naturels. 

La culture peut donc rendre l’Homme plus humain, puisque c'est celle-ci qui fait l'identité de l’Homme. Dès la naissance, l’enfant est baigné dans une vie, une culture. On le contraint à manger, à boire, à dormir, on le contraint à l’obéissance, au respect, etc. L’enfant héritera donc des différentes dimensions de la culture que nous venons de citer, sa culture sera héritée. Mais grâce à sa volonté et à sa raison, il pourra un jour renier cette culture, car bien que la culture puisse rendre l’Homme plus humain, elle peut aussi le déshumanisé.

En effet, si la culture peut accepter, intégrer, elle peut aussi rejeter. Par exemple, une culture peut accepter l’existence d’une autre culture au sein d’elle-même, alors que d’autres préconiseraient de détruire toute forme d’infidélité. Par exemple, les doctrines nazi sont une forme de culture. Lévi Strauss nous affirme qu’ « aucune culture ne peut en juger une autre puisque il n’y a pas de point de vue objectif «. Chaque culture a sa cohérence et sa logique propre. Mais certaines cultures peuvent avoir une logique qui renie les droits inaliénables comme le droit à la vie, à l’éducation, etc. Ainsi, la culture n’est pas un rempart à l’inhumanité. Mais comment différencier la culture qui rend plus humain de la culture qui déshumanise ?

Chaque culture ayant sa logique propre, la seule perspective sur les autres cultures ne peut être que relativiste. Mais il faut critiquer ce relativisme comme une indifférence coupable. Lévi Strauss nous dit : « L’attitude la plus répandue chez l’homme quand il a affaire à une autre culture est de ne pas la reconnaître «.  Pour mettre à distance cette indifférence, la seule issue possible est la haute culture. Cette dernière est définie comme idée d’humanité. La haute culture permet une sortie de soi.

En conclusion, nous pouvons dire que d’une part la culture nous rend plus humain en construisant notre identité et en fabriquant nos idées, mais qu’elle peut aussi donner naissance à des idées allant contre l’humanité, comme les idées violant les droits inaliénables tels que le droit à la vie, à l’éducation, etc. Ainsi, on peut dire que la seule culture ne permettant pas ce genre d’excès, c’est la haute culture, qui permet une sortie de soi et qui permet d’éviter le piège de l’enfermement.